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La Grèce sous tutelle des créanciers internationaux, la Croatie monte à bord du Titanic

Beaucoup moins impressionnante que la manifestation samedi à Budapest de 100 000 hongrois qui ont défilé pour soutenir leur Premier ministre, Viktor Orban, en butte aux attaques du monde de la finance et de l’UE, s’est déroulée aussi cette fin de semaine la première réunion publique de François Hollande au Bourget. En présence, excusez du peu, de la caution populaire Yannick Noah, l’homme qui refuse -par « réflexe citoyen » ? – de payer ses impôts en France, le candidat socialiste a brassé beaucoup d’air pour ne pas dire grand-chose, mais ses propos ont fait les gros titres des médias. Pas un mot en revanche sur une nouvelle autrement plus sérieuse estime Bruno Gollnisch, à savoir les dernières négociations entre l’Etat grec d’un côté, et les banques de l’autre soutenues par le Fonds monétaire international (FMI). Les banquiers viennent ainsi d’obtenir qu’Athènes abandonne son droit national au profit du droit anglais lors des prochaines émissions de la Grèce.

 Un ami travaillant au sein des institutions bruxelloises souligne que « cela signifie que si la Grèce quitte la zone euro, la dette grecque continuera d’être libellée dans la monnaie prévue au contrat (l’euro aujourd’hui et l’euro demain) et non dans la monnaie ayant cours legal en droit grec (l’euro aujourd’hui, la drachme demain). »

« Cette désouverainisation de la dette publique grecque est très dangereuse et correspond exactement à ce que ni la France ni les autres Etats Européens ne doivent faire: faute de quoi, l’euro se transformera en prison pour les Etas européens qui continueront de devoir payer en ancien euro, même en cas de réaménagement de la zone euro. »Un constat intégralement partagé par Bruno Gollnisch.

Hubert de Vauplane, ancien directeur juridique du Crédit agricole, s’inquiète pareillement sur son blog « d’un abandon de souveraineté grave pour un pays de l’OCDE. En effet, jusqu’à présent, les dettes publiques de ces pays étaient soumises au droit et aux tribunaux du pays émetteurs.

 « Lorsqu’un Etat abandonne son droit pour celui d’un pays tiers, cela souligne bien sûr le peu de marge de manœuvres dans les négociations de cet Etat, mais plus fondamentalement cela caractérise une mainmise des créanciers internationaux sur son financement. Car du jour où ce seront les tribunaux et le droit anglais qui s’appliqueront, le gouvernement grec perd un atout dans la négociation absolument primordial. Où l’on remplace la politique de la canonière du 19ème siècle par une arme tout aussi efficace, le droit. »

 C’est dans ce contexte de crise du modèle euromondialiste que les 43,58 % de Croates qui se sont déplacés pour aller voter dimanche lors du référendum pour l’adhésion de leur pays à l’Union européenne ont dit « OUI » à plus de 66%. La Croatie devient ainsi le deuxième des six pays qui constituaient l’ex république yougoslave à adhérer à l’UE. Si le Premier ministre social-démocrate, Zoran Milanovic, a regretté la faible participation à ce scrutin, elle n’a pas troublé la joie des présidents de l’UE et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso.

 Lors du vote concernant l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne le 30 novembre dernier, Bruno Gollnisch mettait en garde les Croates sur une construction européenne qui « évolue (…) dangereusement vers un Etat supranational centralisé (…), imposant ses diktats ultralibéraux et mondialistes (…) l’œil plus rivé sur la satisfaction des marchés que sur le bien-être des hommes (…). »

 « Je comprends la valeur symbolique, pour le peuple croate, d’une adhésion à l’Union européenne. Mais je sais aussi que ce peuple déchantera rapidement. Les bénéfices qu’il en retirera seront bien moindres qu’espérés et les contraintes bien plus insupportables que prévues. Demandez aux peuples grec, irlandais, portugais, ce qu’ils en pensent aujourd’hui !Je ne vends pas un billet à un ami pour qu’il embarque sur le Titanic »

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