Si surprise il y a, elle provient non des larmes de Ségolène Royal, non de DSK confirmant son vote en faveur de Mme Aubry ou du (faible) score attendu de Manuel Valls, mais de celui d’Arnaud Montebourg (environ 17%). Un succès du député PS de Saône-et-Loire qui s’est construit sur un programme en profond décalage sur les questions européennes avec le discours ultra-dominant au sein de la très euromondialiste direction du PS.
Nous verrons si ce chevalier blanc de la démondialisation, qui détient désormais largement les clés du scrutin, donnera clairement des consignes de vote au profit de M. Hollande ou de Mme Aubry, ou s’il préférera négocier plus discrètement son soutien pour « ne pas désespérer Billancourt »… Le Monde relevait justement que ce score élevé de M. Montebourg « complique la tâche du futur leader de la gauche qui devra quoi qu’il pense réconcilier les deux gauches au risque de s’aliéner le centre. »
A dire vrai, il est évident que la gauche anti-européenne fédérée par Jean-Luc Mélenchon -cette « gauche radicale » que Le Monde oppose aujourd’hui à « la gauche gestionnaire »…- voire un certain nombre de nationaux et de souverainistes opposés à l’Europe des Banksters, se sont également invités dans la primaire du PS pour voter Montebourg. Hier soir, Marine Le Pen a lancé sur France 2 un appel aux « hommes et (aux) femmes de gauche qui rejettent les délocalisations, l’ultralibéralisme, le libre échange brutal, la concurrence déloyale, la ruine par les différents plans de renflouement européen, ceux-là, ce soir, seront orphelins et n’auront plus de candidat. »
« Je crois très sincèrement que cette primaire (…) démontre qu’il y a un grand appétit démocratique chez les Français, ils veulent qu’on leur demande leur avis » a relevé la candidate de l’opposition nationale, rappelant la nécessité de redonner la parole au peuple, notamment par le biais du referendum d’initiative populaire et le rétablissement de la proportionnelle.
Un désir de démocratie directe qui traverse l’ensemble des peuples d’Europe. Nos amis autrichiens du FPÖ se sont prononcés ainsi dernièrement en sa faveur et pour la possibilité d’organiser jusqu’à quatre consultations référendaires par an. Le Président du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a estimé qu’une consultation du peuple aurait pu notamment empêcher l’extension du « Fonds de sauvetage de l’euro »…