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Brisons nos chaînes !

Ils courent tous derrière la candidate nationale. Après François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, c’est au tour de Nicolas Sarkozy, ce matin en visite à l’usine SEB de Pont-Evêque en Isère, et hier soir de François Bayrou lors de son premier meeting de campagne à Dunkerque, de tenter de séduire l’ électorat ouvrier. Avec le même leitmotiv: une mise en garde plus ou moins pédagogique contre la tentation du vote Le Pen et FN. Dans ce registre, nous l’évoquions hier, c’est M. Mélenchon qui a été le plus grossier, même si comme l’a rappelé la présidente du FN sur I-télé hier, c’est « hors caméra » un homme « charmant », « presque un petit garçon ». « Il perd ses nerfs, je comprends ! C’est quand même pitié de voir quelqu’un qui se présente comme étant le défenseur des ouvriers n’attirer que (très marginalement leurs intentions de vote) ». Frédéric Dabi directeur général adjoint de l’institut de sondage Ifop le rappelait sur le site de France Soir aujourd’hui : « Toutes les études sont unanimes: les ouvriers voteront plus Le Pen que Mélenchon au premier tour. Notre dernier sondage donne les chiffres suivants: 24% d’intentions de vote pour Hollande, 16% pour Sarkozy, 39% pour Le Pen et seulement 6% pour Mélenchon. Il affiche son soutien à la classe ouvrière et aux employés, mais il sait en réalité qu’ils ne sont pas son cœur de cible … »

Un constat qui rend plus largement nerveux les petits marquis du syndicalisme qui vivent eux aussi grassement du Système. A l’image de ce pauvre Jean-Claude Mailly, secrétaire national de Force Ouvrière, syndicat né en 1948 d’une scission de la CGT et porté sur les fonds baptismaux par la CIA, connu surtout aujourd’hui pour sa propension à accueillir dans ses rouages, à tous les niveaux, de nombreux trotskystes. M. Mailly a en effet jugé intelligent de comparer le Front National au national-socialisme. « Je considère qu’il y a un discours qui est national-socialiste au sens historique du terme, c’est à la fois des références à l’Etat mais aussi beaucoup de social. Je ne dis rien d’autre. » Discours d’une bêtise crasse qui s’explique bien par la peur de voir les Français briser leurs chaînes, s’émanciper du carcan politique mis en place par les forces syndicales et politiques.

Un carcan que l’on retrouve au niveau des finances de l’Etat avec la loi dite Pompidou (ancien de la banque Rothschild) Giscard du 3 janvier 1973, qui a eu pour conséquence « d’interdire au Trésor public d’être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Il a donc été accepté à cette occasion par nos dirigeants le transfert de la création monétaire au secteur privé, en clair aux banques privées mettant l’Etat français de facto sous leur emprise financière. Nous empruntons désormais à un taux de 3% à des banques alors que la banque centrale publique prête elle à 1%.

Une loi précisait il y a deux jours Jean-Luc Schaffhausert, Délégué Général de la Fondation CAPEC sur le site Atlantico, « directement inspirée du système américain de la FED (réserve fédérale américaine), qui interdit à la Banque centrale de faire des avances au Trésor. Dit autrement, de prêter directement à l’État de l’argent à taux zéro ou à un taux équivalent à celui qui prévaut lorsque la Banque centrale prête de l’argent aux banques ». Une loi dont les méfaits sont plus que jamais d’actualité mais que ni MM Sarkozy, Hollande et Bayrou ne souhaitent remettre en cause. Contrairement à Marine Le Pen qui a fait de sa suppression un de ses objectifs clairement énoncés, rejoint sur ce thème par Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélenchon.

« Cette loi à peu près inconnue du grand public a en effet bouleversé l’organisation de la finance, et ses rapports avec l’État, garant de l’intérêt général » indique M. Schaffhausert, et « n’a bien évidemment pas empêché l’État de s’endetter ! Contrairement à ce qu’escomptaient certains, la loi de 1973 n’aura donc pas rempli son rôle de garde-fou budgétaire : l’endettement public s’est poursuivi. Et – circonstance aggravante – il a été contracté auprès de créanciers financiers privés pratiquant des rentes sur la dette. Tant et si bien que l’État est progressivement devenu l’otage d’un système financier privé. »

« De la sorte, avec la loi de 1973, la France changeait en réalité de monde en mettant à mort le système qui pourtant avait permis sa reconstruction et son renouveau industriel. Il faut en effet en être bien conscient : sans les avances gratuites du Trésor, l’inflation et les dévaluations, la France d’après-guerre n’aurait pas pu se reconstruire. Si la France avait choisi la finance et le remboursement des dettes, à la sortie de la Seconde guerre mondiale, elle ne se serait jamais relevée, car elle aurait croulé sous le poids du passé. Si l’intérêt supérieur de la France n’avait pas été au-dessus, des épargnants, du rentier et du système financier pour privilégier l’économie réelle, la fabrication de véritables richesses industrielles, issues pour la plupart alors des grands programmes de l’État, n’aurait pas été possible. Jamais la France ne se serait hissée à la quatrième puissance économique mondiale avant 1970, si le Général De Gaulle n’avait pas mis la finance au service de l’économie du pays » affirme encore Jean-Luc Schaffhausert.

Nous le rappelions sur ce blog, c’est l’article 104 du traité de Maastricht, contre lequel le FN et Bruno Gollnisch notamment menèrent en 1992 une bataille intensive, mais en faveur duquel avait voté Jean-Luc Mélenchon, qui a achevé de « verrouiller » le dispositif en ôtant le droit de création monétaire à la Banque de France. Laquelle n’est plus qu’un simple relais, une chambre d’enregistrements des décisions prises par la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort , et en livrant notre monnaie aux banques et autres sociétés d’assurance.

Or, la dette publique française est largement due aux intérêts payés aux établissements financiers auxquels nous avons emprunté. Fin 1979 notre dette s’établissait à 239 milliards d’euros, fin 2008 à 1327 milliards d’euros et a été estimée à la fin du troisième trimestre 2011 à 1 688,9 milliards d’euros! Une hausse de plus de 1350 milliards en 30 ans, pendant lesquels nous avons payé plus de 1310 milliards d’intérêts ! Un peu moins d’un sixième du budget de l’Etat est consacré annuellement au paiement des intérêts de la dette !

Il est donc impératif que la Banque de France retrouve sa capacité à créer de la monnaie de manière raisonnable, mais permettant les investissements nécessaires à notre développement économique. La seule façon de sortir du sous- emploi, du chômage de masse et partant, de la pénurie de moyens, lesquels pourraient être redéployés pour les financements de notre système de retraite ou encore de notre système de santé.

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