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DSK arrêté, la France humiliée

Difficile de l’ignorer, Dominique Strauss-Kahn, qui ne bénéficie d’aucune immunité diplomatique,   a été inculpé à New York  dimanche matin de tentative de viol,  d’agression sexuelle et de séquestration  par une femme de ménage de l’hôtel  Sofitel dans lequel il était descendu. Les faits se seraient  déroulés  dans la suite à 3000 dollars du patron du FMI qui  a été arrêté samedi dans l’avion d’Air France avec lequel il s’apprêtait à regagner Paris. Défendu notamment   par un ténor du barreau, « l’avocat des célébrités »  Benjamin Brafman,  celui-ci a prévenu qu’il allait plaider « non-coupable ».

Bien  sûr,  le principe de la présomption d’innocence doit s’appliquer à tous, et invite à la mesure. Pour autant,  il ne fait aucun doute que cette affaire,  que la culpabilité du patron du FMI et supposé meilleure candidat du PS en 2012 soit avérée ou non,  a d’ores et déjà une incidence directe  sur la présidentielle.   Nul n’imagine désormais DSK en capacité de réclamer  les suffrages des socialistes pour la primaire qui s’annonce. 

 Malgré   leur air chagrin,   François Hollande,  Martine Aubry,  leurs soutiens et  équipes respectives ont d’ores et déjà  enclenché l’offensive  pour se positionner  comme des recours crédibles. A ce petit jeu là, M Hollande, bien  placé dans les sondages,  semble avoir une petite longueur d’avance, et rien ne dit que cette situation inédite n’ouvrira pas  l’appétit d’une Ségolène Royal ou d’un Laurent Fabius

Car à en, croire Le Figaro, « Les pro-Aubry ne se réjouissent absolument pas de la situation. « J’aimerais bien que cette histoire soit fausse, car si Aubry est candidate à cause de ça, elle apparaîtra toujours comme une candidate de substitution,  affirme  un député de Solférino 2012, ce groupe d’élus-partisans d’une candidature d’Aubry.  Mais il a peu de doutes sur la candidature de la maire de Lille. Soit elle y va, soit elle n’y va pas et elle laisse le champ libre à Ségolène Royal et François Hollande. Cette deuxième hypothèse est peu probable… analyse-t-il »…

La ligne de défense des amis de DSK (Jean-Marie Le Guen, Pierre Moscovici, Jean-Christophe Cambadélis, Gérard Collomb, François Pupponi…) ces dernières heures n’a pas varié : cette affaire  « ne ressemble pas  au Dominique que l’on connait ». Le hic, c’est que la réputation sulfureuse du mari d’Anne Sinclair n’incite pas forcément une majorité de Français à les croire.

Si une liaison  extra conjugale avec une assistante hongroise mariée a failli entacher sa carrière au FMI, c’est aujourd’hui une  autre  supposée   tentative de viol,  en 2002 à Paris, sur la  personne  d’une jeune journaliste, Tristane Banon, alors âgée de 22 ans qui refait surface.  Fille d’une Conseillère générale PS  de l’Eure,  amie d’une fille de DSK, la jeune femme avait été dissuadée à l’époque de porter plainte. Une affaire que Tristane Banon avait exposée   en février 2007,  sur le plateau de «93 Faubourg Saint Honoré», une émission animée alors par  Thierry Ardisson sur Paris Première.

Pour l’heure,  la majorité présidentielle a jugé tactiquement utile de ne pas pousser son avantage, d’autant qu’elle ne souhaite pas non plus sur-réagir à un évènement susceptible de faire ressurgir des placards un certain nombre de cadavres. Le  jeu habituel  UMPS  du « je te tiens, tu me tiens  par la barbichette » …

 Le porte-parole du gouvernement, François Baroin,  a indiqué qu’il fallait   « être d’une extraordinaire prudence dans l’expression, dans l’analyse, dans les commentaires et dans les conséquences ». « La position du gouvernement français respecte deux principes simples : celui d’une procédure judiciaire en cours sous l’autorité de la justice américaine (…) et puis le respect de la présomption d’innocence ». Le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a assuré aujourd’hui avoir demandé aux dirigeants de son parti « beaucoup de mesure, voire de silence ».

C’est pourtant bien l’image de la France qui en prend un coup a-t-il cependant concédé, avec les images de DSK quittant le commissariat d’Harlem menotté et encadré par des policiers.  Dimanche matin, les journaux américains titraient sur « Le président du FMI accusé d’agression sexuelle » (New York Times), tandis que  le New York Daily News, montrait en Une une photo du patron du FMI   se léchant les babines,  avec ce gros titre : Le Perv,  (« le pervers »).

La « retenue » était elle  de mise dans la presse hexagonale ou l’icone DSK a paralysé l’imagination des rédacteurs et des maquettistes.  Au sein de la « grande » presse, seule La Croix a « osé » titrer son éditorial  « Humiliation », celle de notre pays…

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