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Parrainages : tous ligués contre le FN ?

Anne Sinclair  vient de prendre la tête de la déclinaison française du très mondialiste Huffington Post. Elle est   elle aussi, le contraire eut été étonnant, entrée en campagne contre la candidate du FN. Dans un article publié hier, elle n’hésite pas à chausser les gros sabots de la propagande la plus  éculée, en parlant dans son papier à la fois « des difficultés de Marine Le Pen  à obtenir ses signatures » et de l’anniversaire du 6 février  1934. Celui  bien sûr de la «  la grande manifestation antiparlementaire des Ligues d’extrême droite à Paris. Elle fit une vingtaine de morts (dans les rangs des manifestants patriotes, NDLR) , précipita la prise de conscience qu’une idéologie fasciste existait en France qui devait s’épanouir dans la mise à mort de la République en 1940. » Plus loin  l’épouse  de Dominique Strauss-Kahn, évoque la shoah et les massacres des khmers rouges. Si après tout cela le lecteur n’a pas compris au fil des digressions anxiogènes  de Mme Sinclair où elle veut  en venir et pour qui il (ne) faut (pas) voter…

Le même jour, le Huffington Post a ouvert ses colonnes  au conseiller régional socialiste francilien François Kalfon. Celui-ci explique que  « la  sortie de Claude Guéant pointant que toutes les civilisations ne se valent pas  -voir notre article publié hier- n’est pas un dérapage », mais « une tentative de séduction, somme toute assez classique, en direction des électeurs potentiels de Marine Le Pen. » Certes ladite tentative  est  «  inopérante » en ce qu’elle  «  nourrit bien plus l’original – en le légitimant – que la copie qui perd alors spécificité au moment où même où l’UMP a bien du mal à retenir ses électeurs. »

 Cela l’UMP ne l’ignore pas affirme-il.  Aussi  « pour mieux comprendre (la)  stratégie inavouée » de l’UMP, « , il faut intégrer comme plausible l’information selon laquelle Marine Le Pen n’aurait pas en bout de course les 500 signatures lui permettant de se présenter. Et cela, personne n’est mieux placé dans la République que Claude Guéant pour en être tenu informé. »

 « Ces derniers temps il n’est pas rare de croiser tel ou tel ministre évoquer de façon sibylline cette hypothèse en  off à tel ou tel journaliste en pointant tantôt que Marine Le Pen bluffe et que bien sûr elle les aura comme pour démobiliser les élus susceptibles de donner leurs signatures en réaction face à ce qui apparaitrait alors comme un déni démocratique ; Tantôt au contraire, de confirmer qu’il existe un risque, mais que la loi et la même pour tous et et qu’on ne peut pas forcer les élus locaux à offrir leur parrainageAlors que tout le monde sait que l’UMP verrouille bien les signatures des élus. »

 L’élu du PS souligne pareillement qu’on  « sait que l’UMP a bien fait faire un sondage privé qui lui a permis de mesurer que Nicolas Sarkozy sortirait alors en tête du premier tour à un niveau de 34 % – un point devant François Hollande – en bénéficiant du soutien de près de la moitié des électeurs potentiels de Marine Le Pen » en cas d’absence de celle-ci –voir notre article publié hier.

 Alors que Nicolas sarkozy vient de se prononcer contre l’anonymat des parrainages, un article des Inrocks précise de son côté qu’il «existe toutefois des désaccords stratégiques au sein du camp sarkozyste (…) sur la question de la présence ou non de Marine Le Pen dans la campagne présidentielle (…). Un député UMP explique aujourd’hui que la théorie selon laquelle une non-candidature de Marine Le Pen favoriserait Sarkozy se brise sur le mur des représailles qui s’abattraient sur les candidats aux législatives. Une centaine de sièges seraient menacés. Un autre souligne que, si la présidente du FN n’était pas candidate, cela aurait l’avantage de briser la dynamique du vote utile à gauche pour François Hollande et de ramener nombre d’électeurs vers Sarkozy.Ce sont donc bien deux lignes qui s’affrontent. »

 Enfin, pour en revenir à l’article signé par M. Kalfon dans le Huffington Post, force est de constater que  l’hypothèse qu’il formule  d’une élimination programmée de la candidature de Marine, qu’il n’est pas le seul à tenir pour  crédible, se tient tout à fait.

 Mais là ou ça se gâte c’est quand il tente de justifier les difficultés rencontrées dans cette collecte par le fait que le FN serait « miné par ses conflits internes dont le dernier avec Bruno Gollnisch a laissé beaucoup de traces parmi les militants de cet appareil vieillissant, privé d’une partie importante de ses moyens financiers et humains. »

 M. Kalfon  doit  ignorer que Bruno fait résolument campagne derrière la candidature de Marine, il a même regretté  récemment de ne pas être sollicité et  intégré plus avant dans celle-ci !  Et que l’appareil du FN était en 2001-2002, au lendemain de la scission mégrétiste, dans un grand état de faiblesse, avec un nombre d’adhérents, et des scores électoraux  bien  moins élevés qu’aujourd’hui notamment.   Ce qui n’avait pas empêché, certes avec de très   grandes difficultés, et sur le fil,  le FN de parvenir à rassembler les parrainages pour son candidat.

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