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Un modèle russe?

En France, l’UMPS s’arroge la totalité du pouvoir, la proportionnelle est repoussée avec horreur de la quasi totalité des scrutins, écartant de toute représentativité des millions d’électeurs; le lobby euromondialiste s’est assis sur le résultat du referendum de 2005 qui avait vu notre peuple rejeter la constitution européenne ; notre pays a dégringolé au quarantième rang dans le classement relatif à la liberté de la presse ; la censure, l’auto-censure, les lois liberticides brident toute idée alternative et matraquent ceux qui ont l’audace de « penser en dehors des clous », mais l’on donne des leçons de démocratie à la Russie de Medvedev et Poutine.

Le Figaro l’affirme à l’instar de ses confrères de la « grande presse », « le système politique mis en place par Vladimir Poutine il y a dix ans est en train de prendre l’eau. En dépit de multiples irrégularités en sa faveur, le parti Russie unie n’a pas réussi à atteindre la barre des 50% des voix lors des législatives » et obtient « 238 sièges sur les 450 que compte la Douma ». Pire encore, est-il rapporté, les ONG financées principalement par les Etats-Unis (hasard), notamment la dénommée Golos,  comparées à des « Judas » par Poutine, sont muselées, et les 330 observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont consigné de nombreuses irrégularités dans le déroulement de ce scrutin.

 Poutine a su remettre son pays, qui faut-il le rappeler n’a jamais connu la démocratie à l’occidentale, sur les rails après 70 ans de communisme et l’ère Eltsine qui avait vendu  la Sainte Russie à la découpe aux mafieux et aux spéculateurs apatrides. La politique  poutiniene dictée par un patriotisme intransigeant a permis de redonner à la Russie, menacée directement dans ses intérêts par les menées du Nouvel ordre mondial, un poids réel sur la scène internationale. Quant aux réformes économiques et sociales engagées sous son impulsion,  elles ont d’ores et déjà  puissamment contribué à élever très sensiblement le niveau de vie (et de santé) de son peuple. Rien n’y fait, il reste aux yeux  du microcosme politico-médiatique  un individu louche soupçonné de pulsions fascisantes.

 A bien y regarder, au-delà en effet des fraudes pointées par les « observateurs » force pourtant est de constater que les partis alternatifs à Russie Unie ne décollent pas

 Sur le Blog realpolitik tv, Xavier Moreau affirme que si la baisse du score Russie Unie « était prévisible tant le résultat de 2007 fut exceptionnel, avec plus de 60% des voix », « ces élections législatives marquent à n’en pas douter, un ancrage définitif de la Russie dans un modèle de développement démocratique autonome, éloigné des influences occidentales ». « La Russie semble définitivement guérie de son engouement pour le modèle occidental du début des années 90 »

 « Même à Moscou (« fief » de l’opposition à Poutine, NDLR), le parti Yabloko (dirigé par Grigory Yavlinsky), considéré comme le plus libéral, recueille à peine 10%. La nouvelle classe moyenne russe ou les milieux populaires, lorsqu’ils n’ont pas voté Russie unie (49,7%), ont voté communiste (KPRF : 19,15%), Russie Juste (parti proche de Russie Unie : 13,16%) ou pour les ultra-nationalistes de Vladimir Jirinowski (LDPR : 11,7%). Au total, plus de 90% du corps électoral russe rejette l’influence occidentale. »

 « Le modèle consumériste, si visible à Moscou, n’est pas venu à bout à bout de l’âme russe poursuit-il. Les trois millions de fidèles qui ont défilé devant la ceinture de la Vierge dans toute la Russie, attendant pendant des heures, la nuit et dans le froid sont là pour en témoigner. Les Russes, soutenus en cela par leurs élites reconstruisent leur identité autour du christianisme, ce qui est également une rupture nette avec l’Occident ou la laïcité militante est devenue religion d’État. »

 « Absence de partis pro-occidentaux à la Douma, reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, interdiction du prosélytisme homosexuel, c’est le modèle européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes. Paradoxalement, c’est un modèle de développement qui pourrait inspirer les sociétés européennes enfoncées dans une crise autant économique que morale » relève encore Xavier Moreau.

 Au-delà des imperfections de la toute jeune démocratie russe, il est en tout cas permis de s’interroger, comme Bruno Gollnisch, sur le fait de savoir si ce n’est pas surtout ce sursaut national et identitaire russe qui vaut à ses dirigeants actuels d’être traînés dans la boue. Comme l’écrivait Alain de Benoist, « les gens peuvent éventuellement critiquer vos défauts, ils ne vous détestent jamais que pour vos qualités »;  le constat vaut aussi souvent pour les peuples et les nations…

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