Les 73 députés UMP qui s‘étaient dressés contre ce projet ont eu gain de cause. L’explication est lumineuse. Ils n’ont eu aucun mal a convaincre l’Elysée et Matignon qu’à quelques mois de la présidentielle, cette affaire était plus que périlleuse, arguant que dans leurs circonscriptions, le tollé soulevé par ce nouveau matraquage financier qui ne disait pas son nom accélérait le passage des électeurs « chez Marine ».
Soucieux de ne pas perdre la face, François Fillon, au cours de la réunion d’hier, a tout de même prévenu qu’il « ne reviendrait pas sur la fin de la signalisation systématique des radars ». La question est donc reportée après les législatives de 2012 probablement… La très grande majorité des médias ne s’y est pas trompée qui a qualifié sévèrement les revirements opérés d’ « électoralistes ».
Dans ce dossier, les députés UMP regroupés au sein de la « Droite populaire » ont été à la pointe de la contestation, bien dans leur rôle consistant à faire croire qu’ils pèsent réellement sur les décisions gouvernementales. Ils avaient agité la menace d’une perturbation des séances de questions d’actualité au gouvernement, voire du boycott de certains votes. On en tremblait d’avance…
Le député UMP du Rhône Philippe Meunier, avait déclaré que « Jusqu’à présent, nous avons été bien gentils mais c’est terminé… On en a marre de ces gages donnés à la gauche, aux écolos et aux bien-pensants de service. Nous avons été élus pour mener une politique de droite. Or, depuis trop longtemps, toutes les mesures vont à l’encontre de notre vision de la société ». « Ces mesures sur la sécurité routière, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On infantilise les Français, on essaie en permanence de les faire passer pour de dangereux criminels. »
Un constat qui ne s’applique pas uniquement en effet au seul domaine (marginal) de l’automobile et dont M. Meunier et ses amis devraient tirer toutes les conclusions politiques. Mais cela nécessiterait d’avoir le courage d’emprunter d’autres voies, nettement moins confortables et difficilement praticables quand on s’échine à persuader les Français que le parti présidentiel en particulier, et le Système en général sont amendables.