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« Ce que les dirigeants de la zone euro veulent à tout prix cacher … »

Réjouissez –vous Français, que des bonnes nouvelles à l’horizon ! Nicolas Sarkozy et  Angela Merkel sont  parvenus à « une position commune franco-allemande » qui porterait notamment  sur l’implication du secteur privé dans le futur plan d’aide,  avant le « sommet d’urgence » de ce jeudi à Bruxelles des 17 pays de la zone  euro.  Dans les faits il s’agit du deuxième plan de sauvetage de la Grèce, d’un montant à peu près équivalent  à celui de 110 milliards d’euros que lui ont accordé l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en mai 2010. Ce jeudi,  Valérie Pécresse, ministre du Budget, s’est réjouie des promesses de François Hollande et de Martine Aubry de respecter l’engagement français de réduction du déficit public. Il a été prévu par le gouvernement une réduction de celui-ci    de 7,1% du produit intérieur brut fin 2010 à 5,7% à la fin 2011, 4,6% fin 2012 et 3% en 2013, « date à laquelle le ratio dette publique/PIB commencerait à baisser. »

 « Réduire ces déficits est essentiel pour conforter la note triple A donnée à la France par les principales agences de notation car la perte de cette note maximale coûterait des milliards d’euros chaque année ».  «Si on perdait ce triple A, ça nous coûterait plusieurs milliards d’euros par an»,  a énoncé Mme Pécresse sur France 2, laquelle   n’ignore pas les risques de contagion de  la crise de la dette  souveraine à l’ Espagne, au Portugal, à l’Irlande, à  l’Italie… et bientôt, la France

 Explosion de la dette, des  déficits comme le souligne Bruno Gollnisch,   qu’il ne faut pas, très loin s’en faut,  mettre uniquement  sur le dos de la crise financière mondiale. Elle résulte aussi (surtout) de la mauvaise gestion des deniers publics, de la politique d’inféodation au capitalisme spéculatif et ultra libre échangiste menée  par les gouvernements successifs.  Pour ne rien dire du mythe, du dogme politique d’une monnaie unique, non adaptée aux disparités des différentes  économies de la zone,   qui devait doper les exportations tricolores.

 Le quotidien Le  Monde, s’en est inquiété « le déficit commercial de la France s’est encore creusé en mai, battant un nouveau record pour la troisième fois depuis le début de l’année, à 7,42 milliards d’euros contre 7,17 milliards en avril, en données corrigées des variations saisonnières, ont annoncé les Douanes jeudi 7 juillet ».

 La lettre d’information économique Moneyweek, relevait cette semaine que « Les banques européennes ont dans leurs coffres pour environ 100 milliards d’euros de dettes grecques, portugaises et espagnoles. Ce que les dirigeants de la zone euro veulent à tout prix cacher, c’est que la situation financière des banques européennes est telle qu’elles sont en fait maintenues en vie par la Banque Centrale Européenne ».

 « La BCE (…) soutient les banques grecques, espagnoles, irlandaises. Elle empêche le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne de faire défaut. Or,  ses réserves et fonds propres ne représentent que 4,3% de ses actifs. Or ces actifs ne font pas rêver : de la dette des PIIGS, des créances pourries d’à peu près toutes les banques de la zone euro. Il suffirait que la valeur de ces actifs chute de 4,3% pour que la BCE soit en situation de faillite. »

 Il est relevé pareillement  que  « le déficit de la France atteint 90% du PIB et devrait augmenter à 95% en 2012. Ce qui signifie que contrairement aux Italiens par exemple, au lieu de réduire notre endettement, nous l’augmentons. »

 Selon la Banque des règlements internationaux, la France est d’ailleurs le quatrième plus gros émetteur de dettes au monde (après les Etats-Unis, le Japon et l’Italie). Inquiétude supplémentaire, une grande partie de notre dette (37%) est détenue à l’étranger – ce qui est bien plus que pour l’Italie (24%), les Etats-Unis (19%) ou le Japon (1%). »

 « Ces détenteurs étrangers – des fonds essentiellement – risquent d’être les premiers à paniquer en cas de menace sur la notation française et ainsi faire exploser le rendement des obligations françaises : c’est l’engrenage fatal que nous connaissons bien maintenant en Europe. »

 Cette situation nous invite à nous souvenir de cette  formule, restée célèbre, du Général de Gaulle qui  déclara que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille », soulignant par là le  primat nécessaire  du politique sur les « marchés »…et les « marchands ».

Les héritiers putatifs du gaullisme se sont assis depuis belle lurette sur ce vœu pieu, et ce n’est pas Jean-Pierre Raffarin qui nous contredira.  L’ex Premier ministre  a salué   le 19 juillet sur RTL « le métier difficile » des agences de notation et a avoué  les conséquences ultimes de cette démission de notre  classe politicienne devant la finance qui mène le monde. 

  « Au fond a expliqué M. Raffarin,  dans le passé, l’élection présidentielle dépendait d’un seul facteur : l’avis des électeurs. Maintenant, l’élection présidentielle dépend de deux facteurs : l’avis des électeurs, mais aussi l’avis des prêteurs. Nous sommes endettés comme tous les pays endettés. Pour que notre pays marche, il faut que certains lui prêtent de l’argent. Ce certains, ce sont des fonds de pension, ce sont des retraités, ce sont des acteurs mondiaux, ce sont surtout des acteurs hors de France. Ces acteurs-là, ils ont leur avis sur l’économie française. » « Il va falloir faire des promesses de bonne gestion, des promesses d’équilibre budgétaire, de rigueur budgétaire, de réformes ».

 L’avenir de la France suspendue en partie  au bon vouloir des fonds de pension américains, voilà le résultat de « leur » politique…jusqu’où va-t-on descendre ?

 

 

 

 

 

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