Mercredi, pour son premier commentaire sur le sujet, le souverain pontife a souhaité «renouveler (s)a confiance et s(es) encouragements à ses plus proches conseillers » et a souligné que « des rumeurs dans certains médias ont été exagérées de manière gratuite. »
Le site du journal éponyme, Nouvelles de France, indiquait pour sa part que le pape est loin d’être isolé dans son vœu de voir les tenants de la tradition réintégrés pleinement le giron de l’Eglise. Et ce, au moment ou « Monseigneur Fellay, supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, poursuit les discussions avec Rome » dans ce but. Un souhait partagé par de nombreux « prêtres », « monseigneur » et même « « cardinaux » est-il précisé, à l’instar du Cardinal Burke, « actuel Préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique. »
Bien sûr, cela ne se fait pas sans tiraillements et notamment en France où le tropisme socialisant et progressiste de la hiérarchie catholique, à de notables exceptions près bien sûr, n’est un secret pour personne.
Nous rappelions au lendemain du premier tour les analyses de certains journalistes qui se sont penchés sur la faiblesse du vote FN en Bretagne –même si là aussi les choses évoluent- sachant que sur les 20 villes qui votent le moins FN, 8 sont en Bretagne autour de Rennes notamment, où le score moyen de l’opposition nationale est de 3,73%. Faiblesse du vote national qu’ils attribuent à la persistance de l’influence d’un clergé catholique socialisant ou UMP à la sauce Etienne Pinte –voir nos articles des 24 et 17 janvier derniers.
Une lecture qu’il s’agit tout de même de nuancer affirme Bruno Gollnisch, sachant que le décalage entre les positions idéologiques, sociétales, d’un clergé français vieillissant et leurs ouailles, principalement chez les pratiquants beaucoup plus droitiers, ne cessent de grandir, notamment avec les nouvelles générations.
Au lendemain du premier tour, le quotidien La croix commentait le sondage réalisé le 22 avril via par Harris-Viadeo pour l’hebdomadaire La Vie, indiquant que 47 % des catholiques pratiquants réguliers ont voté pour le président sortant, et 14 % pour François Hollande. Etait citée également une enquête Ifop pour l’Association pour la fondation de service politique (AFSP) et Famille chrétienne qui confirmait ce « survote » à droite, attribuant 45 % des suffrages des catholiques se déclarant « pratiquants » à Nicolas Sarkozy, et 17 % au candidat du PS…mais aussi qu’une révolution silencieuse est en train de s’accomplir.
En effet expliquait François de Lacoste Lareymondie, vice-président de l’AFSP, le « ressurgissement des questions de société comme le mariage homosexuel ou l’euthanasie a contribué à la mobilisation des catholiques et à leur choix ».
Or, « les jeunes catholiques, avec leurs exigences éthiques fortes, leurs réflexes identitaires plus marqués et leur plus grande radicalité, ont voté à 37 % pour Nicolas Sarkozy et placé Marine Le Pen en deuxième position à 27 % », (observait) François de Lacoste, qui (entrevoyait) là une possible « mutation » du vote catholique traditionnel »…
C’est dans ce contexte relève le Bulletin d’André Noël que, « jeudi 24 mai, une vingtaine de mouvements catholiques –appuyés par des évêques – et protestants ont publié un document qui se veut «fondé sur l’Evangile et intitulé A la rencontre du frère venu d’ailleurs, afin d’inviter les chrétiens à porter un autre regard sur l’immigration (…). Pourquoi maintenant ? Parce qu’il y a« urgence ». « Parce que 27% des catholiques pratiquants de moins de 25 ans ont voté pour Marine Le Pen », explique l’un des signataires.»
«(…) En revanche, les catholiques peuvent voter pour les socialistes, les Verts, le Front de gauche qui vont légaliser le vote des étrangers aux municipales, prônent le mariage homosexuel, l’euthanasie et veulent rendre encore plus facile l’avortement. Là-dessus pas de document solennel pour nous inviter à rencontrer le frère empêché de naître , ou le frère âgé dont on s’apprête à abréger la vie » !
« On notera, conclut cet article, que parmi les signataires du document stigmatisant le Front National se trouve le Secours catholique qui, année après année, passe toujours davantage du caritatif au politique, ce qui lui vaut sans doute la sympathie de la gauche et des immigrés mais risque de lui aliéner la générosité des fidèles catholiques. A bon entendeur… »