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Le protectionnisme n’est plus un gros mot, mais attention aux contrefaçons !

Samedi sur le site des Quatre vérités, Nicolas Bonnal écrivait qu’ « (il avait) compris que pour la première fois (lors d’une présidentielle) il y a un candidat officiel, en France, qui n’est pas le candidat des Français mais le candidat de mondialisation malfaisante et de la bureaucratie européenne qui a pris le pouvoir. On a le candidat de la BCE, de la banque Goldman, on a le candidat de la grosse commission de Bruxelles, on a le candidat de la chancelière allemande devenue ivre de sa puissance (…) et qui met sous tutelle les peuples périphériques de l’Europe après les avoir ruinés par la monnaie inique. » Mais pas question de sortir également de cette prison là : les ministres des Finances de la zone euro se réunissent aujourd’hui pour valider définitivement le deuxième plan d’aide à la Grèce et discuter du renforcement des mécanismes dit « de solidarité » mis en place…

Hier pourtant, lors de la grosse démonstration de force de l’UMP autour de son candidat à Villepinte, Nicolas Sarkozy a endossé l’armure du preux chevalier bien décidé à mater l’hydre euromondialiste. Un registre nouveau qui vient parfaire ses « emprunts » (verbaux) à de nombreux autres pans du programme défendu depuis des lustres par le FN.

Laurent Joffrin dans Le Nouvel Observateur,  a bien résumé la tonalité du discours sarkozyste qui vise la France du non, cette France qui  « tient l’Europe en suspicion et penche de plus en plus vers Marine Le Pen. » Et Sarkozy de promettre une  « remise en cause du traité de Schengen sur la libre circulation des personnes, (l’)introduction d’un protectionnisme européen, (la) proposition d’un buy european act (acheter européen) qui serait le pendant du buy american act (qui donne la priorité aux producteurs locaux dans les appels d’offre publics, NDLR) promulgué par Franklin Roosevelt en 1933 et toujours en vigueur. »

Un vœu qui recoupe aussi la proposition développée par Arnaud Montebourg lors de la primaire socialiste et pour le moins sujet à caution lorsqu’il émane du fidèle vassal de Mme Merkel. Car note encore cet article « encore faut-il convaincre l’opinion de la sincérité de ce choix (…). Peut-on faire campagne pendant quatre mois sur le sérieux européen, pour proposer tout à coup de renverser la table de l’Union ? En menaçant même, si nos partenaires étaient réticents, d’appliquer les nouvelles dispositions de manière unilatérale ? Ce qui nous renvoie au handicap fondamental de la campagne Sarkozy : ce n’est pas tant qu’on rejette son programme ; c’est qu’on ne croit pas celui qui le propose. La volte-face de Villepinte risque d’ajouter à la confusion… »

La plupart des commentateurs n’ont pas manqué de relever en effet que le président sortant n’a eu cesse de fustiger le protectionnisme pendant cinq ans…lequel a cependant le vent en poupe. Les Echos indiquait le 8 mars que « fin décembre, la Banque mondiale recensait 1.593 mesures (protectionnistes) instaurées entre novembre 2008 et novembre 2011, parmi lesquelles 1.187 mesures discriminatoires à l’égard des fournisseurs étrangers. La liste des mesures protectionnistes est longue. »

 « Avec 182 mesures comptabilisées par l’organisme, qui recense l’ensemble des mesures commerciales mondiales Global Trade Alert (GTA), l’Argentine est le pays qui compte le plus de mesures protectionnistes ». Une nation qui su aussi se sortir d’une crise économique épouvantable en disant non, pour son plus grand bien, aux diktats du FMI -voir notre article en date du 3 janvier dernier. En tête de ce classement nous trouvons aussi la Russie, l’Inde…et la Chine.

 Dans Libération, réagissant au discours de M. Sarkozy, Arnaud Montebourg a estimé que ce dernier« fait semblant de briser Schengen pour draguer grossièrement le FN », et a reproché au chef de l’Etat de faire « comme s’il était le candidat de la rupture, après avoir soutenu l’Europe passoire dans la mondialisation ». « Les dégâts sont énormes: 750.000 emplois industriels perdus en dix ans … et 900 usines fermées ces trois dernières années », a-t-il jugé. Ce que M. Sarkozy dit à Villepinte, « ça sent le rattrapage en pleine panique électorale ».

 Tout cela est exact mais le hic c’est que ni le PS en général ni M. Montebourg en particulier, ne sont vraiment fondés à critiquer l’UMP avec lequel ils votent, partagent et appliquent peu ou prou, les mêmes options européistes, mondialistes. A quelques nuances prés, malgré l’écran de fumée électoraliste, PS et UMP sont bien des siamois bruxellois.

 Et puisque l’on parle de sincérité, Bruno Gollnisch tient à mettre les points sur les i. Il constate en effet que bien avant que M. Montebourg ose formuler ses critiques vis-à-vis des conséquences délétères de la mondialisation, il était de ceux qui, de Pascal Lamy à  Jean-Luc Mélenchon, crachaient au visage de Jean-Marie Le Pen qui avait le front de parler protectionnisme, barrières douanières, immigration maîtrisée, et préférence communautaire…

 

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