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Massacre des Pieds-noirs et Harkis : un « devoir de mémoire » à géométrie variable ?

Bruno Gollnisch n’a jamais oublié la très dure campagne de terrain qu’il mena  en 1985 à  Vaulx-en-Velin (Rhône)   avec des harkis militants du FN. Il a constaté, comme tout à chacun,  l’adoption jeudi dernier par le  Sénat  d’une proposition de loi visant à pénaliser la diffamation et l’injure envers les harkis. Dans sa déclaration de candidature à la présidence du FN, il notait qu’il « (fallait)    que ceux qui ont combattu pour la France,  cessent d’être méprisés ou insultés, et qu’ils soient au contraire honorés moralement et matériellement, y compris lorsqu’ils sont les ressortissant d’Etats de notre ancien Empire devenus indépendants. » Car  ce vote  des sénateurs  ne suffit pas à contrebalancer les insultes et les injustices  dont sont victimes combattants et Français  d’Algérie depuis des décennies. Pas plus que le geste de Nicolas Sarkozy qui,  à  des fins électoralistes,  a remis en   novembre dernier à  Hélie Denoix de Saint Marc, grand résistant, grand soldat, officier du 1er REP qui rallia le putsch de généraux à Alger en 1961,   les insignes de grand-croix de la légion d’honneur. Cela suffira-t-il à faire oublier la « trahison gaulliste » ?

 Le site du magazine Le Point rendait compte hier d’une étude  de l’Ifop, « une analyse du vote pied-noir pour la prochaine élection. » « Le panel interrogé englobe non seulement des rapatriés, mais aussi des descendants de cette communauté, qui, dans son ensemble, représente le chiffre non négligeable de trois millions de votants. »

 « Comme pour les élections précédentes, est-il indiqué,  le Front National confirme son attractivité, se plaçant au-dessus de sa moyenne nationale (28 % et 24 % pour les descendants), mais c’est le score de Nicolas Sarkozy qui est le plus révélateur : à égalité avec François Hollande pour les rapatriés (26 %) – contre 31 % en 2007 -, il s’effondre dès lors qu’il s’agit des fils et des filles de pieds-noirs : 15 % contre 31 % pour François Hollande. »

 « On ne peut s’empêcher de rapprocher ces résultats du très fort ressentiment exprimé par les associations de pieds-noirs contre Nicolas Sarkozy (…) en 2007, le candidat Sarkozy avait promis la reconnaissance de la responsabilité de l’État français de 1962 dans les crimes et les préjudices moraux et matériels subis par les harkis et les rapatriés. Aux yeux des pieds-noirs et des harkis (qui, avec leurs descendants, représentent 800 000 votants), il n’a pas tenu ses promesses. »

 C’est en effet le moins que l’on puisse dire et Bruno Gollnisch, pour qui les évènements d’Algérie eurent un fort impact dans l’élaboration de sa conscience politique,  était  notamment présent,  le 15 septembre 2010,   à la manifestation des harkis et de leurs familles  devant l’Assemblée nationale. Ils   entendaient rappeler  les engagements pris par Nicolas Sarkozy  le 31 mars 2007, au nom de revendications légitimes appuyées depuis toujours par le Front National.

 Le Point rapporte encore que Marine Le Pen a été la seule personnalité en lice pour la présidentielle –avec Jean-Marc Governatori, le candidat de l’Alliance écologiste indépendante- et comme l’ont demandé plusieurs associations, dont JPN (Jeune Pied-Noir), à signer   la convention Candidat-Rapatriés, reconnaissant le « crime d’Etat » commis contre les pieds-noirs et les  harkis

 « Nulle présence, par contre, des autres candidats dans ce palais du Luxembourg, qui, comme l’ont rappelé les organisateurs, avait voté hier la loi sur le déni du génocide arménien (…). Les pieds-noirs, qui ont l’impression de s’être fait abuser, sont donc fermement résolus à passer à l’heure des comptes et à peser plus que jamais dans une élection qui coïncide avec le 50e anniversaire des accords d’Évian (19 mars 1962) et de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962). Deux événements que l’État français s’est engagé, en revanche, à célébrer en grande pompe avec l’Algérie, ce qui, bien sûr, meurtrit les pieds-noirs. »  

 Enfin cet article conclut sur l’indignation de l’historien Guy Pervillé, professeur à l’université de Toulouse et spécialiste de la guerre d’Algérie ,  « invité à rédiger pour le livre des commémorations nationales l’article concernant la guerre d’Algérie ». Or, M Pervillé « crie à la censure », « car la partie concernant la période des accords d’Évian a été amputée des quatre cinquièmes. Sur son blog, il restaure la version intégrale, qui évoque les enlèvements de Français, les massacres des harkis ainsi que le rôle du général De Gaulle. Autant d’éléments qui ont disparu du livre publié par les Archives de France et le ministère de la Culture… »

 Bruno Gollnisch note également  que l’Etat UMP, a mis la main à la poche (dans les faits dans celles des contribuables français)  pour  financer le  film Hors La Loi,  une nouvelle provocation anti-française sur la guerre d’Algérie. Et que ce gouvernement persiste donc à ne  rien faire  pour   lever le  voile sur les drames de l’après 19 mars 1962 et sur les dizaines de milliers de Pieds-Noirs et Harkis victimes de la haine du FLN.  Sa responsabilité    dans ce massacre  est pourtant avérée…le « devoir de mémoire » serait-il à géométrie variable ?

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