Jean-Marie Le Pen le soulignait dans son discours du 1er mai place de l’Opéra, ce sont les ouvriers qui ont le plus massivement voté pour lui le 22 avril : « Comme toujours ce sont les plus démunis, les plus modestes qui ont été les plus fidèles. Ceux qui savent que la Patrie, c’est ce qui reste aux pauvres, quand ils n’ont plus rien et qui savent que c’est nous qui sommes les vrais patriotes, les vrais défenseurs de la Patrie. Je suis le premier dans les votes ouvriers et j’en suis fier ! ». Dans Faits et documents, il est ainsi signalé que le président du FN a recueilli 26,4% des suffrages ouvriers (contre 17% pour Sarkozy 24% pour Royal, 16% pour Bayrou). A contrario d’autres catégories se sont très largement laissé séduire par les sirènes sarkozystes, puisque le président de l’UMP aurait récupéré 28% des voix lepénistes de 2002, Jean-Marie Le Pen conservant cependant les 4/5ème de son électorat d’il y a cinq ans. Ainsi seulement 3% des « professions intellectuelles et des cadres » auraient voté Le Pen, et 4% des professions dites « intermédiaires », scores d’autant plus injustes pour le président du FN qu’un très important effort d’explication et de présentation de son programme présidentiel, notamment dans le domaine économique et social, a été fourni au cours de la campagne. Un travail qui n’a pas porté tous ses fruits au cours de cette élection mais qui pose néanmoins des jalons pour l’avenir, tant il est vrai que les signaux envoyés au corps électoral produisent leurs effets dans la durée.