On a essayé de nous vendre l’invasion de l’Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme, la violence aveugle et pour l’instauration des droits de l’homme (et des femmes afghanes!) et de la démocratie dans la société islamo-tribale afghane, toutes choses qui comme de bien entendu resteront dans le domaine des pieuses intentions en 2014 après le retrait des troupes de l’ISAF.
Cette duplicité là de nos dirigeants n’est pas nouvelle et elle a engendré bien des drames sanglants et des souffrances au moment de la décolonisation, des conflits indochinois et algérien, où les valeurs propres au métier des armes –abnégation, discipline, honneur, fidélité à la parole donnée…- ont été soumises souvent à rude épreuve par les politiciens de la IVè République et la fourberie gaulliste. Les harkis livrés à leurs bourreaux en sont un terrible exemple.
Une réalité qui a fait une autre victime le 27 octobre dernier, en la personne du colonel Robert Jambon, 86 ans, Commandeur de la Légion d’Honneur, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, croix de la valeur militaire, qui s’est tiré symboliquement une balle dans la tête devant le monument aux morts indochinois à Dinan. Dans une lettre poignante écrite pour expliquer son geste intitulée « Ma dernière cartouche » et diffusée par sa famille, il voit cet acte comme un moyen d’ « expier (sa) part de honte et protester contre la lâche indifférente de nos responsables face au terrible malheur qui frappe nos amis Lao.» Ce héros de la guerre d ‘Indochine restait hanté par l’abandon de ses compagnons de combat laotiens de l’ethnie Hmong, toujours persécutés depuis cette date par la dictature communiste laotienne et son grand frère vietnamien.
« Ce n’est pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères d’armes en danger de mort clame-t-il. Quant à vous les gouvernants sans honneur, vous, les grands médias sans courage et vous, les collabos sans vergogne, je vous crache mon sang et mon mépris à la gueule ! »
Il rappelle en effet que les accords signés, notamment par la France pour protéger et garantir l’indépendance du Laos en 1954 (traité de Genève), 1962 (Accords de Genève) et 1973(traité de Paris) ont été violés sans entraîner la moindre réaction de notre pays. Il évoque la mise en place d’une « inhumaine dictature communiste », « lorsque, fin 1975, les Américains se sont « désengagés du conflit vietnamien ; « la politique de colonisation de peuplement des meilleures terres du Laos par trois millions de Vietnamiens, la présence militaire massive d’Hanoï au sud ouest de Xieng Khouang « zone où ont eu lieu les répressions les plus féroces contre les résistants Hmong »
« Avec une grande naïveté poursuit-il, , j’ai pensé que nos média et nos gouvernants n’étaient pas au courant . Il m’appartenait donc de dénoncer le crime. Ce que j’ai fait en m’adressant aux grands journaux, aux mouvements de défense des peuples opprimés, aux politiciens » (MM. Chirac, Kouchnner, Devedjian…) et notamment « au Président Sarkozy et à son épouse ». « Les réponses sont allées du silence méprisant aux justifications minables ou mensongères. Et j’ai fini par comprendre qu’ils étaient tous au parfum , un parfum de cadavres, et que tous participaient à cette conspiration du silence qui protège les crimes communistes. »
Realpolitik oblige ( ?), explique encore le colonel Jambon, « au début de l’année 2010, est arrivé l’inacceptable : 4200 Hmongs enfermés depuis des décennies dans un camp de regroupement thaïlandais ont été livrés à leurs bourreaux lao-viets afin d’améliorer encore les bonnes relations (commerciales) nouées depuis déjà longtemps entre la République Démocratique Populaire Lao et le Royaume Thaïlandais. »
« A part deux ou trois brefs communiqués, que personne n’a repris mais qui pourront, plus tard, servir d’alibi, et ce sont toutes les « belles consciences brevetées » qui sont restées muettes, enveloppant dans un linceul de silence les 4.200 H’mongs partis pour leur dernier voyage… »
Un témoignage constate Bruno Gollnisch, qui confirme l’étrange impunité dont jouisse toujours à travers le monde les crimes du communisme. Cette barbarie là n’est pas jugée digne d’être portée réellement à la connaissance du grand public comme c’est le cas également de la guérilla anticommuniste de l’ethnie Karen contre la junte birmane. A l’heure où le moindre immigré clandestin qui se tord la cheville lors d’une interpellation à le droit à un reportage télévisé et à un rassemblement de soutien, cette réalité là en dit long sur les travers idéologiques et la nature des indignations sélectives de notre classe politico-médiatique.
Ce lâchage par la France des communautés dont les soldats ont à un moment partagé une fraternité d’arme avec les nôtres, de ceux qui ont cru à notre amitié, à la parole donnée, est aussi à rappeler dans le contexte du conflit afghan où les troupes de l’Isaf se sont elles révélées incapables de se concilier les populations locales. Au moins là bas, les très rares qui ont pris le risque de collaborer avec les « croisés » n’ont pas été trompés « sur la marchandise » et ont toujours su que la présence occidentale serait sans lendemain…