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L’Europe vaut bien un MES ?

Si les medias agissent souvent comme un miroir déformant et  grossissant, choisissant de focaliser l’opinion sur des sujets définis, la loi du silence fonctionne aussi symétriquement  quand il s’agit d’occulter des informations susceptibles d’indigner nos compatriotes. A cette aune, la discrétion qui a entouré la  signature du traité sur le Mécanisme européen de stabilité (MES) le 11  juillet  par  les ministres de l’Eurogroupe,  paraphé par  François Baroin au nom de la France,  est proprement  ahurissante.

Ce MES,  une fois que les États membres l’auront ratifié,  devrait être  opérationnel en 2013, et remplacera  le  Fonds européen de stabilité financière (FESF).  Un mécanisme que le Conseil de l’Europe  décrit comme une volonté  « de proposer des mesures concrètes visant à rendre la dette grecque plus viable afin de renforcer la capacité de la zone euro d’atténuer le risque de voir la crise de la dette s’étendre de la Grèce à des États membres plus grands tels que l’Italie. »

Le site euractiv notait alors que « le nouveau mécanisme européen de stabilité financière  disposera d’une capacité d’intervention de 500 milliards d’euros. Le capital total atteindra les 700 milliards d’euros, composé de 80 milliards de capital libéré et de 620 milliards d’euros appelables ». Une somme susceptible d’être modifiée à la hausse est-il écrit noir sur blanc…

 A la lecture  des articles de ce traité, on reste en effet  stupéfait par ce que celui-ci implique pour les Etats et notamment pour les contribuables français,  qui ne pourront échapper à ce nouveau  diktat financier décidé par les  Bruxellois. Et ce  au nom d’une idéologie supranationale clairement affichée  qui  ôte toute capacité de s’opposer à ce véritable pillage.

 L’article 9-3 indique ainsi que  «les membres du MES s’engagent de manière irrévocable et inconditionnelle à honorer sur demande tout appel de fonds adressés à eux par le Directeur général en vertu de cet alinéa, et ce dans les sept jours après réception. » ! Ce fonds sera alimenté et crédité par tous les Etats de la zone euro, sans conditions et irrévocablement   et sur la base du « volontariat »  pour  les autres états européens. En clair, cet article entérine définitivement la fin de la souveraineté des Etats nationaux sur leurs budgets.

   Ce mépris de la démocratie,  cette peur du réveil des  peuples européens  qui ne cessent de croître au sein des instances euromondialistes,   sont tout aussi flagrants à la lecture de l’article 30 de ce traité  qui confère aux gouverneurs, aux directeurs et à tout le personnel du MES l’immunité judiciaire à l’égard de « tout acte exécuté dans leur qualité officielle » et « l’inviolabilité pour ce qui est de leurs documents officiels ».

 Immunité juridique qui est actée plus largement avec l’alinéa 4 de l’article 27 précise ainsi que « les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie » suite à une « action exécutive, juridique, administrative ou législative ». Son alinéa  3 indique que  « le MES, ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, bénéficiera de l’immunité de toute forme d’action en justice. » Ainsi, le MES peut intenter des poursuites judiciaires, mais ne peut être   poursuivi…

 Entérinée par l’UMP au pouvoir  et non contestée par « l’opposition » socialiste, ce MES  en dit très long sur la déliquescence de l’actuelle zone euro. Euroland qui se révèle  incapable  d’assurer la prospérité  de nos peuples mais dont les dirigeants se réfugient  dans la fuite en avant. Que cette dérive proprement dictatoriale,  souvent pointée par Bruno Gollnisch, soit largement passée sous silence,  approuvée par l’UMPS et les principaux partis de l’Etablissement, confirme singulièrement la nécessité du vote Le Pen en 2012.

 

 

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