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Crise de l’euro… ou « des frontières grandes ouvertes » de l’UE ?

Dans le quotidien gratuit Vingt minutes, «l’économiste  planétarien» Jacques Attali, expliquait  le 25 novembre  que la question de la perte de notre triple A n’en est plus une . « La question désormais est la suivante  a-t-il assuré: «Est-ce que l’euro existera toujours à Noël ? Il y a plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu’elle soit en train de se défaire. » Le quotidien La tribune qui relève pareillement que  «  le chronomètre qui mesure les chances de survie de l’euro est implacable »,  affirme également aujourd’hui que   l’agence de notation Standard & Poor’s pourrait annoncer sous peu le placement de la note AAA de la France sous perspective négative. Une surprise pour personne.

Le journal madrilène  El Economista table également  sur  un éclatement inéluctable  de la zone euro en deux zones, regroupant d’un côté   les pays les plus solides, de  l’autre les Etats  fragiles. « C’est  Angela Merkel (qui) sélectionnera neuf pays pour créer le super-euro », est-il avancé  « Neuf est en effet, selon les règles de l’UE, le nombre minimal de pays pouvant adopter des accords de coopération renforcée. Merkel est satisfaite de cette formule pour deux raisons évidentes : le temps et la simplicité de sa mise en oeuvre (…) : l’accord pourrait être activé en janvier ou février 2012, un délai météorique, si on le compare à celui nécessaire pour modifier un traité, jamais inférieur à un an… »

Dans cette situation de crise aiguë certains s’évertuent à dramatiser les conséquences  d’un éclatement de la zone euro, à l’instar du  ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski.  Dans un entretien accordé au quotidien  Frankfurter Allgemeine Zeitung et publié le 21 novembre, il affirme :  « nous sommes devant un choix horrible. Dans l’ordre des horreurs, l’alternative est la suivante: soit une intervention massive de la BCE pour sauver la zone euro, soit la catastrophe (…).  Le risque est celui d’un désastre économique historique, qui comme la grande dépression des années 1930 conduirait au final l’Europe dans la guerre », a-t-il ajouté.

Plus prosaïquement et plus sérieusement, Thibaut de La Tocnaye, conseiller politique chargé de la réindustrialisation dans l’équipe de campagne de Marine Le Pen, relevait vendredi  lors d’une table ronde consacrée aux propositions des partis politiques pour les PME, que le Mouvement  national est  «  pour conserver une monnaie commune parce que ce qu’il y avait d’intéressant dans l’euro, c’est bien sûr d’essayer un jour (…) d’avoir des réserves aussi importantes que le dollar.  »

Invitée de Radio France Politique,  Marine Le Pen a réitéré  le rejet par le FN de  «  la monnaie unique », le fait que « la zone euro n’est pas viable » et qu’il  est évident que «  l’euro pourrait ne pas passer l’hiver ». Pour autant  «  nous envisageons de conserver l’euro monnaie commune, l’euro ECU (European currency unit, ancienne unité de compte de la Communauté européenne qui était constituée d’un panier de monnaies, ndlr) ». Car cet euro « monnaie commune » « peut avoir sa place » et « n’aurait pas l’inconvénient de la monnaie unique ».

Sur le site Polemia, François Thuillier relevait tout aussi justement le 24 novembre qu’au-delà même de la crise de l’euro, qu’il conteste, existe surtout une crise de la dette. Or, et ce constat est aussi formulé depuis longtemps par Bruno Gollnisch, « l’endettement massif des pays européens est principalement la conséquence de la mondialisation sauvage et du soutien idéologique indéfectible qu’elle reçoit des dirigeants du système. La mondialisation a en effet provoqué, avec la désindustrialisation, un transfert de richesse des pays européens vers les pays émergents, qui se traduit par un appauvrissement relatif de l’Europe (…) nos gouvernants, qui n’ont cessé de vanter les mérites de cette mondialisation, n’ont jamais voulu admettre cette terrible vérité. »

 (…). Comment expliquer autrement que l’endettement débute dans les années soixante-dix et aille croissant à mesure que les droits de douane sont supprimés et que la dérégulation commerciale se généralise ? Comment expliquer autrement que les pays européens soient tous largement endettés alors que les pays émergents disposent tous de larges excédents ? (…) ».

«  Dès lors, poursuit-il deux voies et deux voies seulement nous sont ouvertes. « Ou bien  on remet en cause la mondialisation sauvage par une régulation réelle aux frontières de l’Europe qui permettrait de réindustrialiser notre continent et de retrouver une prospérité suffisante pour résorber nos dettes. Ou bien on laisse les frontières grandes ouvertes et il faudra alors se résoudre, contraint et forcé, à réduire le niveau de vie et de protection de nos compatriotes et à organiser l’appauvrissement et donc la régression inexorable des nations européennes. » Mais encore  faudrait-il que ce vrai débat là, ne soit pas dissimulé sous une écran de fumée, et  soit réellement porté sur la place publique afin que nos compatriotes, comme les autres Européens,  puissent juger  objectivement  sur quelle voie ils entendent s’engager.

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