Cette primaire au nombre de votants en hausse par rapport au dimanche précédent permet au PS de se glorifier, avec quelques raisons, d’un succès populaire censé traduire l’adhésion croissante des Français au projet socialiste, sur fond de rejet croissant de la politique sarkozyste. A la « gauche de la gauche », nous verrons aussi si le ralliement « à titre personnel » d’Arnaud Montebourg à François Hollande sera un handicap pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, ou si cette reddition en rase campagne agira au contraire comme un coup de pouce…
Sans surprise, M. Hollande à immédiatement entonné hier soir le couplet du rassemblement. Martine Aubry et les seconds couteaux n’ont pas été en reste, même si les « pro-Hollande fulminent » explique Europe 1, à l’image du député Julien Dray qui a plaidé pour « un rééquilibrage à l’intérieur de la direction du PS ». Le maire de Lille est en effet toujours Premier Secrétaire, la parenthèse ouverte par l’intérimaire Harlem Désir se referme avec la fin de cette compétition interne.
Nadine Morano ministre de l’Apprentissage et habituelle « porte-flingue » de Nicolas Sarkozy lors des soirées électorales, a plutôt bien résumé la situation en rappelant que Mme Aubry « avait dit de François Hollande qu’il était l’homme du système, l’homme flou qui lui a laissé le PS à l’état de cadavre à la renverse, on ne voit pas aujourd’hui comment elle pourrait faire avec honnêteté intellectuelle sa campagne. »
Interrogée sur BFM-TV, Marine Le Pen, a souligné l’évidence en déclarant « (avoir) maintenant en face (d’elle) deux candidats (…) qui sont d’accord sur l’ensemble quasiment des grandes problématiques qui touchent notre pays (…) Je pense que plus que jamais il va apparaître aux yeux des Français que ces deux candidats, Nicolas Sarkozy et François Hollande, sont somme toute assez interchangeables. »
« Je ne peux que me féliciter de la désignation de quelqu’un qui, comme Nicolas Sarkozy, est un champion du mondialisme le plus féroce, du fédéralisme européen, de la soumission de la France à l’ensemble des diktats imposés par les grandes puissances financières et aussi un champion de la dette » a-t-elle relevé.
Dans Le bulletin d’André Noêl, il est par ailleurs noté qu’en cas de victoire de la gauche en 2012, « le gouvernement socialiste, s’il ne veut pas ruiner tout de suite le pays, aura peu sinon rien à distribuer financièrement au peuple de gauche; il compensera donc par des mesures qui ne coûteront rien ou pas grand-chose au budget de l’Etat. Le « mariage des homosexuels sera de celles-là, comme le droit de vote des immigrés. N’oublions pas que le PS devra gouverner avec ses alliés, notamment les Verts qui font du droit de vote des immigrés une condition préalable à leur participation au nouveau pouvoir. »
« Nicolas Sarkozy s’était également prononcé en faveur du droit de vote des étrangers lors de la campagne présidentielle en 2007 » est il rappelé, et « c’est écrit noir sur blanc dans le programme socialiste pour 2012 et tous les candidats,lors des primaires, ont exprimé leur assentiment : Nous accorderons le droit de vote aux étrangers aux élections locales. Les socialistes auront les moyens institutionnels pour réaliser leur funeste projet, l’obstacle du Sénat étant levé. (…). Une première brèche a été ouverte dans ce principe lorsqu’on a concédé ce droit aux ressortissants des Etats de l’Union européenne. (…). L’impact sur nos scrutins est quasiment nul. » Il en irait autrement avec les Africains et Maghrébins, nombreux chez nous, qui entendent bien peser sur les scrutins locaux pour contraindre les élus à satisfaire leurs revendications communautaristes et religieuses. » Un danger mis en exergue par Bruno Gollnisch.
Et cet article de préciser encore l’engagement pris par François Hollande de « simplifier l’accès à la nationalité pour les étrangers », et le souhait plus général du PS de « régulariser le plus possible d’immigrés clandestins », d’établir une « liste de critères transparents pour régulariser les sans-papiers présents sur le territoire au cas par cas . Mais donner des consignes générales applicables aux sans-papiers, c’est précisément le contraire du cas par cas ! Quels critères seraient retenus ? Deux principaux : avoir du travail en payant ses impôts et avoir des enfants scolarisés (…) Quel formidable appel d’air en direction de l’Afrique, du Maghreb en particulier ! ». Est-ce vraiment le vœu du peuple Français ?