La présidente du FN voit ainsi sa cote de confiance bondir de 10 points par rapport au mois d’avril, devant Alain Juppé (52 %) et Christine Lagarde (49 %). Edouard Lecerf, directeur général de TNS-Sofres, tente de nuancer ce résultat en relevant que les pourcentages avancés « (concernent) l’ensemble de la droite. C’est un grand ensemble hétéroclite, sans cohérence idéologique. Chez les sympathisants UMP, elle n’est qu’en 15e position » (en 10è position dans l’ensemble de la population).
Pour autant concède M. Lecerf, « (Marine Le Pen) bénéficie d’une dynamique forte, rapide et relativement étonnante. En face, l’offre politique concrète n’est pas encore constituée. »
Certes, mais le problème plus général de la classe politicienne c’est le rejet de plus en frontal de l’offre politique qu’elle propose aux français, quand bien même serait-elle « constituée ». Dans son dernier rapport, le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, souligne que la dépression dont souffre notre société « trahit un besoin urgent de bâtir de nouvelles espérances à la hauteur des efforts fournis ». Or, « les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux ».
Il rapporte que les tentatives du chef de l’Etat de redresser sa popularité en axant son discours sur l’immigration, l’identité nationale et la sécurité ont été « catastrophiques ». « Cela a encore plus creusé son impopularité, fait monter ( Marine Le Pen) dans les sondages et effrité son socle électoral. »
Enfin, ce sont plus largement les passe-droits dont bénéficient les « seigneurs du microcosme » qui exaspèrent nos compatriotes. Exemple parmi d’autres, alors que notre justice souffre d’un manque de moyens criants pour le citoyen lambda qui doit faire appel à ses services, Le Point soulignait hier l’ampleur de ceux déployés par le parquet de Nanterre « Afin de vérifier le harcèlement moral dont Christine Ockrent se dit la victime » dans le contentieux qui l’oppose à France 24, plus précisément à l’ AEF (Audiovisuel extérieur de la France).
« Les perquisitions menées par la BRDP (Brigade de répression de la délinquance à la personne), dans la journée du mardi 3 mai, dépassent les moyens ordinaires dévolus à ce type de plainte individuelle. Trois lieux ont été perquisitionnés, mobilisant pas moins de trente-cinq policiers et deux substituts du procureur… ».
« Au vu du déploiement de moyens mardi, doit-on aussi perquisitionner les domiciles des salariés pour découvrir ce que l’on sait déjà…? » Pour la reine Christine tout est possible… Celle-ci précise Le Point, « n’est plus apparue dans les locaux d’AEF depuis de nombreuses semaines. Elle continue, cependant, de percevoir son salaire (315 000 euros par an) et n’a pas, à notre connaissance, fait parvenir de certificat médical à sa direction. »
N’en doutons pas, c’est aussi pour dire stopper ce genre d’abus, particulièrement indécent en temps de crise, d’autant qu’ils sont payés par les contribuables, que le FN bénéficie d’une « dynamique relativement étonnante » pour reprendre les termes de M. Lecerf. Un vent favorable capable de le pousser vers les sommets.