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Redistribuons les cartes !

La haine latente, sourde, teintée de mépris vis-à vis du FN des caciques du Système,  s’exprime sans grand talent mais au moins en toute franchise dans la prose du philosophe pipo(le) Bernard-Henry Lévy. Abonné aux pronostics bidons et aux vœux foireux, BHL est entré en résistance à Marrakech, à la brasserie Lipp, au Flore et sur le blog de sa revue La règle du je(u) quelques heures après l’annonce des résultats du premier tour. « Marine Le Pen a-t-il écrit ridiculise la France en montrant qu’un électeur sur cinq se reconnaît dans un programme débile, porté par un parti fétide et incarné par une candidate dont l’entourage reste, souvent, constitué des mêmes anciens de la Droite radicale (…) ou de telles bandes à Gollnisch ou à Mégret » (sic). « L’Histoire dira à qui revient la responsabilité de ce désastre, de cette honte ». «Un ton est apparu qui, sans même parler de la xénophobie, du racisme, de l’antisémitisme, qui s’exhalent sitôt que ces gens se lâchent, est fait d’une vulgarité, d’une haine, d’une violence sociale et rhétorique qui, si on ne les stoppe pas, détruiront, de proche en proche, l’entièreté de l’espace public. Et le fait est que les partis traditionnels semblaient, ce dimanche, à mille lieues de voir le danger mortel, pour eux et pour nous tous, que représente cette émergence. » « Il faut tout faire – et c’est possible – pour que Marine Le Pen ne soit pas l’arbitre du second tour ».

La chasse aux électeurs FN est pourtant bien ouverte comme l’ont constaté l’ensemble des medias. C’est bien du choix (ou du non choix) qui sera le leur le 6 mai que dépend le nom du prochain président de la République….sous domination euromondialiste.

« Les électeurs du FN doivent être respectés, ils ont fait un choix (…) pourquoi les insulter ? », a déclaré, lundi, Nicolas Sarkozy. Sur le plateau de France 2 ce matin, le président-candidat a utilisé les éléments de langage mis au point avec ses conseillers pour capter l’attention de l’électeur national. Histoire de coller à la geste frontiste –mais aussi de faire pièce aux défilés de la gauche et des syndicats du même tonneau-, il organisera un grand rassemblement le 1er mai a-t-il confirmé. « Le mot frontière n’est pas un gros mot a-t-il également déclaré. C’est une erreur de les abaisser quand l’Europe ne défend pas les siennes ». «Nous accueillerons moitié moins de personnes étrangères».

 Interrogé au sujet de cette drague lourde du sympathisant fronto-lepéniste, M. Sarkozy a tenté de rassurer BHL : « L’arbitre du second tour, (…) ce n’est pas Marine Le Pen, ce sont les Français »…les Français qui ont voté pour la préférence (priorité) nationale, l’Etat protecteur,  la défense de leur identité et de leur souveraineté…

 Ce matin toujours, Claude Guéant était sur l’antenne de RTL où il a appelé les électeurs nationaux à voter Sarkozy tout en expliquant , reprenant mot pour mot la célèbre réflexion de Laurent Fabius, que « Le Front National apporte de mauvaises réponses à de bonnes questions. »

 Avec une morgue assez sidérante de la part d’un homme qui vient quémander leurs suffrages, M. Guéant a indiqué également aux électeurs patriotes qu’en cas du duel PS-FN aux législatives, il préférerait voter socialiste, voire blanc ou nul plutôt que pour le Mouvement national. Le Front National a-t-il précisé  « est un parti démocratique, ça c’est tout-à-fait certain, mais qui ne s’inscrit pas dans la vision de la France et du monde qui est la mienne. » Et de poursuivre reprenant les critiques formulées par une Parisot ou un Mélenchon : « Je ne veux pas d’une France qui se replie sur elle-même, qui se ferme au monde » (sic).  Bien sûr M Guéant, le modéle défendu par le FN est l‘Albanie de feu Enver Hodja et l’actuelle Corée du Nord comme chacun le sait!

A sa manière,  le ministre de l’Intérieur souligne l’éternelle complicité qui lie entre eux les partis du Système, et qu’Alain Juppé avait rappelé dans une formule pour s’opposer à ceux qui, dans son camp, réclamaient dans les années 90 une alliance avec la droite nationale pour « barrer la route à la gauche »: « Entre eux et nous, il y aura toujours une croix de Lorraine »…Une croix  désormais  à la remorque de l’Otan, de la Corbeille  et de l’OMC,  ce qui ne gêne pas outre mesure M. Juppé et ses amis gaullistes….

L’enjeu est bien maintenant pour le FN de transformer l’essai aux législatives. Selon un décompte effectué par l’association Regards citoyens rapportait le site francetv.fr,  « si le Front National réitérait le 10 juin les scores obtenus le 22 avril par Marine Le Pen, il serait en mesure d’être au second tour dans 353 des 577 circonscriptions. Avec, à la clé, de multiples triangulaires PS-UMP-FN, bien plus défavorables au parti présidentiel qu’aux socialistes. »

Certes l’exemple de 2002 est là pour rappeler à l’opposition nationale qu’un très bon score dans la course à l’Elysée n’est pas la garantie suffisante d’une percée. Bruno Gollnisch le soulignait alors, « l’inversion du calendrier présidentielle/législatives ne nous arrange pas. Nous étions plus forts quand les législatives étaient des élections de mi-mandat entre deux présidentielles », citant les exemples de 1993 et 1997.

Mais la dynamique engendrée par la campagne à succès de Marine, la mobilisation des nationaux sur le terrain, la conjoncture politique nouvelle, les réactions de l’électorat de la droite traditionnelle en cas de défaite de M. Sarkozy -« D’un point de vue politique, ce serait mauvais pour la France mais d’un point de vue tactique, ce serait effectivement bon pour le FN» a relevé Bruno Gollnisch- peuvent contribuer à  cette redistribution des cartes que nous appelons de nos voeux.

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