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Le prix de la liberté

Le quotidien Les Echos indiquait le 7 février dernier à ses lecteurs que « la dotation de 6,5 milliards d’euros au Mécanisme européen de stabilité (MES) –voir notre article en date du 20 février– va porter le déficit budgétaire prévisionnel à près de 85 milliards. » Ce qui a eu pour conséquence, au terme de la loi de finances rectificative qui a été présentée en conseil des ministres,  l’annulation pour  2012 de 335 millions de crédits pour la Défense, sur un total de 1,2 milliards. Ministère de la Défense qui est « le premier concerné » par ce tour de vis, le budget de la Défense supportant à lui seule 28% de l’effort. « En aout dernier, 222,5 millions de crédits avaient été annulés sur le budget 2011 ». « Hors pensions, le budget 2012 s’élevait à 31,8 milliards » a précisé de son côté le blog Secret défense. « Ces annulations de crédits constituent donc une baisse de 1,05%. »

 Dans le monde de plus en plus instable dans lequel nous vivons, certaines grandes puissances tendent à creuser un fort écart technologique dans le domaine militaire avec les nations européennes de premier plan. Pourtant, notre pays  consacre aujourd’hui à sa Défense moins de 1,6% de son produit intérieur brut (PIB), là où il serait nécessaire selon Bruno Gollnisch de faire porter l’effort à 3%, le prix de la liberté…

En pourcentage du PIB, notre effort de Défense était de 3,6% à la fin des années 80, époque certes ou existait encore le danger soviétique, mais qui peut croire  que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui  est moins lourd de menaces  qu’il y a vingt-cinq ans?

Le projet de Marine Le Pen souligne d’ailleurs qu’au moment ou « le gouvernement multiplie les interventions extérieures, qui engagent 12 500 soldats hors de nos frontières », « il a imposé en 2010 une réduction supplémentaire de 3,6 milliards, rendant impossible d’atteindre l’objectif des lois de programmation destinées à maintenir la cohérence de notre système de forces. Il était prévu 377 milliards sur 2009-2020, il va manquer 25 milliards. Nous désarmons alors que le monde réarme de toutes parts, selon une augmentation moyenne de 6% par an des crédits militaires »

Mais ce gouvernement UMP, et le PS est absolument sur la même longueur d’onde, s’accommode parfaitement de cette paupérisation de notre outil militaire. A quoi bon en effet se doter d’une armée autonome, capable de défendre les intérêts de la France, troisième puissance maritime mondiale, alors que l’on attend d’elle uniquement la mise sur pied, au cas par cas, d’une force d’appoint aux opérations de l’Otan. Il s’agit d’acclimater l’idée que notre nation n’a plus les moyens d’assurer seule son indépendance…

Pourtant, l’Association de Soutien à l’Armée Française (ASAF) soulignait fort justement dernièrement que si « La Défense est un sujet dont parlent peu les candidats à la présidentielle », « (les) coupes budgétaires réduiraient dangereusement (non seulement), nos capacités opérationnelles mais elles affaibliraient également une industrie performante et un système de formation remarquable. »

«La France dispose encore d’une industrie d’armement complète et de grande qualité comprenant des entreprises de niveau mondial et une multitude de PME performantes (…). Ces entreprises fournissent à la France non seulement des équipements parmi les meilleurs mais elles représentent chaque année 6 milliards d’euros d’exportations soit l’équivalent de 12% du déficit commercial. Cette industrie de défense largement exportatrice rapporte dans les caisses de l’Etat, sous forme d’impôts, taxes et cotisations diverses, sensiblement la somme que celui-ci dépense pour équiper notre armée (…). »

«Ajoutons que ces emplois industriels restent en France et que les technologies sophistiquées développées dans les armements et équipements bénéficient souvent à l’ensemble de l’industrie civile. A ce point, on pourrait même se demander si la contraction régulière du budget de la Défense depuis plus de 30 ans n’a pas contribué à notre déclin industriel. »Inversement, et pour ne citer que quelques exemples, à qui devons- nous notre position de leader dans les industries nucléaire, aéronautique et spatiale, si ce n’est , pour une part importante, à l’effort militaire fait dans ces domaines dans les années 60 et 70. »

Un constat de bon sens.

 

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