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« La défense obsessionnelle de l’Euro, meilleur allié du Front National »

Nicolas Sarkozy présentait lundi aux  journalistes à l’Elysée  son « dispositif des investissements d’avenir » créé fin 2009 , le grand emprunt de 35 milliards d’euros « en vue de  préparer la croissance de demain ». Il a  défendu le rôle de l’Etat investisseur, notamment dans le domaine du nucléaire et des énergies renouvelables, la recherche , pour sortir de la crise. « Si la France veut rester une grande nation elle doit investir massivement ». Soit.  Il est coutumier de voir le président de la République,  reprendre le discours frontiste, en  prônant comme l’opposition nationale,  le retour de l’État fort et stratège. 

Mais M. Sarkozy, dressé sur ses ergots, tente de faire croire aux Français qu’il est autre chose qu’un simple gouverneur de province de l’euroland, ce qui bien  évidemment est largement faux comme l’a souvent rappelé Bruno Gollnisch. Prisonnier des diktats de l’Europe de Bruxelles et de l’idéologie ultra-libre échangiste qui engendrent  délocalisations et  chômage de masse,  le futur candidat à sa propre succession ne dispose guère d’une  grande marge de manœuvre.

Dénonçant en filigrane une gauche rétrograde,  le chef de l’Etat a visé hier  également  le Front National : « nous ne laisserons pas tomber la Grèce » a-t-il affirmé, « nous défendrons l’euro », désireux de répondre  « à ceux qui proposent cette folie que serait la sortie de l’euro ». « Une chose totalement insensée ». «  Je rappelle que la France est engagée (dans) une dette de 1500 milliards, libellée en euros », a-t-il souligné. « Si la France ou tel autre pays sort de l’euro, sa monnaie se dévaluera mais la dette que nous devons reste libellée en euros. Donc la sortie de l’euro consiste à doubler ou à tripler la dette du pays qui sort de l’euro. »

Marine Le Pen a réagi à cette attaque en relevant que « l’obsession pathétique » du chef de l’Etat «  à vouloir sauver l’euro, une monnaie condamnée et vouée à disparaître rapidement, son refus obstiné de préparer l’après-euro, ce que de nombreux dirigeants européens commencent à faire, coûteront énormément aux Français. »

« La dette de la France se chiffre à 1650 milliards d’euros et non 1500. 150 milliards, cela fait une différence de taille qu’il vaut mieux ne pas méconnaître quand on dirige le pays. Et pour information, la dette a augmenté entre 2007 et 2011 de 20 points du PIB, la France figurant désormais parmi les pays très endettés. Nicolas Sarkozy, c’est le Président de la dette. »

« Son incompétence économique se double d’un mensonge éhonté destiné à faire peur : la sortie de l’euro ne se traduirait évidemment pas par un  doublement  ou un  triplement  de la dette comme a osé l’affirmer Nicolas Sarkozy. La hausse de la dette, provisoire, serait de 10 à 13 points de PIB dans le cadre d’une dévaluation de 20 % d’après les calculs de divers économistes, comme Jean-Jacques Rosa par exemple. »

Sur le site de l’hebdomadaire Marianne, l’économiste  Jacques Sapir  était invité à commenter les propositions économiques formulées par la candidate et présidente du FN lors de son passage sur France 2 jeudi dernier. Si M Sapir n’adhère pas au « chiffrage » du coût de l’immigration de Marine Le Pen précise-t-il de prime abord, il valide l’essentiel  des analyses frontistes sur la zone euro , à la croissance « plus faible que celle des pays développés ».

  « Si une chose n’était pas contestable dans le discours de Marine Le Pen, ajoute-t-il, c’était bien son affirmation que l’Euro avait été dans les faits un formidable étouffoir de la croissance » «  depuis son introduction. » «  C’est donc bien à tort qu’on l’a attaquée   sur ce point (…). En fait, la défense obsessionnelle de l’Euro par ses thuriféraires est aujourd’hui le meilleur allié du Front National. »

 

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