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Cinq semaines pour dissiper les mensonges, cinq semaines pour convaincre

« L’épisode du doute est terminé, la période de flottement s’est arrêtée. Désormais c’est une autre campagne, il reste cinq semaines ça va être un boom !», a déclaré mardi Jean-Marie Le Pen lors d’une réunion de campagne à Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg. Le président d’honneur du FN a rappelé que « pendant trois mois les militants ont été complètement mobilisés par la recherche des signatures »…très onéreuse sachant que la société chargée de contacter les élus « coûte 25.000 euros par semaine ». « C’est au total 400.000 à 500.000 euros qui ont été dépensés » pour collecter les signatures !

 « Les chances sont fortes que Marine soit au second tour » de la présidentielle, a-t-il encore déclaré face à un François Hollande « transparent » au programme assez flou et à un Nicolas Sarkozy qui redescendra sur terre quand « l’effet de sidération médiatique (du meeting géant de Villepinte dimanche dernier, NDLR) aura disparu. »

 Certes, « selon le politologue Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, cité par Les Echos, Marine Le Pen a deux problèmes . D’abord,  la concurrence avec Nicolas Sarkozy s’est rouverte et commence à avoir des échos . La candidate va donc s’appliquer à  dénoncer l’imposture sarkozyste, en mettant en parallèle le bilan, les actes et les promesses de 2007 et 2012 , selon Florian Philippot, directeur stratégique de campagne. Second problème de Marine Le Pen selon Pascal Perrineau : Si elle veut sortir de l’enclave contestataire, elle doit se montrer en force crédible de gouvernement (…). » Un fascicule imprimé à 8 millions d’exemplaires sur les principales propositions de la candidate FN va être distribué dans les prochains jours. »

 Mais la candidate du FN dispose des armes et du talent de persuasion nécessaires pour dissiper l’effet de sidération sarkozyste évoqué par Jean-Marie Le Pen, et que le président sortant a encore entretenu lors de son passage sur TF1 cette semaine. Avec un talent de bateleur qu’il faut indéniablement lui reconnaître, M. Sarkozy a promis des mesures à la pelle…dont la grande majorité aurait pu être mise en œuvre lors de son quinquennat…pourquoi diable alors ne l’a-t-il pas fait ? C’est la réponse à cette question par les électeurs qui décidera du verdict des urnes.

 Dans Le Monde  hier, le conseiller es extrême droite de Nicolas Sarkozy et ancien responsable de Minute, Patrick Buisson, expliquait ainsi que « le projet (de Nicolas Sarkozy) s’adresse à tout l’électorat populaire. Il est clairement le candidat d’une Europe des frontières. C’est en cela qu’il est le candidat du peuple qui souffre de l’absence de frontières et de ses conséquences en chaîne : libre-échangisme sans limites, concurrence déloyale, dumping social, délocalisation de l’emploi, déferlante migratoire. »

 « Les frontières, poursuit M Buisson, c’est la préoccupation des Français les plus vulnérables. Les frontières, c’est ce qui protège les plus pauvres. Les privilégiés, eux, ne comptent pas sur l’Etat pour construire des frontières. Ils n’ont eu besoin de personne pour se les acheter. Frontières spatiales et sécuritaires : ils habitent les beaux quartiers. Frontières scolaires : leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements. Frontières sociales : leur position les met à l’abri de tous les désordres de la mondialisation et en situation d’en recueillir tous les bénéfices. »

 Un discours, on le constate,  parfaitement calibré pour séduire la France du Non, la France des invisibles, la France qui souffre des ravages de l’immigration, du mondialisme et qui tourne son regard vers le FN. Mais force est de constater avec Bruno Gollnisch que ce thème de campagne d’une défense ardente des frontières est en contradiction totale avec les politiques initiées par les différents gouvernements Fillon.

 En contradiction aussi avec les objectifs, la vision du monde des amis de la haute finance et des cénacles qui gravitent dans l’entourage présidentiel. Sans même parler des engagements contractés auprès des instances bruxelloises que bien évidemment, en son for intérieur, M Sarkozy une fois réélu,  n’entend pas remettre en cause.

 C’est donc bien la question de la confiance qui est posée aux Français, au regard du bilan du quinquennat écoulé. Aucune des promesses majeures n’a été tenue, depuis cinq ans, et la crise de 2008 ne saurait servir de prétexte pour justifier pleinement de notre soumission sans cesse accrue au Nouvel ordre mondial, la paupérisation et tiers-mondisation de notre pays, le niveau  croissant de l’insécurité, de l’immigration, de la dette, du chômage, des impôts qui découlent aussi de choix politiques.

 Autant dire que les semaines à venir devront effectivement être mises à profit par l’opposition nationale pour expliquer à nos compatriotes que nous disposons d’un programme cohérent ; que protection des Français et dynamisme économique ne sont pas antithétiques, bref que le déclin que nous connaissons n’est pas inéluctable !

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