« Ce qui signifierait que cinq Etats de la zone, et pas des moindres, seraient placés durant des années sous la tutelle d’une organisation qui ne prend ses ordres ni au Parlement européen, ni dans les Parlements nationaux européens, ni même au Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, mais à Washington auprès de son conseil d’administration » ! « Le plus rageant dans ce renoncement à la souveraineté européenne conclut-il, est que l’Europe n’a aucun besoin de fonds extérieurs pour résoudre sa crise. Ses comptes extérieurs sont équilibrés et l’épargne de ses ménages est abondante. »
Le 20 décembre, Le Figaro indiquait sur un ton plus lénifiant qu’ «un changement de gouvernance dans la crise européenne est en train de s’opérer au bénéfice du FMI ». « Il est de nature à rassurer – un mot clé dans la conjoncture présente – les pays émergents » veut croire Le Figaro, « qui ont eu eux-mêmes à subir ses foudres à la fin des années 1990! Christine Lagarde sera-t-elle de facto la première ministre des Finances de la zone euro? »
Cette inféodation au FMI n’est pourtant pas une fatalité et un article des Echos paru le 26 décembre le rappelait à travers l’exemple argentin: « Il y a dix ans, le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l’Argentine en cessation de paiements sur sa dette souveraine (100 milliards de dollars). Étranglé par les plans d’ajustement imposés par le FMI, la parité fixe liant le peso au dollar et son endettement, le pays est en récession depuis trois ans (…) Dix ans après, l’Argentine affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003 (…). »
« L’Argentine est repartie dès la mi-2002, quand le président Eduardo Duhalde décide, avec son ministre de l’Économie Roberto Lavagna, de tourner le dos au FMI, qui réclamait plus d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement donne la priorité à la lutte contre la pauvreté et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande reprend et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, peuvent y répondre. »
« Élu en 2003, Nestor Kirchner poursuit et approfondit cette politique. Il rompt avec le FMI et impose aux créanciers de la dette une décote de plus de 50 % sur la dette, estimant que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des rentrées fiscales en hausse, il multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et les programmes sociaux. Avec lui, et avec son épouse Cristina Fernández de Kirchner, qui lui succède en2007, l’autorité et le rôle de l’État sont restaurés. »
« L’économie tournant à plein régime, la présidente améliore les retraites et généralise les allocations familiales, tandis que les salaires augmentent d’année en année d’un pourcentage supérieur à celui de l’inflation. Les Argentins ont gardé des évènements de décembre 2001 une grande méfiance à l’égard des banques et de la finance internationale… ».
Ce n’est pas la voie suivie par les euromondialistes qui préfèrent mettre la zone euro sous tutelle du bras armé financier de Washington comme une vulgaire république bananière. Il est ainsi apporté la preuve aux yeux du monde entier, à commencer par les fameux pays émergents, que les Européens sont incapables de se diriger eux-mêmes et jugent plus raisonnables de verser de l’argent au FMI…pour qu’il le reverse aux pays européens en difficulté !
Concrètement explique Le Figaro, Il s’agit de « prêts bilatéraux des pays au FMI » lesquels « n’impliquent aucun risque en capital pour leurs souscripteurs, car le FMI est, par construction, toujours remboursé sur ses propres crédits ».
Dans les faits les prêts en question sont des «avances (qui) ne présentent aucun caractère budgétaire pour l’État prêteur: il s’agit en réalité d’accords de swap (« échanges ») à partir des réserves en devises et en or des banques centrales (telle la Banque de France) et le FMI. » En clair, ce sont les réserves d’or de la Banque de France, qui appartiennent en propre à tous les Français, qui serviront de garantie, de caution à cette usine à gaz ! Mais il est vrai que ce gouvernement constate Bruno Gollnisch, est bien dans la continuité des précédents et a pris l’habitude de vendre nos bijoux de famille…encore une minute Monsieur le Bourreau…