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Le FN et Jobbik : pas de malentendu…

Est-ce bien surprenant, le blog Droites extrême rattaché au Monde,  a tenté de mettre en contradiction Bruno Gollnisch et Louis Aliot au sujet des relations du FN avec la formation nationale hongroise Jobbik. Ce Mouvement, membre de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux (AEMN) présidée par Bruno Gollnisch, est un  parti de tout premier plan.  Jobbik a obtenu prés de 18% des voix et a envoyé siéger 47 députés à l’assemblée lors des dernières législatives d’avril 2010.

En juillet dernier (voir notre article du 5 juillet dernier)  la parlementaire et égérie de Jobbik, la très sympathique, courageuse et dynamique  Kristina Morvai (photo) , en compagnie de Bruno Gollnisch, avait reçu un accueil extrêmement chaleureux des 150 militants bretons présents au « Repas champêtre » organisé à Guingamp par Myriam de Coatparquet, responsable départementale du FN des Côtes d’Armor. Les deux députés européens avaient rappelé avec force leur volonté de défendre l’Europe des patries, leur refus des « invasions » : celle des capitaux de la finance vagabonde, qui la déstabilise ; celle des produits de consommation fabriqués à vils prix hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin l’invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers mondise.

Invité de France Culture mardi, Louis Aliot a affirmé que le FN a « rompu les liens avec le Jobbik ». Des propos nuancés par Bruno Gollnisch qui a précisé que « le FN a toujours des liens avec le Jobbik. En tout cas, moi, je continue à en avoir. Je continue à travailler avec eux sur le plan parlementaire avec eux ». « Louis Aliot n’est malheureusement pas au Parlement européen », il est donc possible qu’il ne soit pas « exactement informé de la situation. »

En effet reconnait d’ailleurs cet article,  si « Marine Le Pen, une fois élue présidente du FN, a démissionné (de l’AEMN) » , si le Front National ne partage pas nombre de ses options, si « Ludovic de Danne, conseiller de Mme Le Pen aux affaires européennes, explique que cette démission vaut retrait du FN de l’AEMN , il « décrit (aussi) des rapports courtois entre les deux partis qui ne seraient plus vraiment alliés sans toutefois avoir coupé les ponts. Mais il réfute toutefois la version de M. Gollnisch: Ce qu’il dit n’engage ni Marine Le Pen, ni Louis Aliot, ni les cadres dirigeants du mouvement. C’est un des cadres du FN, un de nos intellectuels importants mais il n’est plus un des responsables du mouvement. »

 M. de Danne a au moins raison sur un point lorsqu’il « affirme que le touranisme (idéologie qui vise à unir les peuples turcophones d’Asie centrale) du Jobbik entre en contradiction avec l’opposition du FN à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. » C’est au XIXè siècle que l’historien Istvàn Horvàt popularisa cette doctrine dans ses écrits exaltant la la fraternité des Hongrois avec les peuples asiatiques, l’ascendance commune des peuples touranide:  Hongrois,  Estoniens,  Finnois,  Japonais, Chinois,  Coréens et  Tibétains.

Avec sa population largement  d’origine non-indo-européenne, les « descendants des tribus d’Attila », la Hongrie a en effet des racines et une identité orientale qui la fait regarder vers l’Asie centrale. Un touranisme qui explique aussi ici plus spécifiquement le rejet par Jobbik de l’inféodation à l’atlantisme et la volonté pour un parti défendant dans son programme les racines chrétiennes de notre civilisation, de privilégier les alliances non seulement avec la Russie mais aussi avec la Chine, l’Iran, et la Turquie.

Il est certain, et Bruno Gollnisch est bien placé pour le savoir, qu’ il n’est pas aisé de mettre en synergie toutes les bonnes volontés patriotiques des différents pays européens, au regard des spécificités nationales et des intérêts de chacun. Il y faut beaucoup de doigté, de persévérance, d’intelligence et de diplomatie.

Néanmoins, le point commun entre les différentes formations nationales et patriotiques britannique, autrichienne, suédoise, italienne, portugaise, espagnole, flamande, hongroise, bulgare etc., qui entretiennent des rapports cordiaux avec le FN, est la revendication de la souveraineté et de l’identité nationales, la volonté d’un rétablissement des contrôles aux frontières, un rejet de l’immigration, de la colonisation culturelle de l’Europe et de l’idéologie  bruxelloise liberticide. Domaines essentiels dans lesquels, rassurons Droites extrêmes, il y a complète identité de vue entre Louis, Bruno, Marine et l’ensemble des cadres et dirigeants du FN !

 Enfin parce que Jobbik campe sur des positons antisionistes, voyant dans l’Etat hébreu un relais de « l’impérialisme américain », Droites extrêmes essaye d’expliquer que le maintien des liens entre le FN et ce parti « brouillerait les nombreux appels du pied de Mme Le Pen et son entourage en direction de la communauté juive. »

Et cet article de renvoyer au compte-rendu de la visite de Louis Aliot en Israël, notamment dans deux colonies juives de Cisjordanie (illégales aux yeux de la communauté internationale), en compagnie de Michel Thooris, candidat soutenu par le FN dans la 8e circonscription des Français de l’étranger.  Ce dernier est très lié en France avec le groupuscule communautaire  extrémiste Ligue de défense juive (LDJ) et  « entretient des rapports avec le parti d’extrême droite Israel Beitenou» –12% des suffrages aux législatives de 2009, parti opposé aux pourparlers de paix, au démantélement des colonies et  qui   prône l’expulsion des Arabes israéliens vers les territoires palestiniens.

Il n’est semble-t-il pas venu à l’idée de Droites extrêmes qu’il n’est pas nécessaire pour un Français de confession ou d’origine juive d’être un extrémiste de droite ultra-sioniste pour voter Marine ou FN. Et que les électeurs patriotes juifs se considèrent avant tout comme des Français à part entière ! Les préjugés ont décidemment la vie dure…

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