Ensuite parce que la nouvelle direction du FN veut faire de ce 1er mai la vitrine du nouveau FN. Ont été données des consignes très strictes, qui à dire vrai ne sont pas nouvelles, pour éviter la présence de « provocateurs » dans le cortège. Ce qui tranche avec les années précédentes, c’est surtout la médiatisation de cette note envoyée aux fédérations, analysée comme la matérialisation de la progression du FN dans toutes les couches de la société et de l’afflux de nouveaux adhérents.
Lyon capitale en apporte une nouvelle confirmation aujourd’hui en relayant un sondage OpinionWay, disséqué par des « politologues « et autres spécialistes es « extrême-droite » qui, est il expliqué en préambule « bouscule beaucoup d’idées reçues. »
« À travers cette enquête est il relaté, on découvre aussi un électorat beaucoup plus varié qu’il ne l’était par le passé. Il se passe quelque chose avec les classes moyennes, pour qui le vote FN devient acceptable » constate le politologue de chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Jean-Yves Camus.
Chercheur au Sophiapol de l’université de Paris-Ouest-Nanterre, Sylvain Crépon fait part du même sentiment : « Je suis stupéfait, Le FN devient un vote d’adhésion. Je pensais que ce vote était encore largement protestataire. Cela marque un tournant. »
Un tournant que M. Camus avait cependant déjà relevé à l’occasion des régionales de mars 2010, notant alors que « pour la première fois, le FN (n’avait pas) perdu pas de voix entre les deux tours », y voyant le signe qu’au delà de sa dimension « protestataire », il y a aussi dans ce vote une « adhésion au programme du FN ».
Adhésion qui va crescendo, car en effet, rapporte Lyon Capitale, cette nouvelle enquête Opinion Way souligne que «c’est la première fois qu’un sondage mesure aussi nettement l’effet Marine Le Pen : 86% des électeurs du FN disent souhaiter qu’elle soit élue présidente de la République, alors que seulement 53% auraient aimé voir son père, Jean-Marie Le Pen, à l’Élysée. »
« Si l’immigration et la sécurité restent les deux principales motivations du vote FN, c’est la peur suscitée par la religion musulmane qui rassemble l’écrasante majorité des électeurs du parti d’extrême-droite : 90% d’entre eux considèrent que l’Islam est un danger pour la République. »
Danger dans l’esprit des électeurs ajouterons nous, en ce sens que l’islam n’est pas seulement associé à l’image du paisible épicier ou restaurateur marocain de nos villes. Elle l’est aussi avec le prosélytisme des « barbus », avec le cas emblématique ces derniers mois des prières publiques dans nos rues, des divers offensives communautaristes et prosélytes, et à la violence et au terrorisme, comme l’illustre tragiquement l’attentat de Marrakech commis hier dans lequel des compatriotes ont perdu la vie.
Mais aussi surtout parce que cette religion est très largement celle…de l’immigration de peuplement et qu’il s’agit une nouvelle fois de ne pas confondre les causes et les conséquences.
C’est l’immigration massive qui est en premier lieu un danger pour la France. Remplacer demain par un coup de baguette magique les millions d’immigrés arabo ou afro-musulmans par un nombre identique de tamouls hindouistes, de chinois confucéens, ou d’africains animistes ferait peser fondamentalement les mêmes menaces sur l’identité, la souveraineté et la prospérité des Français.
A ce propos, Jean-Yves Camus, en 2007, pointant les raisons de l’échec de Philippe de Villiers à la présidentielle, qui avait tout misé lors de sa campagne sur « l’islamophobie », concluait que « les Français qui se situent à la droite extrême n’attachent pas d’importance à l’identité confessionnelle des étrangers ». Quatre ans après, ce constat aurait-il radicalement évolué ? On peut en douter.
Le sondage Opinion Way souligne aussi que les sympathisants-électeurs du FN apparaissent en revanche plus partagés sur d’autres thématiques : 70% estiment que les 35 heures ont été une catastrophe économique, mais 64% ne veulent pas toucher à la retraite à 60 ans. Plus inattendu : 46% des électeurs du FN se disent favorables au mariage gay et même 24% à la dépénalisation du cannabis ».
Autre enseignement ( ?) de ce sondage, est-il précisé, 65% des électeurs du FN se disent pas antisémites du tout », « 34% pas racistes du tout ».