Ce qui est en tout cas certain, n’en déplaise au socialiste Elie Semoun, c’est le glissement à droite de la communauté juive ces dernières années. Un constat auquel s’est livré Richard C. Abitbol de la Confédération des Juifs de France et Amis d’Israël, et repris sur le site de la LDJ. Si la communauté juive de France est historiquement plutôt portée à gauche, voire à l’extrême gauche, si « en 1981 (les franco-israéliens) ont voté à 75% pour François Mitterrand contre Giscard d’Estaing », « en 2007, ils furent plus de 80% à préférer Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal »
M. Abitbol souligne aussi que « le Parti Socialiste, à l’origine très pro-israélien, a pris ses distances pour arriver à des positions très proches d’une certaine radicalité anti-israélienne. Cela était d’autant plus facile que c’était un sentiment largement répandu dans la société française. » Il s’émeut aussi comme M. Prasquier « de la décision de désinvestir trois députés socialistes d’origine juive , comme on se plait à le dire, au profit d’antisionistes notoires, n’est pas anodine. Sur quatre députés parisiens d’origine juive , trois sont destitués! En Île de France, c’est cinq députés d’origine juive qui cèdent leur place à des verts. » M Abitbol y voit la persistance de l’influence néfaste de Pascal Boniface.
M. Boniface fut chassé du PS en 2003. Auteur de « Est-il permis de critiquer Israël ? », actuel directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), il fut en effet en butte à l’hostilité notamment de Pierre Moscovici et de Dominique Strauss Khan. Il lui était reproché une note invitant le candidat Jospin en 2002 à modérer son soutien inconditionnel à Israël afin de séduire l’électorat des « banlieues .»
Banlieues qui sont la cible d’offensives étrangères, menées actuellement par le Qatar et l’Arabie saoudite pour draguer des jeunes arabo-musulmans. Deux petro-monarchies rigoristes, alliés des Etats-Unis, qui sont en ce moment à l’œuvre derrière les tentatives pour renverser le régime syrien ; Qatar qui fut aussi actif dans la chute de Kadhafi et dont les mercenaires sont toujours sur le terrain en Libye…
Richard Abitbol pointait l’importance du vote des binationaux franco-israélien: «(Ils sont) 200 000 à faire la queue devant les consulats lors de chaque présidentielle, il y a une sensibilisation particulière à la politique étrangère de la France et cela se traduit, très nettement, dans les urnes! »
Mais en France l’électorat banlieusard arabo-musulman et bi-national est aussi l’objet de bien des convoitises. Nous faisions état en juin dernier des programmes lancés par les Etats-Unis via leur ambassade parisienne, avec la complicité de l’UMP, pour recruter et assurer la promotion de jeunes « issus de la diversité » et sensibles aux sirènes de l’empire mondialiste.
Une OPA qui est imitée aujourd’hui par le Qatar, le pays au PIB le plus élevé de la planète et dont les pontes ne se contentent plus d’investir dans le football, les palaces et les achats sur la côte d’azur . Un émirat où se sont rendus le mois dernier une dizaine d’ élus locaux français d’origine maghrébine, cinq hommes et cinq femmes. Ils y ont été reçus par l’émir cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. L’émir du Qatar a décidé de créer un fond de 50 millions d’euros –qui pourrait être augmenté- pour les entrepreneurs de nos banlieues. Pour accompagner nos entrepreneurs maghrébins dans leurs projets, M. Al-Kuwari, ambassadeur de l’émirat à Paris, a précisé qu’ une « équipe de professionnels » a été installée tout spécialement pour les recevoir…
Si les Saoudiens et Qataris, qui financent déjà largement la construction de mosquées sur notre sol, n’ont pas la réputation d’être de purs philanthropes il est certain que cette nouvelle immixtion étrangère dans nos banlieues, à laquelle l’Elysée a donc donné son aval, est assortie d’une contrepartie. De quelle nature, de quelle ampleur ? Une question qui mérite d’être posée estime Bruno Gollnisch.