Il n’y pas si longtemps, en février 2010, elle déclarait « s’opposer fermement aux projets du gouvernement en faveur de l’IVG », ceux du ministre de la « santé », Roselyne Bachelot. Une fermeté radicale…qui l’a conduite simultanément à soutenir partout aux élections régionales les listes de la majorité. Opposante dans les médias aux dérives du gouvernement sur les « valeurs chrétiennes », Madame Boutin sait aussi fermer les yeux contre un peu de « considération »…
Favorable à la poursuite de l’immigration, évitant de critiquer l’absence de toute réelle politique familiale et d’accueil de la vie de ses amis sarkozystes, elle réaffirmait en juin 2010 sur l’antenne de France Info qu’elle était « aux antipodes du Front National ». « Parce que je suis catholique déclarait-elle, je ne vois pas comment un catholique peut avoir une position de rejet de l’étranger (sic) comme l’a le Front National. Fondamentalement, ce n’est pas possible. » Mais il lui était « possible » dans le même temps de ruiner le peu de crédibilité qui restait attachée à sa personne, puisque Le Canard Enchaîné dévoilait alors le très confortable salaire que lui avait accordé Sarkozy dans le cadre « de la mission sur la mondialisation » qu’il lui avait octroyé.
Le Canard en déduisait que la présidente du Parti chrétien-démocrate s’était faite acheter, ayant mis fortement en bémol ses critiques sur le gouvernement. Dans un communiqué le FN avait eu a beau jeu de relever que cette mission bidon s’inscrivait dans « cette gabegie sans cesse grandissante organisée par M. Sarkozy », « les revenus mensuels de Mme Boutin (payés par le contribuable), sa voiture, son chauffeur, son secrétariat, sont autant d’insultes aux huit millions de pauvres de notre pays ».
Aussi le lancement dans la campagne présidentielle de Mme Boutin, s’apparente à la manœuvre d’un Hervé Morin, elle consiste à monnayer d’ores et déjà son retrait prévisible de la course dans l’hypothèse bien réelle ou Marine Le Pen talonnerait, voire devancerait dans les sondages Nicolas Sarkozy. En attendant elle s’emploie à faire monter les enchères et à réserver ses critiques les plus virulentes au Mouvement national qui seul pourtant souligne Bruno Gollnisch, défend les racines helléno-chrétiennes de la France et de notre civilisation européenne.