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Menaces contre l’Iran…jusqu’où?

Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté de qualifier de « fou » et  « dépressif » George  Papandréou au motif qu’il  entendait organiser un référendum sur la zone euro en Grèce lors d’un conversation –en off mais enregistré à leur insu et  qui a fuité lundi- avec  Barack Obama,  jeudi dernier lors du sommet du G-20 à Cannes. On y  entend aussi  le président  américain  faire la leçon à M. Sarkozy pour ne pas l’avoir prévenu qu’il allait voter en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’Unesco. Et lui intimer l’ordre  d’agir pour  freiner les ardeurs des Palestiniens qui souhaitent adhérer à l’ONU, à la FAO et à l’AIEA. Il  rappelle au passage que l’Oncle Sam assure  25 % du budget de l’ONU,  à bon entendeur… Le chef de l’Etat confie aussi à son homologue américain  son jugement sur le premier ministre de l’État hébreu, Benjamin  Nétanyahou : «  Je ne peux plus le voir, c’est un menteur». «Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours !»a répliqué M. Obama… Alors un menteur insupportable M Netanyahou ? Ce qui est certain c’est que le discours -homérique ?- , d’Israël vis-à-vis de l’Iran,  les menaces proférées  sont potentiellement extrêmement lourdes de conséquences sur notre devenir proche. …

 Dans un document publié hier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme avoir « de sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien », affirmant  s’appuyer sur des informations « crédibles.» Un rapport critiqué par la Russie qui souligne que son objet essentiel est de faire capoter toute solution diplomatique.

 L’Afp n’a pas manqué de rappeler les liens étroits tissés entre Moscou et la République islamique iranienne.  C’est « la Russie (qui)  a construit la première centrale nucléaire iranienne à Buchehr, dans le sud du pays, et envisage de signer d’autres contrats du même type avec Téhéran. Les deux pays ont récemment créé une entreprise commune destinée à exploiter une gigantesque mine de plomb et de zinc en Iran. Un responsable russe a récemment affirmé que son pays avait une très longue liste  d’armes qu’il comptait vendre à son allié. »

La réaction iranienne a ce rapport ne s’est pas faite attendre non plus : il a été jugé    «  déséquilibré, ( manquant) de professionnalisme et (répondant) à des mobiles politiques » par   Ali Asghar Soltanieh, représentant de Téhéran  auprès de l’AIEA qui  nie toutes  recherches clandestines pour fabriquer une arme atomique. « L’Iran n’abandonnera jamais ses droits légitimes en matière nucléaire, mais, en pays responsable, continuera à respecter ses obligations dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire, qui prévoient la supervision de ses activités par l’AIEA » a encore déclaré M.  Soltaniyeh.

Est-ce bien surprenant, selon un «  haut responsable américain »,   les Etats-Unis envisageraient, en pleine concertation avec ses sujets de l’Otan notamment, des sanctions internationales « supplémentaires » à l’encontre de l’Iran, ligne défendue hier par Alain Juppé.  Sanctions auxquelles non seulement la Russie, mais aussi la Chine oppose son  véto  en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU ;  au nom du principe de non ingérence dans les affaires d’un Etat souverain… et de ses intérêts pétroliers en Iran. 

Dés dimanche, le président israélien Shimon Peres a averti que  « la possibilité d’une attaque militaire contre l’Iran était plus proche qu’une option diplomatique » avant que Tel-Aviv ne modère quelque peu ses propos. Le Figaro a   de son côté rappelé qu’ «  Israël a déjà par deux fois lancé des attaques surprises contre des sites nucléaires au Moyen-Orient. En 1981, l’aviation israélienne avait détruit le réacteur irakien d’Osirak, puis, en septembre 2007, une installation nucléaire secrète en Syrie ». « Raids (qui) n’ont été précédés d’aucune escalade verbale ou diplomatique, ni par un débat public. »

A été également  relayé la chronique de  l’éditorialiste Nahum Barnea du quotidien Yedioth Ahronoth vendredi dernier, qui a « (laissé) entendre que Nétanyahou et son ministre de la Défense Ehoud Barak auraient déjà pris la décision de lancer une attaque contre l’Iran.  Barak a précisé lundi qu’aucune décision n’avait été arrêtée. Sans vraiment convaincre, puisqu’il a ajouté le lendemain à la Knesset qu’il pouvait y avoir des situations sensibles dans lesquelles Israël devra défendre ses intérêts vitaux de façon indépendante. Mercredi, le quotidien Haaretz, citant une source officielle israélienne, confirmait que Nétanyahou et Barak s’efforçaient de convaincre une majorité au sein du cabinet, et que Liberman, le ministre des Affaires étrangères, se serait déjà rallié à cette option. »

 La Russie considère qu’une intervention armée contre l’Iran serait une « très grave erreur aux conséquences imprévisibles »,  a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, tandis que la France a mis en garde  contre une telle option,  Alain Juppé soulignant qu’elle serait « totalement déstabilisatrice pour la région et au-delà ».

 Arme de non emploi –l’utilisation de la bombe par l’Iran contre Israël par exemple signerait en retour  sa vitrification immédiate- il est clair que la montée des pressions menaçantes  contre Téhéran s’expliquent principalement par la volonté d’empêcher l’Iran de « sanctuariser » son territoire et de prévenir toute attaque militaire.

 Bruno Gollnisch le  rappelait sur son blog le 14 octobre,  la communauté internationale doit être vigilante,  son désir de ne pas voir s’étendre les capacités nucléaires dans le monde, devrait pour le moins s’accompagner d’une réduction des armements nucléaires des pays qui en disposent. Mais il y a des principes qu’on ne peut pas transgresser,  l’indépendance des pays membres des Nations Unies en est un. Au nom de quels principes justement peut-on interdire à certains Etats de faire des recherches nucléaires, même en les supposant à vocation militaire, alors qu’on n’interdit pas à d’autres de les faire ? C’est le cas d’autres nations asiatiques  que l’Iran comme Israël, l’Inde, le Pakistan ou la Chine…

 

 

 

 

 

 

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