Rien de bien surprenant si l’on se réfère à l’étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 30 août dernier et portant sur l’année 2009. 8,2 millions de personnes vivaient en dessous de ce seuil il ya deux ans, soit 13,5% de la population, un demi-point de plus qu’en 2008 et le niveau le plus élevé depuis 2000. Sur ces 8,2 millions de pauvres, la moitié vivait avec moins de 773 euros par mois, sachant que le seuil de pauvreté équivaut à 60% du niveau de vie médian, soit 954 euros mensuel en 2009.
Autre signe de l’involution de la société française, de sa tiers-mondisation économique notions nous alors, la montée en puissance des inégalités était confirmée par cette étude avec le tassement constaté des classes moyennes, l’écart croissant entre les revenus des Français les plus modestes et les plus aisés.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant non plus qu’Olivier Berthe, président de l’association des Restos, ait précisé qu’il a été enregistré entre « 5 % à 8 % de bénéficiaires supplémentaires depuis le début de la campagne 2011-2012, avec parfois, dans certains départements, des pics pouvant atteindre jusqu’à 15 % ». En conséquence de quoi, les Restos ont besoin d’au moins cinq millions d’euros pour boucler leur budget et ont fait appel à la générosité de pouvoirs publics, des collectivités, des particuliers…
L’organisation est financée pour un tiers par des financements publics et aux deux tiers par des apports privés (dons, legs, revenus générés par les Enfoirés). Le programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) contribue également au bouclage du budget de l’association mais « cette aide européenne reste au même niveau qu’il y a deux ou trois ans. Quant aux finances publiques, elles sont très mal en point », a rappelé Olivier Berthe. « Conclusion : on doit faire plus avec moins », a-t-il déclaré à l’AFP.
Au sujet des aides émanant de l’UE, évoquant le rapport Daerden sur la « plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale », Bruno Gollnisch relevait le 15 novembre l’accent mis une nouvelle fois par les euromondialistes sur l’aide et l’encouragement…à l’immigration. « Comme d’habitude expliquait-il, ce parlement se focalise sur les minorités, de préférence les minorités extra-européennes déjà ultra-assistées » dont « l’arrivée massive et continue – 200.000 par an en France seulement – crée (notamment) mécaniquement des tensions sur les loyers d’un parc immobilier insuffisant. » ; « minorités » qui « bénéficient en priorité, compte tenu de leurs situations familiales et sociales, des logements sociaux au détriment des citoyens européens modestes. »
Une immigration massive qui « induit un coût social énorme pour la collectivité, puisque l’immense majorité de ses membres ne travaille pas. » Et Bruno Gollnisch de clamer l’urgence de s’occuper d’abord de la situation des « 42 millions d’Européens considérés comme pauvres, mais aussi sur les 116 millions menacés de le devenir ! Ces chiffres sont effarants, et ils ne sont pas dus seulement à la crise. Car la pression qui pèse à la baisse sur les revenus des Européens est ancienne : concurrence des travailleurs immigrés, concurrence des pays à bas salaires, politiques de la BCE contre une hypothétique inflation salariale, réformes des retraites…
La paupérisation générale des retraités, des travailleurs peu ou pas qualifiés, des ouvriers et, de plus en plus des classes moyennes, est la conséquence directe de vos politiques » notait encore Bruno Gollnisch. Avec en bout de chaîne les files qui s’allongent devant les Restos du cœur.