Idéologie qui permet aujourd’hui à M. Descoings, encouragé par Luc Chatel, d’annoncer qu’il va profondément réformer pour 2013 son concours d’entrée en première année. Et ce, vous l’aurez compris, pour ne pas pénaliser la « diversité culturelle » des postulants, dans une perspective de « diversification accrue » des profils des étudiants. Le Salon Beige l’a notamment rapporté, « Les épreuves écrites se dérouleront avant le baccalauréat, en mars, et non après, l’admission directe avec mention très bien au bac est supprimée, une appréciation sur dossier est créée au niveau de l’admissibilité, ainsi qu’un entretien et une épreuve orale de langue étrangère au niveau de l’admission. Le nombre des épreuves écrites va être en outre réduit de quatre à trois (histoire, langue et option au choix), l’épreuve d’ordre général étant supprimée.»
Une volonté d’entériner la chute du niveau scolaire expliquée par Valérie Pécresse qui, l’année dernière déjà, avait demandé aux grandes écoles d’abaisser la difficulté de leurs concours afin de ne pas discriminer les enfants de l’immigration extra-européenne…
Une chute de niveau révélée notamment en décembre dernier par l’ enquête Pisa qui mesure le niveau scolaire atteint par les jeunes de 15 ans des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Un indicateur, parmi d’autres mais hélas plutôt fiable notions nous alors, de la constante dégringolade de notre nation, de sa tiers-mondisation grandissante. Ladite enquête plaçait la France très péniblement à peine dans la moyenne, au 22e rang (sur 65) en lecture et en mathématiques, au 27e en science…Rappelons que le budget de l’Education nationale est le premier budget de l’Etat (21 % en 2010)…
Un blogueur du site de Marianne relevait encore : « il y a ce que PISA se garde bien ou, en tout cas, oublie de dire : les pays les plus en difficulté, en dépit des moyens qu’ils allouent, comme l’Allemagne ou la France, ou encore l’Angleterre sont aussi des pays de très forte immigration ».
Les mesures annoncées par M. Descoings, constate Bruno Gollnisch , cachent mal un racisme de peau et de « classe » inconscient qui veut que le jeune de banlieusard d’origine maghrébine ou africaine qui est principalement visé par cette réforme du concours d’entrée à Science-po, mais aussi le fils d’ouvrier de souche, soient dans l’incapacité d’acquérir cette culture générale classique, qui est à la base de notre civilisation, de notre représentation du monde.
A croire que dans la mythologie personnelle de M. Descoings, tous les jeunes vivant au-delà du périphérique passent l’intégralité de leur loisir à écouter du rap et à jouer au basket. Certes, il ne s’agit pas de nier l’évidence, à savoir la surreprésentation d’enfants issus des catégories sociales supérieures dans les grandes écoles, les handicaps structurels, qu’il s’agit de combattre, d’un enfant issu d’un milieu modeste par rapport à un fils ou une fille de bourgeois. Mais cela ne doit certainement pas, bien au contraire, conduire à abattre le principe de méritocratie républicaine au nom de la discrimination dite positive.
Il est vrai que l’antiracisme militant débouche sur une racialisation des rapports sociaux qui trouve son expression la plus parfaite dans la politique des quotas, qui entend réserver postes et places en fonction de critères ethniques, comme si la seule intelligence des postulants non européens n’était pas suffisante. Ce qui est insultant et absurde aux yeux de nombreux jeunes Français(es) issu(e)s de l’immigration.