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UMPS : « Faire échec à l’extrême droite » oui, mais comment ?

La question de l’attitude à tenir face à un FN en position de se maintenir dans 394 cantons au second tour  est un véritable casse tête pour les partis du Système.  Il n’est pas certain que le spectacle offert ces dernières heures par les circonlocutions, hypocrisies et anathèmes des uns et des autres  redorent le blason d’une classe politicienne à laquelle les Français ont adressé un sévère avertissement, que ce soit en glissant un bulletin FN dans l’urne ou en se réfugiant massivement  dans l’abstention.

 Le porte-parole du PS  Benoît Hamon a appelé les électeurs de gauche à voter « comme en mai 2002 » en faveur de l’ UMP  dans les cantons où la majorité présidentielle  affronte un(e) candidat(e) patriote.

En l’absence de Jean-Luc Mélenchon qui a boycotté la réunion à laquelle il était convié, La patronne du PS Martine Aubry, la secrétaire générale des écologistes Cécile Duflot et le porte-parole du PCF Pierre Laurent ont appelé lundi  au rassemblement de la gauche pour « faire échec à l’extrême droite. »

Toutefois les accords de boutiquiers initiés entre les formations de gauche pour garder leurs prébendes achoppent sur la question des désistements. L’adjoint de Mme Duflot, Jean-Vincent Placé dont le parti est en position de se maintenir dans  88 cantons annonce la couleur : « On a une doctrine nationale (sic) , faire barrage au FN. Nous sommes déterminés. Mais quand la droite est absente du second tour, nous nous maintenons, c’est clair. C’est normal qu’il y ait une offre démocratique. »

A « droite »  le score historiquement bas enregistré par le parti du président de la République fait apparaître de sérieuses divergences et failles au sein de la coalition gouvernementale.

Jean-François Copé qui rappelons est déjà, sur les rangs pour être candidat de l’UMP  à la présidentielle de 2017, a fait le choix dans un premier temps  de ne pas insulter l’avenir, c’est-à-dire de ne pas s’aliéner (totalement) l’électorat national en refusant toute idée de front républicain.

Mais devant la pression de ses amis de l’UMP, il  a été tenu de préciser de nouveau   « qu’il n’était en aucun cas question de faire la moindre alliance avec le FN et bien entendu le cas échéant par divers moyens de voter contre le FN » ;  concrètement  « soit, pour ceux qui le souhaitent de voter socialiste et pour ceux qui le souhaitent également, de s’abstenir ». « Il  y a des gens parmi nos électeurs qui ne peuvent pas accepter, surtout sur des élections locales, d’appeler à voter à gauche » a-t-il ajouté.

Réunissant l’Etat-major de l’UMP lundi matin, Nicolas Sarkozy a tenu peu ou prou le même langage :  appeler à voter à gauche face au FN dans les cantons où l’UMP est éliminée  «reviendrait à envoyer un signal de connivence entre l’UMP et le PS et donc à alimenter la campagne anti UMPS développée par le FN». «  Il ne faut surtout pas donner l’impression que l’on tire un trait sur un électorat tenté par le FN», sachant a-t-il relevé que  «le centre de gravité politique du pays s’est déplacé vers la droite. »

Petit (gros ?) problème, après les ministres bobos  Nathalie Kosciusko-Morizet Valérie Pécresse et le très « humaniste » président du Sénat Gérard Larcher appelant « à titre personnel » à voter PS face au FN, François Fillon a joué la même partition.

Aujourd’hui le chef du gouvernement a même  « mouillé » M.  Sarkozy en affirmant qu’ « il n’y a aucune différence entre la position du président de la République et celle que j’ai exprimée. Aucune voix de la droite et du centre ne doit se porter sur le Front National. C’est la position constante du président de la République.  »

 La veille, devant le Bureau politique de l’UMP, le Premier ministre a déclaré que son parti « (ne peut ) pas  contraindre (ses)  électeurs à mêler leurs voix à celles de l’extrême gauche» -quelle lucidité !- mais il a clairement  appelé à voter «contre le Front national» : «  là où il y a un duel entre le PS et le FN, nous devons d’abord rappeler que nos valeurs ne sont pas celles du Front National.»  

Il faudra que M.  Fillon  fasse  passer le message aux députés UMP « radicaux » du « collectif de la droite populaire »,  lesquels  s’efforcent de persuader a contrario les électeurs que l’UMP défend les mêmes valeurs patriotiques que le FN…

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