Un article publié par le site du Post hier livre une réflexion intéressante sur cette nouvelle catégorie socio-électorale qui serait apparue, telle une génération spontanée ces derniers mois, à savoir celle des « ouvriers pro-FN » dont « les médias nous abreuvent le cerveau ». « Contrairement à l’idée généralement répandue est il relevé, il y a TOUJOURS eu des ouvriers de droite, d’extrême-droite. Il y a toujours eu des ouvriers conservateurs, réactionnaires. Tout simplement, il y a toujours eu une droite ouvrière, une droite populaire ».
« Partant de là, il est fort probable que ces ouvriers qu’on retrouve aujourd’hui dans l’électorat FN auraient, de toute façon, voté pour un parti de Droite. » Ouvrons une parenthèse pour rappeler en effet que Chirac lors de la présidentielle de 1981, et bien sûr Jean-Marie Le Pen, pour ne parler que cette seule élection, en 1988, 1995 et 2002 engrangèrent plus de voix ouvrières que le PC et même que le PS pour une large part.
« Mélenchon et Le Pen » poursuit cet article, vise un électorat similaire socialement, sociologiquement, mais ça ne veut pas dire qu’ils visent LE MÊME électorat.(…) . Qu’on le veuille ou non, le clivage droite/gauche est encore ancré dans les esprits. Si bien que les hésitations se font au sein des 2 blocs (…) »
« L’idée de la porosité entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche est (…) largement surévaluée par les observateurs de la vie politique » affirme encore l’auteur. « Peut-être dans l’idée d’entretenir le mythe extrême-gauche = extrême-droite, et ainsi convaincre les électeurs que le vote de raison se limite à un choix entre l’UMP et le PS, à la rigueur arbitré par les Centristes. »
Ce qui est certain, c’est que la montée en puissance des intentions de vote des catégories populaires en faveur de Marine Le Pen et du FN a été enregistrée par de nombreuses enquêtes d’opinions. Le sondage Ifop pour Paris-MatchEurope 1 réalisé en avril dernier, créditait la présidente et candidate du FN à la présidentielle de 36% des suffrages chez les ouvriers, contre 2% pour Mélenchon. Les candidats supposés alors du PS et du NPA, à savoir DSK et Besancenot recueillaient respectivement dans cette catégorie 17% et 1% des voix… Martine Aubry récoltait dans cette même enquête 16% et Nicolas Sarkozy 15% des suffrages.