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Euroland : à maintenir jusqu’à la présidentielle de 2012…

Les médias se sont réjouis du revers (à nuancer) du parti de Vladimir Poutine, Russie Unie,  aux élections  législatives dimanche. Ce mouvement  recueille tout de même un peu moins  de 50% des voix, mais chute de près de 15 points par rapport au score réalisé au scrutin de 2007 (64,3%). Il  perd 77 députés à la Douma, où il y a quatre ans, Russie Unie avait  obtenu  315 sièges et la majorité des deux-tiers. Une dégringolade politique toute relative, qui  est certainement moins préoccupante pour les « marchés » et le microcosme   que celle de l’Euroland, prévue et analysée depuis 2008 par le FN et sa candidate à la présidentielle. Combien  faudra-t-il de « sommet  pour sauver l’euro » ? s’inquiètent   nos compatriotes qui ont renoncé à tenir une comptabilité des « réunions de la dernière chance » de ces derniers mois  pour éteindre « l’incendie de la crise de la dette. » En cette date anniversaire de l’Appel de Cochin,  Nicolas Sarkozy reçoit aujourd’hui   Angela Merkel pour un déjeuner de travail à l’Elysée, afin de préparer le sommet programmé vendredi   à Bruxelles  avec l’ensemble des dirigeants  européens, au lendemain de la réunion du Parti populaire européen (PPE) à Marseille, à laquelle ils seront également présents…

 « L’Europe n’est plus un choix, elle est une nécessité. Mais la crise a révélé ses faiblesses et ses contradictions. Elle doit être repensée, elle doit être refondée », avait affirmé M. Sarkozy jeudi à Toulon . Une « refondation » qui selon la chancelière allemande passe par une révision des traités pour réformer la zone euro et la transformer en une véritable union budgétaire (perspective à laquelle M. Sarkozy  s’est rallié),   et une plus grande discipline budgétaire (sur les moyens de  laquelle existe des divergences entre Paris et Berlin…

Accord dénoncé parle PS qui estime, non sans raison, que Mme Merkel a réussi à imposer à son homologue français le principe d’une  rigueur budgétaire renforcée, soumise à un contrôle supranational, sans céder sur la proposition française d’un rôle accru de la Banque centrale européenne (BCE). Succédant aux premières  attaques d’Arnaud Montebourg contre la politique « à la Bismarck » de la chancelière allemande, les critiques du PS ont permis à Alain Juppé  cette fin de semaine  de dénoncer une gauche ressuscitant « les vieux démons de la germanophobie.  » Une «  dérive stupide aux relents germanophobes » a estimé pareillement François Fillon. « Nicolas Sarkozy n’a pas de leçons de patriotisme à recevoir de la part de ceux qui croient défendre l’intérêt national en caricaturant nos alliés allemands », a-t-il affirmé.

Le numéro 2 du PS et député européen Harlem Désir a été chargé de la riposte. Il  n’a pas manqué dans son communiqué  de citer une phrase du  candidat Sarkozy dans un discours du 17 avril 2007,  prononcé  significativement à Metz, et pas vraiment en phase  avec le discours consensuel, tourné vers l’avenir, sur l’amitié du couple  franco-allemand.  « La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire expliquait M. Sarkozy, elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide »…Il est  certain que les allusions au « chancelier de fer » Bismarck font figure d’aimables plaisanteries en comparaison de ces piqures de rappels là…

Enfin, l’ex trotskiste Désir rappelle aussi l’essence  mondialiste du projet européiste, vu par ses concepteurs comme la première étape vers une gouvernance mondiale. «  Ce n’est pas le Premier ministre et le président, qui ont fait honte à la France dans le monde et en Europe avec le discours de Dakar poursuit-il, la chasse aux roms et la panne du moteur franco-allemand, qui peuvent prétendre donner des leçons d’internationalisme et d’esprit européen ».

A défaut,  souligne Bruno Gollnisch, il est certain que ni l’UMP, ni le PS et leurs clones ne  peuvent donner des leçons de patriotisme au Front National.  Cette  classe politicienne qui milite activement  pour l’effacement de l’Etat-nation,  se déchire certes  sur les modalités de la subordination de notre pays,  mais sans en remettre en cause le bien fondé. N’en doutons pas non plus,  tout sera fait pour éviter l’écroulement de la zone euro, la maintenir sous respiration artificielle, au moins  jusqu’à l’élection présidentielle en France…

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