Une hypothèse sérieuse pour l’ex conseiller de François Mitterrand, l’idéologue mondialiste chantre du nomadisme, Jacques Attali, invité dimanche du « Grand rendez-vous Europe 1 – Le Parisien – iTélé. «Cette élection n’est pas jouée», a-t-il déclaré, ce qui fait qu’«on ne peut pas exclure un second tour Bayrou – Le Pen».
«J’ai beaucoup de doutes sur le caractère républicain (du FN) » a encore affirmé M. Attali, il ne faut «pas l’interdire » –Monsieur est trop bon !- « mais débusquer les questions fondamentales du racisme». Un domaine dans lequel notre compère en connaît apparemment un rayon puisqu’il cite un décoré de la francisque, François Mitterrand, qui affirmait croit-il se souvenir qu’ « il y a des germes de racismes dans la droite et l’extrême droite». M Attali a décidemment la mémoire sélective…
Notons également qu’ Eric Dupin a écrit lui aussi un article sur le site Rue 89 pour évoquer l ’hypothèse d’une duel au second tour entre la candidate national et le président du Modem. « Il suffirait que Bayrou détourne à son profit une fraction de l’électorat modéré et que Le Pen progresse sur sa lancée pour que Sarkozy soit éliminé le 22 avril ».
« Le rejet du sarkozysme par l’électorat aurait alors été poussé jusqu’au bout ». Car « les chances de Le Pen de devancer Sarkozy sont renforcées par la dynamique qui porte Bayrou. Le candidat centriste n’est crédité que de 11 à 14% des intentions de vote mais tous les indicateurs indiquent une poussée en sa faveur (…).Tout se passe comme si la séquence de réunification des droites françaises sous l’égide de l’UMP s’achevait. Bayrou pourrait bien devenir, au fil de la campagne, le candidat d’une sorte d’UDF reconstituée. »
En effet argumente-t-il, « la perspective de voir la candidate du FN terminer sa campagne nettement au-dessus de la barre des 20% des suffrages n’a rien d’irréaliste. Tout en conservant les thèmes traditionnels de sa formation (insécurité, immigration), elle profite de sa clarté sur une orientation protectionniste derrière laquelle courent, plus ou moins adroitement, plusieurs de ses concurrents. Avec son discours actuel, le FN élargit son audience à de nouveaux publics. Forte de son emprise dans les milieux populaires, Le Pen se permet désormais de cibler les classes moyennes intermédiaires (enquêtes cumulées de l’Ifop). On remarque également que la candidate du FN culmine à 27% dans la tranche d’âge des 35-49 ans où nombreux sont les actifs en charge de famille. »
Enfin, le quotidien La Croix publiait hier un article sur la tentation du vote FN chez les chrétiens à Hénin-Beaumont, vote catégoriel très marginal dans cette ville si l’on entend ici par chrétien, une personne allant régulièrement à la messe – soit 15% des Français selon un sondage paru dans La Croix en décembre 2009, plus de six millions de Français. Chrétien de gauche , Emmanuel Peyronnet, « ancien responsable syndical, ancien président d’une fédération de parents d’élèves, toujours actif dans la paroisse », «considère que l’effondrement des institutions, et notamment de l’Église, joue aussi un rôle dans ce qu’il appelle un vote protestataire.»
« Choisir le Front National, c’est faire entendre un cri de souffrance que plus personne ne semble entendre, explique-t-il. Il fut un temps où la JOC, l’ACO préparaient les chrétiens à s’engager, à devenir responsables syndicaux ou associatifs, où les prêtres étaient sur le terrain. Aujourd’hui, la JOC et l’ACO vivotent et rien ne les a remplacées. L’Église est devenue inexistante. » M. Peyronnet cite ici des structures relayant des positions socialo-tiers mondistes, marxisantes qui ont en effet achevé d’éloigner de l’Eglise de nombreux Français.
Une réalité que « le P. Maurice Macquart, prêtre à Hénin-Beaumont de 1986 à 2002 » ne semble pas vouloir entendre ou comprendre : « la population est profondément déchristianisée. À Noël, il n’y avait aucun enfant du catéchisme. Les prises de position des évêques ne sont plus reçues, alors que le Front National, qui montre du doigt la mondialisation, les étrangers, les musulmans, est entendu ». « Ce qui m’étonne pourtant, ajoute-t-il après un silence, c’est que des chrétiens engagés puissent devenir militants FN… »Un étonnement qui apparaît tout de même un peu forcé, voire assez incompréhensible…
« Conseiller municipal Front National et siégeant au Centre communal d’action sociale », Michel Vilain assure qu’ « avec le Front national, c’est carré. On privilégie les vrais gens qui sont dans le besoin, on fait passer les vrais Français avant les autres et on ne va pas toujours taper sur ceux qui bossent. Je reste profondément enraciné dans ma foi chrétienne – par exemple, j’exclus toute forme de violence, et je m’efforce d’être ouvert à tous, de parler à chacun comme je le fais avec l’imam qui siège à côté de moi au CCAS – mais je veux mettre l’Église au niveau des gens, de leurs préoccupations. J’ai fait ce choix en conscience. »
Une volonté qui est celle plus largement du FN qui désire mettre la politique « au niveau des préoccupations » de notre peuple, ce qui explique en effet que Marine peut être présente au second tour le 6 mai prochain…si les chrétiens pratiquants, notamment, sont eux aussi touchés par la dynamique nationale !