Au sein du parti sarkozyste, force est de constater que les dissensions entre partisans d’une ligne droitière et la frange qui s’échine à courir derrière la gauche, tend à renforcer l’alternative FN , qui confirme son rôle de pôle d’attraction « à droite » pour les déçus du sarkozysme.
Le Figaro le rapportait, Marine a précisé mardi « qu’elle aurait peut-être des éléments à faire valoir (à certains cadres et élus de l’UMP) en fonction du résultat des législatives. Je suis absolument convaincue d’avoir des arguments qui susciteront une discussion intéressante a affirmé la présidente du FN. »
Certes, Le ministre des Transports, Thierry Mariani, fondateur de la Droite populaire (courant créé au sein de l’UMP pour éviter l’hémorragie des électeurs vers le FN) , affirme refuser toute alliance entre l’UMP et le FN pour les prochaines législatives.
Mais un autre fondateur de la Droite populaire, le député Lionnel Luca, a précisé hier sur Europe 1 qu’il ne « (votera) jamais socialiste. Et je peux vous dire que la Droite populaire ne votera jamais socialiste. (…) Quand Chantal Jouanno dit qu’elle voterait PS en cas de duel PS/FN, cela suffit (…). Mais nous précisons que nous ne voterons pas socialiste, pour ne pas être amalgamés avec de telles prises de position, comme celles de Chantal Jouanno et Nathalie Kosciusko-Morizet. »
Mais plus largement, c’est aussi la guerre des chefs qui a déjà débuté dans la perspective d’un échec du président sortant le 6 mai qui fragilise l’écurie (ex?)sarkozyste. Libération le relevait cette semaine « au lendemain des législatives, au plus tard, ce sera la guerre ouverte. Le 18 juin 2012 sera un jour sombre pour les héritiers du gaullisme, prédit un cadre de l’UMP. Sur sa route, Copé trouvera d’abord François Fillon, le rival détesté dont il n’a cessé de dénoncer, tout au long de ce quinquennat, le manque de courage et de colonne vertébrale (…)».
«Avec une Marine Le Pen à près de 20%, le risque d’explosion de l’UMP est au niveau maximum. Pour éviter ce scénario, il faudrait qu’Alain Juppé se dévoue, qu’il fasse don de sa personne au parti, expliquait un cadre de l’UMP. Face au désastre annoncé, il n’était pas loin de souhaiter une franche victoire de Hollande le 6 mai. On a perdu à toutes les élections des dix dernières années. Au fond du trou, on ne pourra que remonter la pente…»
Une victoire de Hollande bien préparée par la politique menée ces dernières années et qui, pour le moins note Bruno Gollnisch, prive M Sarkozy et les candidats de l’UMP aux législatives de nombreuses voix d’électeurs nationaux : la réintégration de la France au sein du commandement intégré de l’Otan, la déstabilisation de la Libye et par ricochet du Mali, la présence militaire française en Afghanistan à la remorque des Etats-Unis, c’est Sarkozy.
L’institutionnalisation de l’islam de France via le CFCM, la pénétration de nos banlieues par des réseaux d’influence étrangers c’est Sarkozy. Les promesses non tenues aux harkis, l’entrée et la régularisation massives d’immigrés c’est Sarkozy, favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. La poursuite du déclin de l’Education nationale, les méthodes pédagogiques soixante-huitardes non remises en cause, le laxisme moral, les attaques contre la famille, l’ouverture à gauche, DSK au FMI, Frédéric Mitterrand à la Culture, les appels à faire barrage au FN c’est Sarkozy et l’UMP…
Autant dire qu’il existe des raisons objectives pour que les nationaux ne se ruent pas comme un seul homme sur les bulletins Sarkozy le 6 mai prochain, malgré la catastrophe pour la France que serait l’arrivée au pouvoir de la coalition rose-rouge-verte au sommet de l’Etat et à l’Elysée, laquelle règne déjà sur la plupart des collectivités territoriales, dans de nombreuses municipalités et au Sénat…
Dans l’attente de son allocution du 1er mai, Marine Le Pen sur RTL a demandé aujourd’hui des clarifications : « En cas de duel entre un Front national et un socialiste, est-ce que l’UMP et le président préfèrent faire élire un député mariniste ou un député socialiste? Je n’ai toujours pas de réponse à cette question et je l’attends (…) Si je pose des questions (…) c’est que j’attends des réponses »…