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Chevènement, le FN et la France

Interrogée  par France Soir lundi, Marine Le Pen a relevé  que Jean-Pierre Chevènement  partageait « une analyse assez similaire » à « celle du FN » « sur un certain nombre de points » et qu’elle « serait prête à gouverner avec lui ». En effet, a-t-elle précisé,  « La vraie division s’opère désormais entre les mondialistes et les patriotes ». Comme nous le rappelions lors de l’annonce par le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC)  et sénateur du Territoire de Belfort de son entrée en course pour 2012, ce dernier  est indéniablement un homme estimable et de  convictions. 

M. Chevènement à beau être membre (invité) du club Le Siècle dont les 600 et quelques affidés représentent la quintessence du pouvoir oligarchique français, il s’éleva avec force  contre les  deux guerres faites à  l’Irak,  la ratonnade de l’Otan  contre la Serbie, le traité de   Maastricht, la constitution européenne, les dérives de l’Europe de Bruxelles et  s’oppose   plus largement aux ravages du  capitalisme  financier et mondialisé.

La réponse à cette main  tendue de la présidente du FN ne s’est pas faite attendre. Lundi, Jean-Pierre Chevènement a publié un communiqué sur son site dans lequel il indique que  « Pour gouverner ensemble, il faut être deux et pour ma part, je n’ai nulle envie de gouverner avec Madame Le Pen.»

L’express.fr a rapporté la réaction du  «conseiller de Marine Le Pen, Laurent Ozon » à  cette brève réaction de l’intéressé. « Je pardonne à Jean-Pierre Chevènement de réagir en homme de gauche mais le FN attend désormais qu’il réagisse en homme d’Etat. » « (Chevènement) fait partie des gens capables de s’émanciper de ces dispositions ostracisantes, nous restons convaincus qu’un espace de travail est possible entre nous »,  a encore précisé ce membre du Bureau politique du FN.  

Ancien du MRC, président du groupuscule Gauche Républicaine, le mélenchoniste  Eric Coquerel,  actuel  secrétaire national du Parti de Gauche,  a estimé qu’avec « Chevènement, Marine Le Pen cherche simplement une caution républicaine à son discours d’extrême droite.» « Marine Le Pen revisite un vrai sujet qui est celui de la souveraineté populaire mais avec des valeurs qui sont celles de l’extrême droite. Elle ne remet pas en question les logiques du système capitaliste » affirme encore  M. Coquerel.

 « Contacté par L’express.fr, l’actuel président du MRC, Jean-Luc Laurent, juge que  Jean-Pierre Chevènement avait déjà répondu à Marine Le Pen en mars dernier et sa réponse n’a pas évolué depuis.  Nous n’avons rien en commun avec le Front national, insiste le maire du Kremlin-Bicêtre. Dans une tribune publiée sur Marianne2.fr, l’ancien ministre de l’Intérieur avait estimé que quoi qu’il fasse, le Front National restera le parti de l’ethnicité et ne deviendra jamais celui de la citoyenneté. »  

M. Chevènement  en évoquant ici  le FN  sous le  vocable de « parti de l’ethnicité », terme anxiogène qui est  volontairement connoté dans une optique évoquant « les heures les plus sombres de notre histoire »,  reproche tout simplement aux nationaux leur  refus de l’immigration invasion. 

C’est  cette ligne de démarcation là qui permet à l’ex ministre de l’Intérieur d’être toujours accepté dans « l’arc républicain », lui qui affirmait en mai dernier que « les socialistes auraient tort d’avoir peur (de sa candidature),  je veux leur bien ».

Peut-on « vouloir le bien » (politique) de Mme Aubry ou de M. Hollande  et être réellement  attaché à notre souveraineté nationale ?

Nous le relevions pareillement,  le  « patriotisme » de Jean-Pierre Chevènement  achoppe   sur  la question de l’identité française,  son  crédo républicain oubliant la « dimension physique » de notre  identité nationale, bien perçue a contrario par un de ses modèles, Charles De Gaulle. Cet amour charnel de la patrie, qui est une évidence pour beaucoup de Français, semble souvent s’effacer chez lui derrière la posture jacobine.  

 Il est révélateur que M. Chevènement évite de se prononcer  en faveur d’une inversion des flux migratoires  et  préfère préconiser  une dispersion de l’immigration sur l’ensemble du territoire pour éviter les « ghettos » et faciliter « l’intégration » –il n’ose prononcer le mot d’ «assimilation »-, l’éducation à  la « laïcité », « l’apprentissage   du français »…alors même qu’il s’agit de la langue parlée par la grande majorité des immigrés maghrébins et des africains vivant en France…

Mais à l’heure des dangers mortels qui menacent notre pays, le FN restera fidèle à son devoir, en  proposant l’Union sacrée à tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Comme aime à le dire Bruno Gollnisch, quand votre maison est en train de brûler vous ne demandez pas  à celui qui vient vous filer un coup de main  pour éteindre l’incendie s’il fréquente votre paroisse … 

 

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