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Pas (plus) d’ennemis à droite ?

Invité du Talk Orange-Le Figaro, le vice-président du FN,  Louis Aliot,  a précisé que ce sont les adhérents frontistes qui seront consultés sur un éventuel changement de nom de leur Mouvement. Une hypothèse qui n’est pas écartée par Marine, Jean-Marie Le Pen estimant pour sa part que l’immense notoriété du FN, connu par 99,99% des Français,  est un atout extraordinaire, fruit de décennies de présence politique et qu’«on change de nom quand on perd, pas quand on gagne ! » A contrario, ce qui est d’ores et déjà acté c’est le nom sous lequel les candidats frontistes et ceux d’autres formations politiques alliées -principalement les souverainistes du CIEL de Paul-Marie Couteaux-, partiront aux législatives : Rassemblement Bleu Marine.

 Déjà, en 1986, c’est sous l’étiquette du Front National-Rassemblement national (FN-RN) que le Mouvement de Jean-Marie Le Pen était parti à l’assaut de l’Assemblée nationale. Bataille alors couronnée de succès puisque le mode de scrutin proportionnel avait permis la création d’un groupe parlementaire de plus de 35 députés.

 Les législatives seront un rude combat dans lequel toutes les forces du Système vont de coaliser pour empêcher l’opposition nationale populaire et sociale de transformer l’essai du 22 avril. Les supplétifs du PS, ceux du Front rouge de Mélenchon, ont prévenu qu’ils se démèneront sur le terrain pour empêcher la présence à l’Assemblée de députés nationaux anti-bruxellois. L’état d’esprit des socialistes, bien conditionnés par les stimuli pavloviens dont ils sont saturés, est lui aussi parfaitement résumé par les propos dimanche soir d’une militante du PS rapportés par Le parisien : « Le score du FN c’est terrifiant, et cela gâche la joie que nous pouvons ressentir. C’est quand même la victoire de la haine» (sic).

 A « droite », Angela Merkel a expliqué peu après 20h le 22 avril son soulagement, en affirmant qu’il « est bien qu’il y ait un duel entre deux candidats démocrates certifiés, engagés pour l’Europe et l’amitié franco-allemande. » Le porte-parole de la chancelière allemande -qui est aussi un peu celui de M. Sarkozy !- a précisé que Mme Merkel « continue de soutenir le président Nicolas Sarkozy, tout en précisant qu’elle travaillerait bien avec tout président français élu. » Il a tenu a dire aussi, notamment dans la perspective des législatives, que « le score de l’extrême-droite en France » était « préoccupant. »

 Mais les mises en garde adressées par Mme Merkel, MM. Hollande ou Mélechon aux électeurs, impressionnent assez peu les gens de droite. Selon un baromètre OpinionWay-Fiducial pour Les Echos et Radio Classique, 64% des électeurs de Nicolas Sarkozy souhaitent un accord avec le Front National avant les élections législatives de juin.

 Selon Bruno Jeanbart, d‘OpinionWay, ce pourcentage est « le signe que cette alliance n’est plus un sujet tabou », que « Marine Le Pen a réussi à modifier l’image du FN » et que « l’électorat de la droite traditionnelle s’est radicalisé ». En effet M. Jeanbart, ce n’est pas tant le FN qui a changé que la perception des événements et de la situation par nos compatriotes…

 Chat échaudé craint l’eau froide : a contrario « seulement » 59% des électeurs frontistes  souhaitent un tel accord, lequel serait plus globalement rejeté par 64% de l’ensemble des Français et notamment par le ministre François Baroin et Thierry Mariani, chef de file de La droite populaire, l’aile droitière de l’UMP,  qui ont fait savoir qu’ils y sont « personnellement » opposés…

 La popularité de Marine auprès des électeurs UMP est bien évidemment un atout dans ses élections législatives. La progression de l’adhésion aux idées de la droite nationale constate Bruno Gollnisch, y compris désormais dans cette France de l’Ouest restée longtemps rétive au FN,  est la marque probante de cette prise de conscience de nos compatriotes. N’en doutons pas, elle devrait avoir pour effet de voir se multiplier dans les prochaine semaines les oukases des officines, clubs philosophiques et autres groupes de pression divers et variés qui continuent à peser de tout leur poids sur la vie politique française.

 

 

 

 

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