Chantre (très isolé et ultra- minoritaire) de la démondialisation au sein de l’état-major PS, le candidat à la primaire socialiste y attaque la candidate de l’opposition nationale avec des accents qui n’ont rien à envier à ceux de Mme Parisot, avec laquelle il n’a « sur le papier » rien en commun, quoi que…
Sa candidature n’ayant aucune chance de l’emporter, et la ligne politique qu’il défend aucune chance d’être appliquée en cas de victoire de la gauche en 2012, les attaques d’Arnaud Montebourg contre l’idéologie européiste ultra libre échangiste et les ravages du capitalisme spéculatif relèvent de la posture. Rendons cette justice à Jean-Luc Mélenchon, lui au moins a eu le courage de tirer les conclusions de ses désaccords de fond avec le PS, qu’il sait incapable de se réformer, en le quittant pour fonder autre chose…
Certes dans cet entretien au JDD, M. Montebourg asséne des vérités lorsqu’il dit que François Hollande et Martine Aubry camape sur » Une ligne politique dépassée par la gravité de la crise », qu’ils » sont les enfants jumeaux du Delorisme. Leurs différences sont incompréhensibles pour les Français poursuit-il . C’est normal, il n’y en a pas! » Ajoutons que les Français n’en voient également aucune entre l’UMP et le PS sur les questions européennes, ce que M. Montebourg ne doit pas ignorer non plus…
Cet apparatchik socialiste n’a pas tort lorsqu’il pointe -comme le FN et Bruno Gollnisch bien avant lui!- la part de responsabilité des politiciens français dans la dérégulation mondiale de l’économie. En l’espèce » le cercle de la pensée dominante, qui comprend autant de libéraux de droite que de gauche. Pour Rawi Abdelal, un prof d’économie de Harvard, ceux qui ont dérèglementé la finance mondiale sont des Français : Pascal Lamy, Michel Camdessus et Jacques Delors, le père spirituel de deux de nos candidats (Martine Aubry et François Hollande, Ndlr) ».
Mais M Montebourg est victime de ses limites, celles que lui imposent son parti, ses convictions politiques profondes, lesquelles lui interdisent, comme M. Mélenchon notamment, de remettre en cause les origines idéologiques, voire philospophiques de la mondialisation. A commencer par certaines de ses manifestations les plus problématiques pour l’avenir de notre pays, comme la submersion migratoire.
C’est pourquoi il déclare dans cet entretien être « le rempart du lepénisme, contrairement au procès que me fait une certaine classe politique. Mon projet est internationaliste, altruiste, et européen. Le sien est nationaliste, racialiste et haineux (!) ». Nous touchons là du doigt les conséquences de l’hémiplégie, voire de l’incohérence intellectuelle qui frappe nombre des adversaires de gauche de la mondialisation. Internationalistes qui ne sont au final que le revers honteux de la médaille mondialiste.