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De Slama à Lucca, la droite introuvable…

Célèbre éditorialiste du Figaro, Alain-Gérard Slama, libéral de droite bon teint,  n’a jamais caché son hostilité (polie) aux idées défendues par le  Front National. C’est bien  évidemment son droit le plus strict.  Cela le   conduit cependant  parfois à faire l’apologie d’ouvrages médiocres parus sur le FN.   Sur le site du   quotidien  cité plus haut, M.  Slama  tressait des lauriers le 4 juillet  aux deux  derniers livres publiés sur le sujet, respectivement  par un ministre UMP et par  une militante de la gauche laïcarde.

« Nathalie Kosciusko-Morizet écrit-il,    a raison de nous donner, en brillante pédagogue, un écorché au scalpel du programme impraticable du Front national. Mais elle gaspille ses efforts en refusant de situer ce dernier à droite, sous prétexte qu’il attire un tiers des votes protestataires ouvriers ; de même, Caroline Fourest et Fiammeta Venner nous livrent, sur l’héritière du Front National, les résultats d’une recherche très approfondie, mais qui serait sans doute plus efficace si elle manifestait la même sévérité à l’égard des stratégies claniques des mouvements identitaires de gauche ».

Celles et ceux qui pont pris la peine d’ouvrir les deux pensums en question, auront objectivement beaucoup de mal à qualifier Mme Kosciusko-Morizet de « brillante pédagogue » (sic) et le «  scalpel » évoqué ici nous semble plus proche du gros couteau de boucher mal manié et  un brin émoussé…Quant aux résultats des cogitations  du couple Fourest-Venner, cette « recherche très approfondie » n’est qu’une compilation très mal écrite d’articles partiaux, de rumeurs colportées sur internet et d’ informations bancales  publiées sur des blogs hostiles au FN. Nous touchons là au niveau zéro de l’investigation journalistique. A se demander si
M. Slama a vraiment lu les livres dont il parle…

L’année dernière, à l’occasion du défilé du 1er mai organisé par le FN, M.  Slama, nous le relations alors, rappelait plus justement   ce qui différencie fondamentalement le FN de la droite sarkozyste. Il relevait ainsi    que l’opposition nationale ne définit pas l’identité française par l’héritage des «Lumières» -du moins pas exclusivement-, sous l’angle de la seule idéologie des droits de l’homme, abstraite et désincarnée, mais par « référence à la doctrine barrésienne de la Terre et des Morts ».

Dans « Scènes et doctrine du nationalisme », Maurice Barrès rappelait en effet que le « nationalisme est acceptation d’un déterminisme » qui fait que « nos ancêtres pensent et parlent en nous. Toute la suite des descendants ne fait qu’un même être ». Bref qu’il n’y a pas de moi véritable sans le « support de la collectivité ».

Cette adhésion du FN à une conception organique, enracinée de la nation et du devenir de notre peuple sous-tend de facto  de larges pans de son programme. Notamment, rappelle Bruno Gollnisch, notre conception du droit de la nationalité et de la régulation des flux migratoires A cette aune l’opposition un brin hystérique des bobos de l’UMPS à celui-ci à le mérite de la clarté…

Mais elle heurte  certains parmi les membres de l’UMP, les plus sincèrement (ou tactiquement) attachés à la défense de la nation française et à l’identité de son peuple. Figure de cette droite qui refuse d’abdiquer les valeurs nationales au seul « profit » du FN, le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, membre de la Droite Populaire, vient de démissionner de son poste de secrétaire national à l’immigration de l’UMP révèle Le Figaro parce qu’il ne se sent « pas en cohérence avec l’UMP sur ces questions. »

M. Lucca déplore « la frilosité » de l’UMP également sur le problème des binationaux. « Sur la binationalité, on aurait pu ouvrir un débat, de façon à ce qu’elle soit à géométrie variable. Autant il est normal que des citoyens européens puissent avoir une double nationalité, autant on peut s’étonner que ceux qui ont été colonisés veuillent à tout prix conserver la nationalité de leur colonisateur », explique-t-il au quotidien.

On rappellera la levée de boucliers,  au sein de l’UMP, qui a accueilli  un prérapport, publié le 21 juin, et présenté par  Claude Goasguen , rapporteur de la mission d’information parlementaire sur le droit de la nationalité; un rapport  jugé trop « dur » vis-à-vis des immigrés non européens binationaux -voir notre article en date du 23 juin…

Christian Jacob, le patron des députés UMP, le président de la commission des lois et les membres UMP de la mission parlementaire se sont prononcé contre, à l’instar du   ministre chargé de l’industrie, Eric Besson, ou encore  du secrétaire général de l’UMP  Jean-François Copé, qui avait déclaré   le 8 juin être
« favorable à ce que l’on ne modifie pas la situation des Français binationaux ». Comprendre par là, sans l’hypocrisie dont M Copé est coutumier, que les Français de papier le resteront…

On se demande vraiment comment Lionel  Lucca peut encore être adhérent  du parti sarkozyste.

 

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