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Populismes : « une pente fatale » ?

Le phénomène politique  nommé   « populisme » débouchera-t-il sur un bouleversement politique  majeur en Europe ?   Une  réaction de contestation frontale  des peuples européens  devant les politiques  bradant les souverainetés   et les identités nationales pour complaire aux mots d’ordre du mondialisme, qui cristallise les inquiétudes des bien pensants. Partis populistes qui pour autant ne sont pas tous d’un bloc et qui sont aussi caractérisés par des positionnements parfois assez divergents –défense de l’Etat-nation ou du régionalisme, alignement ou non sur « l’atlantisme »…-, comme l’illustre les difficultés rencontrés par Bruno Gollnisch pour fédérer lesdits partis, lorsqu’il a lancé il y a quelques années le groupe Identité Tradition Souveraineté (ITS)  auquel a succédé  l’Alliance européenne des Mouvements nationaux (AEMN) qu’il préside actuellement…

Alors que les récentes élections, les  sondages confirment la poussé frontiste dans l’opinion,   que le magazine américain Time vient de classer Marine Le Pen parmi « les 100 personnalités les plus influentes en 2011 », le livre du politologue Dominique Reynié, « Populismes : la pente fatale », vaut à son auteur d’être invité et longuement cité dans les medias.

Sur le site Polemia Ivan Blot relève que cette  analyse intéressante des populismes en Europe, formulée par le   directeur de la FONDAPOL, «fondation créée par Jérôme Monod et qui se dit proche de l’UMP,  est révélatrice  de l’esprit de nos oligarques dominée par la crainte du peuple ». « L’auteur défend sa caste contre le peuple. Il ne cache pas son hostilité notamment envers la démocratie directe qui donne la parole au peuple et donc aux populistes alors qu’il préférerait bâillonner tout ce beau monde ».

« Il lui manque totalement la notion du vécu existentiel des peuples. Si ceux-ci sont contre l’immigration, ce n’est pas pour des raisons théoriques mais c’est le résultat d’expériences vécues quotidiennement »

Gérard Courtois dans un article paru le 20 avril dans Le Monde, constate que cette vague populiste prend une ampleur jamais atteinte. Il cite l’exemple, salué par Bruno Gollnisch cette semaine,  du Parti des Vrais Finlandais ,  «  xénophobe et eurosceptique » juge-t-il, qui  « avec 19 % des voix,  «  a réalisé une percée spectaculaire et fait désormais jeu égal avec les conservateurs et les sociaux-démocrates. A l’instar des mouvements enregistrés, depuis une dizaine d’années surtout, dans des pays aussi divers que la Norvège et la Bulgarie, l‘Autriche et la Hollande, la Suisse, la Hongrie… ou la France. Au total, 27 partis de droite extrême quand ils ne sont pas ouvertement d’extrême droite, ont acquis une influence significative dans 18 pays européens. »

Citant M. Reynié, le journaliste du Monde  cite la question de l’immigration comme le point essentiel de ce réveil des consciences nationales, Les mouvements populistes (faisant) leur miel  (du) profond changement de décor démographique » qui s’opère en Europe.

« Le passage d’un contentieux économique à un contentieux culturel  leur permet d’élargir fortement leur assise sociologique et politique. En outre, la complexité de ces questions et la crainte d’alimenter discours et considérations racistes ont conduit les élites politiques à esquiver ces réalités. Cela n’a fait qu’attiser le soupçon d’une dénégation et nourrir un peu plus les réflexes xénophobes ».

Lesdits réflexes,  devant lesquels nos « élites » se pincent le nez, faut-il une nouvelle fois le rappeler, ne relevant pas de la haine de l’immigré, mais du refus d’une immigration massive, ayant dépassé depuis longtemps le seuil admissible, entraînant la paupérisation sociale et économique, le développement du racisme et des revendications  communautaristes.  

Une critique de l’immigration formulée par le FN et les populistes au nom d’une dénonciation plus large  de la mondialisation, dont l’explosion des flux migratoires n’est  qu’un aspect. Un refus de l’immigration de peuplement  qui rencontre l’assentiment croissant, non seulement des Français directement confrontés au phénomène mais aussi de ceux qui veulent s’en préserver.   

Reste que Dominique Reynié analyse en effet assez objectivement que toutes les conditions sont réunies pour cette émergence populiste ne soit pas un simple feu de paille,  comme il le synthétise dans l’entretien qu’il a accordé au JDD 10 avril dernier :    le populisme apparaît par temps de crise. Celle d’aujourd’hui résulte d’une conjonction redoutable: globalisation économique, vieillissement démographique, épuisement des finances publiques et recomposition ethnoculturelle de la société. Depuis 1945, c’est la première fois que les gouvernants sont confrontés à de telles difficultés ».

M. Reynié relevait aussi, à la lumière des dernières élections  qu’ « il  faut prendre au sérieux le Front national. Ces cantonales constituent une nouvelle étape dans le développement de ce vote protestataire. Jamais le FN n’avait autant progressé entre les deux tours. En second lieu, l’échec du front républicain. Désormais, en cas d’un duel contre le FN, de droite ou de gauche, le rapport n’est plus 80%- 20%, mais plus proche de 60%- 40% ».

Marine Le Pen poursuit-il,  « tente d’installer un clivage opposant, d’un côté, les partis du gouvernement et, de l’autre côté, son parti protestataire (…) les partis de la globalisation contre le parti de la nation. Je situe son potentiel électoral entre 10% et 25%, voire 30%, selon le niveau d’abstentions, grâce à son nouveau positionnement, par rapport à son père, qui lui permet de toucher les classes moyennes. Après 2012, en cas de défaite de la droite, elle est capable d’attirer à elle une partie de l’UMP ».

 

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