Quoiqu’en dise ici la plupart des orateurs de la majorité, le Semestre européen est un exercice hautement anti-démocratique. Le rapport de Mme Berès ne peut y apporter qu’une fiction d’amélioration.
Car quand les grandes lignes des programmes nationaux de réforme, c’est à dire les grandes lignes de l’action politique des gouvernements nationaux et leurs traductions budgétaires, sont dictées chaque année à Bruxelles, il ne reste presque rien du rôle des parlements dans l’élaboration des budgets.
Quand de plus, en cas de non respect des objectifs chiffrés du Pacte de Stabilité ou des recommandations faites à chaque Etat, les procédures de sanction sont automatisées, on n’est plus dans la coordination, mes chers collègues, on est dans la subordination, et dans la subordination par la contrainte aux politiques de concurrence absolue, de libre-échange mondial, de rigueur budgétaire, sociale et salariale qui ne laissent aucune place à la relance de l’économie européenne.
Les peuples sont aujourd’hui administrés, comme en Grèce, en Italie ou ailleurs, par des techniciens, par les fondés de pouvoir de la banque Goldman Sachs. Cet exercice que vous nous proposez est en réalité hautement anti-démocratique.