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Bienvenue à la maison

christine lagardeOubliée la polémique sur le coût  financier des prises d’otages, les rançons exigées et bien évidemment payées,  le rôle des journalistes sur les zones de guerre… du moins pour l’instant.  Le soulagement était  de mise à l’annonce aujourd’hui  de la libération des deux journalistes  français, Stéphane Taponier et Hervé Guesquière, enlevés  et détenus pendant 547 jours en Afghanistan. Bruno Gollnisch s’associe  bien évidemment à la joie de  leurs amis et de leurs familles. Un dénouement heureux qui  éclipse   l’annonce bien  falote, quelques heures plus tôt, par Martine Aubry, de son entrée en lice  dans la primaire socialiste pour 2012. Ce retour au bercail  de nos deux compatriotes partage le haut de l’affiche médiatique avec  la nomination (prévue)  de Christine Lagarde au poste de directeur général du FMI, qui débarque dans cette « maison », cette « succursale » (très largement)  américaine  avec une joie non dissimulée.
Madame  Lagarde  abandonne donc  son  ministère  à   François Baroin qui hérite de son poste à l’Economie et aux Finances.  Valérie Pécresse quitte l’enseignement supérieur et  remplacera M. Baroin au  Budget . L’Enseignement supérieur arrive dans la corbeille de Laurent Wauquiez qui est remplacé   aux « Affaires européennes » par le  radical Jean Leonetti, un proche de  Jean-Louis Borloo qui lui, a refusé de quitter l’UMP…
Ce jeu habituel de chaises musicales est bien évidemment assez accessoire au regard de cette nouvelle étape dans la carrière, remarquable à bien  des égards, de Christine Lagarde. Au début de l’année 2010, elle  avait  affirmé sur BFM TV que  « 2010 sera une année de redémarrage de l’activité économique». Ce n’est donc  pas la qualité de ses dons de voyance, tout le monde l’aura compris, qui explique   le concert de louanges, voire même  les cocoricos cocardiers , qui ont résonné à l’annonce de son accession à la tête du FMI .
Son implication très récente –voir les articles publiés sur notre blog- dans l’affaire des colossales indemnités versées à Bernard Tapie avec l’argent des contribuables, dans des conditions qui ont attiré l’attention de la justice,  n’a  pas non plus  empêché la favorite à la succession de DSK de l’emporter.
Mme Lagarde est incontestablement une femme extrêmement brillante et intelligente, comme l’était aussi un Strauss-Khan ; mais elle est tout comme ce dernier, la disciple d’une idéologie consubstantielle  à un  FMI qui est avant tout  le bras armé financier du Nouvel ordre mondial.
A cette aune, on comprendra que le fait que le  directeur du FMI soit de nationalité française, burkinabe, ou guatémaltèque ne  change pas grand-chose.  Tout juste la gravité de la crise grecque commandait peut être pour des raisons psychologiques, que ce soit un(e) européen(ne) qui s’y colle…
Ce n’est pas non plus un hasard que Washington  ait soutenu la candidature Lagarde, laquelle fait rédiger les notes de ses collaborateurs à Bercy en anglais,  comme  fut soutenu en son temps la candidature DSK. La simple consultation de la fiche biographique de cette dernière sur wikipedia le laisse aisément comprendre.
Stagiaire au Capitole juste après son Bac en 1974 « en tant qu’assistante parlementaire du représentant républicain du Maine, William S. Cohen, qui deviendra ensuite secrétaire à la Défense de Bill Clinton », elle rejoindra dés 1981 et pendant  vingt-cinq ans, avant que M Raffarin ne la fasse entrer dans son gouvernement, le cabinet d’affaires américain Baker & McKenzie. « Un des premiers cabinets d’avocats mondiaux (4 600 collaborateurs dans 35 pays) dont elle gravit tous les échelons. »
« En 2006, Christine Lagarde a été classée trentième femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes. L’année suivante, elle est classée douzième dans le monde, troisième en Europe et deuxième en France (derrière Michèle Alliot-Marie). En 2009, elle perd deux places mais reste la troisième européenne et la seconde française (derrière Anne Lauvergeon cette fois). En 2009, le magazine Time la cite parmi sa liste annuelle des 100 personnes les plus influentes au monde, de même qu’en 2010. Christine Lagarde est classée, en 2009, 17e femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes. La même année, elle est désignée par le Financial Times comme étant la meilleure ministre des Finances de la zone euro. »
Elle fut aussi un membre éminent (de 1995 à 2002) du Center for International & Strategic Studies (CISS) de l’ex vice-président de George Bush, Dick Cheney. Un think-tank américain lié à la famille Bush et entretenant des rapports  étroits avec l’Arabie saoudite. Est-ce  la raison du «  dada  de Christine Lagarde » comme le notait Marianne en octobre 2009, à savoir  sa volonté d’ «  adapter la réglementation et la fiscalité françaises aux produits financiers islamiques » ?
Elle  a co-présidé au sein du  CISS, avec Zbigniew Brzezinski, un groupe de travail qui a supervisé relève encore  sa biographie  « l’ Action USA-UE-Pologne et plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Ses détracteurs affirment qu’elle a surtout organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre  l’avionneur français Dassault.

Il est somme toute logique de retrouver  également Christine Lagarde aux côté de  Michel Barnier et du président du Crif dans les bagages de François  Fillon en mai 2008 pour la première visite d’un Premier Ministre français aux Etats-Unis depuis 10 ans. M Fillon  s’était  rendu à Washington à l’invitation d’un puissant groupe de pression  l’American Jewish Committee, le  Comité Juif américain (AJC).  C’est ce même  lobby  qui décerna en novembre 2007 à M Sarkozy le « Prix de la Lumière parmi les Nations ».

Lors de son  discours devant l’AJC, M Fillon avait tenu à confirmer  l’alignement ferme  de la France sur la politique internationale des Etats-Unis en particulier au Moyen-Orient. La présence de Mme Lagarde à ce type de raout était elle un gage supplémentaire  de sa totale sincérité et bonne foi ?

Nous n’oublions pas non plus que dés février 2010, Mme Lagarde fut une des premières personnalités d’envergure à monter au créneau pour affirmer qu’il était « hors de question que la Grèce sorte de la zone euro », assurant que ce pays n’était « pas aux abois » !.
En mai 2010, Mme Lagarde était aussi à la manœuvre auprès des parlementaires à l’Assemblée nationale  qui avaient massivement approuvé (UMPS quasi d’un seul bloc)  le plan de « sauvetage de la Grèce »  proposé par Nicolas Sarkozy et elle  même. Bref Mme Lagarde,  désormais à la tête du FMI, fera tout son possible  pour éviter que l’euroland  implose avant…la présidentielle de 2012 et valide ainsi les avertissements répétés du FN.
Et pour  convaincre, avec ce même  talent qu’on lui connaît, que la zone euro telle qu’elle existe aujourd’hui à de l’avenir.
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