Nicolas Sarkozy a affirmé ce matin sur France Info qu’il « (refusait) de diaboliser les électeurs qui ont voté pour la candidate du Front National. Je dois les écouter, les entendre et ne pas considérer qu’il faut se boucher le nez » (Monsieur est trop bon). Mais il n’y aura « pas d’accord avec le Front National » et « pas de ministres » FN dans son futur gouvernement s’il était élu. Et aux législatives, que M Sarkozy nous corrige si nous avons mal compris, de Valérie Pécresse à Laurent Wauquiez, de NKM à Claude Guéant en passant par Chantal Jouanno et François Fillon , les appels au vote PS pour faire barrage au FN ne se démentent pas depuis les dernières élections cantonales.
Soucieux de ne pas apparaitre comme l’otage des extrémistes hystériques du Front Rouge, François Hollande a habilement décidé de ne pas se rendre au défilé du 1er mai. Son image tournant en boucle sur les chaînes de télévision, sur fond de slogans radicaux , de youyous, et au milieu des drapeaux écarlates, des portraits de Lénine, des poings tendus et des collectifs de sans papiers africains, pourrait en effet pousser abstentionnistes et électeurs frontistes à un vote réflexe Sarkozy…
Hier, M. Hollande a cependant réaffirmé que c’est bien sur les questions de société qu’il entendait se démarquer autant que faire se peut de son rival de l’UMP, puisqu’ils communient tous deux dans le même fatalisme, la même soumission à un euromondialisme vécu comme un horizon indépassable.
Favorable comme son adversaire (qui sous l’aiguillon du FN a remisé ses vœux dans ses cartons) au mariage et à l’adoption pour les couples homos, à la poursuite à haur débit de l’immigration, le candidat socialiste a promis pour «2013» une réforme institutionnelle donnant le droit de vote aux immigrés non européens aux élections locales.
Invité de TF1 mardi soir, François Hollande a déclaré qu’il entendait la colère des électeurs de Marine. Mais a-t-il déclaré à leur adresse (et nous le croyons sur parole dans ce domaine…) « Je ne changerai pas, je ne vais pas flatter, je ne vais pas séduire, je ne vais pas concéder, je ne vais pas me renier », a-t-il dit.
Et ce d’autant plus que suivant les directives du think tank socialiste Terra nova, c’est en faveur des minorités que M. Hollande va déployer ses efforts clientélistes. D’ores et déjà rapportait le site de Marianne, « 700 mosquées » se sont mobilisés avant le premier tour en lançant lors de la prière du vendredi un appel à voter pour le candidat socialiste.
Selon le site Atlas.info, « Plus d’une vingtaine d’imams et de recteurs de mosquées de la région Rhône-Alpes, ont en outre publié un communiqué, signé Initiative citoyenne des musulmans de France rappelant à leurs fidèles l’obligation morale pour un musulman d’exercer son droit au vote. Pour être entendus, ils (les fidèles musulmans) doivent prendre leur destin en main en exerçant leur droit de vote en leur âme et conscience. »
Rappelons que si c’est M. Sarkozy qui avait créé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), dont les fondations avaient été posées par le ministre socialiste et réputé grand laïcard Jean-Pierre Chevènement, « ironie de l’histoire , l’organisateur de l’opération d’appel au vote en faveur de Hollande, NDLR) n’est autre qu’Abderrahmane Dahmane, ancien conseiller Diversité de Nicolas Sarkozy. Désormais conseiller à la Mosquée de Paris, il avait claqué la porte de l’Elysée (l’année dernière) alors que l’UMP venait d’annoncer la tenue d’une convention sur l’islam. »
Militant sarkozyste dans les banlieues en 2007, M. Dahmane s’était plaint l’année suivante de ce que les têtes de liste accordées à des Français issus de l’immigration par l’UMP aux municipales n’aient pas été assez nombreuses. En mars 2011 lors d’une réunion à la Grande Mosquée de Paris, il avait déclaré que « l’UMP de Copé c’est la peste pour les musulmans » et comparé la situation actuelle des musulmans en France à celle des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, fustigeant la «poignée de néo-nazis» (M. Copé et son entourage ?) qui avait décidé de lancer ce débat (qui en fait n’a jamais eu lieu).
Il avait alors demandé à ses frères musulmans de l’UMP de «ne pas l’accepter dans les sections s’ils ont une dignité et une fierté», à « ne pas renouveler leur adhésion » au parti présidentiel tout en défendant alors Nicolas Sarkozy…
Un clash et son dénouement qui illustrent toute l’ambiguïté d’une UMP qui entend jouer et gagner sur tous les tableaux, ce qui nécessite de mentir successivement à tout le monde. Mais cela n’a qu’un temps. Rien d’étonnant dans ces conditions relève Bruno Gollnisch, que le Front National enregistre depuis ce début de semaine un afflux sans précédent d’adhésions en provenance d’anciens encartés du parti sarkozyste…