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Les paris sont ouverts

Pas de coup de  théâtre  ni de réelles surprises : le juge Michael Obus a décidé hier que contre une caution de un million de dollars,  un dépôt de garantie de cinq millions, le port d’un bracelet électronique et une stricte assignation à résidence (surveillée) dans New York,   DSK pourrait quitter la prison de Rikers Island dans les toutes prochaines heures. Mais pas de miracle sous forme de non lieu (« no bill »)  pour autant.  « Le représentant emblématique du socialisme français, le milliardaire libidineux » Strauss-Kahn selon  la formule utilisée la veille par Jean-Marie Le Pen,  a été formellement inculpé de sept chefs d’accusation, en relation avec les accusations de crime sexuel dont il fait l’objet. Pour autant les zones d’ombres autour de la matérialité des  faits ayant entraîné l’arrestation de M Strauss-Kahn, de  la personnalité de la  victime présumée, de son entourage et  des témoins  persistent plus que jamais…

Assisté hier par un de ses avocats, Michael Taylor, ce dernier   a rappelé que son client plaiderait  non coupable  qu’il était « un homme honorable » désireux de « laver son nom » , « totalement innocent ». Il sera de reotur au tribunal le 6 juin  ce qui ouvrira la voie à un procès.  Dans le cas inverse, s’il plaidait coupable, l’éléphant du PS éviterait un procès et pourrait négocier une peine.

Mais le poids lourd de ce procès dans le camp de la défense sera bien le très brillant Benjamin Brafman, « l’avocat de causes désespérés ». Membre de  l’équipe qui a défendu Michael Jackson en 2004 de  l’accusation  de pédophilie, il  obtint aussi  l’acquittement ou de fortes limitations  de peine  pour des « stars » comme   les rappeurs Puff Daddy, Jay-Z,  la vedette du football américain Plaxico Burress

Dernièrement encore, en février, Me Brafman, était la vedette d’un procès haut en couleurs, celui de deux diamantaires de la « grosse pomme »,  originaires du sous-continent indien, Atul Shah et  Mahaveer Kankariya accusés d’avoir organisé un faux cambriolage, pour tenter de toucher une prime d’assurances de 7 millions de dollars. Comme dans le film de Guy Ritchie « Snatch », les commerçants incriminés   auraient  fait appel  pour ce braquage bidon à des complices déguisés en rabbins ( !)  lesquels n’ont pas été retrouvés.

Me Brafman, présenté par la presse américaine comme un juif orthodoxe , est aussi l’avocat de la mafia new yorkaise dont le talent hors norme parvint notamment  à arracher  l’acquittement en 1994 d’un ponte du crime organisé    Vincent Basciano,   poursuivi  dans une affaire de trafic d’héroïne.

Autant dire que DSK   entame le bras de fer qui s’engage avec de solides atouts, dont son carnet d’adresse et l’entregent de son épouse, ne sont pas les moindres. La partie ne sera pour autant facile puisqu’il sera confronté à  une autre star  du barreau, Cyrus Vance, 56 ans, alias, « le procureur de fer », fils de l’ancien fils de l’ancien secrétaire d’Etat de Jimmy Carter. Un spécialiste de la chasse aux criminels en « col blanc », des affaires de mœurs et   d’abus contre les femmes.

Benjamin Brafman, qui débuta sa vie professionnelle  par l’exercice du « one man show »,   connu pour, « soit gagner ses procès, soit négocier un accord », a déclaré être confiant sur l’issue de ce procès,  estimant  que l’affaire DSK est « un cas très, très défendable ».

Les paris sont  ouverts, les bookmakers new yorkais sont déjà sur le coup. Une chose est cependant certaine:en France plus grand monde ne mise sur un retour sur le devant de la scène politique de l’ex directeur du FMI quand bien même serait il acquitté.  Et surtout pas François Hollande.

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