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22 avril : quelques certitudes, beaucoup d’inconnues

Nicolas Dupont-Aignan reprend avec conviction et un vrai talent une large partie du programme et des critiques du FN vis-à-vis des ravages exercés par l’Europe liberticide bruxelloise et les folles dérives du capitalisme financier. Il n’en est que plus dommage qu’il stérilise sur son nom un certain nombre de voix souverainistes et patriotiques qui se feraient entendre de manière ô combien plus efficace sur le plan politique s’il s’était rallié à la candidature de Marine ou s’il appelait dans les prochaines semaines à voter aux législatives pour les candidats du FN ou soutenus par l’opposition nationale… Invité ce matin de l’antenne d’Europe 1, le dirigeant de Debout la République, crédité de 1% des intentions de vote, a affirmé que « ni le PS, ni l’UMP ne peuvent résoudre les problèmes du pays. Ça fait 30 ans qu’ils essayent mais qu’ils échouent. On fait croire aux Français qu’il n’y a pas d’autres issues. On leur impose la même musique. » Certes, mais ce n’est pas non plus M. Dupont-Aignan qui parviendra tout seul à changer la partition et à ébranler le système UMPS…

 Nicolas Dupont-Aignan a également relevé très justement que le résultat du premier tour de la présidentielle reste très ouvert. Interrogé sur le sondage Ipsos/Business logica consulting qui place le 22 avril François Hollande (-1,5 point) et Nicolas Sarkozy (-2) tous les deux à 27%, suivis par Marine Le Pen (15,5%, +0,5), Jean-Luc Mélenchon (14,5%, inchangé), François Bayrou (10%, +0,5), Eva Joly (2,5%, + 1), il a noté qu’«il y a 30% d’indécis ». «C’est énorme quand vous voyez que les deux principaux candidats sont à 27%. Les sondages formatent les consciences ». Bref, dans les fait, « les Français n’ont pas tranché » a-t-il déclaré mardi sur Europe 1.

 Pour être tout à fait précis, au terme de cette enquête, parmi les sondés déclarant être certains de voter et ayant exprimé une intention de vote, 35% déclarent pouvoir encore changer d’avis (34% une semaine plus tôt).14% des personnes interrogées et certaines d’aller voter n’ont pas exprimé d’intention de vote pour le 1er tour, et 18% pour le second. Le degré de certitude du choix est de 85% pour Nicolas Sarkozy, 77% pour François Hollande, 71% pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, 45% pour François Bayrou…

 Rappelons que selon l’enquête CSA publiée vendredi dernier, François Hollande arriverait en tête du premier tour avec 27% d’intentions de vote (-2) devant Nicolas Sarkozy, en chute de 4 points à 26%, Jean-Luc Mélenchon ( 17% +2), Marine Le Pen (15%, +2) et François Bayrou (11%, +1).

 Selon l’enquête quotidienne Ifop-Fiducial pour Paris Match, le candidat UMP totalise 28% d’intentions de vote au premier tour, celui du PS 27%, Marine Le Pen 16%, Jean-Luc Mélenchon 13%, François Bayrou 10,5%.

Au delà des écarts de résultats, des incertitudes des instituts, de la propension aussi de nos compatriotes à déjouer les pronostics établis et à ne pas se laisser imposer leur choix (ou leur non choix…), une victoire du président sortant semble cependant bien improbable le 6 mai prochain. Il convient cependant de ne pas sous estimer le peu d’enthousiasme que suscite un François Hollande, véritable « candidat par défaut » aux yeux de beaucoup de Français…

 Le 6 avril dernier, interrogé sur le site du magazine Le Point, Jean-Marie Le Pen rappelait qu’à la présidentielle de 2007 il avait tout de même réuni 3 800 000 voix (4 800 000 en 2002) et qu’il ya cinq ans « Nicolas Sarkozy a siphonné les voix des gens qui auraient pu ou dû voter pour le FN, pas les voix du FN elles-mêmes. (…) Malgré les moyens disproportionnés dont il dispose, je ne pense pas que Nicolas Sarkozy puisse réitérer la même performance. Sur le terrain, les gens voient la réalité ! Quand le président se targue d’avoir rétabli la sécurité dans le pays, les gens voient bien que cela n’est pas vrai ! Et quand il se targue de vouloir limiter désormais l’immigration, ils savent bien qu’il a fait rentrer plus d’un million d’immigrés pendant son quinquennat ! »

 Dans Les Echos,  il est souligné que M. Sarkozy « ne peut s’appuyer que sur 36 % de satisfaits, selon le dernier baromètre Ifop pour le JDD . Un niveau jamais atteint par un président sortant. » « Dans cette dernière semaine de campagne, Nicolas Sarkozy va surtout s’appliquer à prendre des voix à Marine Le Pen pour arriver en tête dimanche soir. Une condition sine qua non pour espérer l’emporter le 6 mai », insiste Jérôme Sainte-Marie de CSA qui indique que « le chef de l’Etat est retombée dans les intentions de vote à son niveau d’avant son entrée en campagne. » Candidat de l’UMP qui « s’est longuement adressé dimanche à l‘électorat potentiel du FN. Et il terminera sa campagne du premier tour vendredi à Nice, une terre très à droite… »

 Ce même quotidien indique que « Marine Le Pen va jeter cette semaine ses dernières forces dans la bataille présidentielle », elle donnera d’ailleurs « son dernier et plus grand meeting de la campagne (ce) mardi soir au Zénith de Paris »

 « Nicolas Sarkozy n’a aucune chance d’être réélu », a assuré à l’AFP la dirigeante frontiste. »« Si Marine (Le Pen) fait 18% et que Hollande gagne, c’est une très bonne configuration pour nous , explique un membre de l’équipe de campagne, qui ajoute: aux législatives, avec une vague rose et un FN haut, on ratiboise l’UMP ». « Si Nicolas Sarkozy perd l’élection, ça veut dire qu’il s’en va, il l’a déjà dit. Donc c’est le vide et ça va marquer la fin de l’UMP parce que l’UMP a été construit autour de Nicolas Sarkozy .»

 « Or, à l’UMP, il y a des différences énormes entre les uns et les autres. Entre NKM (qui avait appelé à faire barrage au FN aux cantonales) et Eric Ciotti (au profil plus droitier) il y a un monde. Pour l’instant, ce n’est qu’une coalition d’intérêts, mais demain obligatoirement les choses évolueront , ajoute ce haut cadre (du FN) ».

 Une évolution note Bruno Gollnisch,  qui dépendra bien évidemment du score qui sera celui de Marine le 22 avril, tant il est vrai que la politique reste encore et toujours une question de rapport de force. L’équipe de campagne de Marine en est parfaitement consciente sachant, rapporte Les Echos à ses lecteurs, que si la candidate du FN « (dit) toujours viser le second tour et se voyant au-dessus des 20% », elle estime aussi qu’« une amélioration du score historique qui a été le nôtre (16,8% en 2002) sera un succès ». « En-dessous, ce serait incontestablement une déception. Sous les 15%, ce serait un échec ajoute un proche. »

 La réponse est entre les mains des « indécis » et autres abstentionnistes en puissance qui ont encore la possibilité de prendre leur destin en main. Une chance à saisir car l’Histoire ne repasse pas les plats !

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