Aujourd’hui l’heure de la réconciliation à sonné, Mme Hoffman-Rispal et Mme Duflot s’affichent bras dessus-bras dessous et la socialiste a même accepté d’être sa suppléante, officiellement au nom du noble intérêt général. Plus prosaïquement, tout le monde a noté que si Cécile Duflot est élue dans cette circonscription acquise à la gauche, elle gagnera son ticket pour rester au sein du gouvernement Ayrault et que ce sera donc Danièle Hoffman-Rispal qui retrouvera son siège à l’Assemblée…
Avec un comique certainement involontaire, Mme Hoffman-Rispal explique encore, rapporte 20 minutes, qu’une discussion avec Mme Duflot a permis de « mettre au clair certaines positions avec la dirigeante des Verts, notamment au sujet d’Israël, où elle se sent en désaccord avec EELV »… dont les dirigeants sont toujours tricards au dîner du Crif pour cause d’antisionisme militant et de soutien, comme la nébuleuse trotskyste et communiste, à la campagne de boycott des produits israéliens.
La suppléante de Mme Duflot est donc apparemment aujourd’hui en désaccord avec le président du Crif, le sarkozyste Richard Prasquier, qui avait dénoncé cet accord PS-EELV lequel avait eu pour effet, outre Danielle Hoffman-Rispal, d’évincer trois autres élus socialistes, Serge Blisko, Tony Dreyfus, et Daniel Goldberg. Des «personnalités garantes dans leur histoire assumée personnelle et familiale d’une mémoire des persécutions » avançait-il.
Nouveau sujet d’irritation pour la direction du PS, la nouvelle saillie de Cécile Duflot en faveur de la dépénalisation du cannabis. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, cette drogue dite « douce » était consommée par 3,9 millions de Français en 2005. Sa dépénalisation a été récusée par François Hollande lors de la campagne et par le nouveau gouvernement ; le vœu de Mme Duflot a été jugé contre-productif par le PS à quelques jours du premier tour des législatives, même si les avis sur la question sont plus partagés qu’on ne le dit chez les socialistes.
Ce mercredi sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a pris la défense de Cécile Duflot : « Ce n’est ni un pétard, ni une boulette. Je trouve normal que Cécile Duflot soit une ministre ouverte, qui donne son opinion, tout en disant que ce n’est pas la position du gouvernement ».
Nous le notions sur ce blog, les adversaires de toute dépénalisation ou légalisation font valoir généralement les mêmes arguments que ceux du FN : au-delà des effets nocifs sur la santé et des dangers psychologiques d’une utilisation chronique et compulsive du cannabis, notamment chez les plus jeunes, comment ne pas voir que la consommation de drogue ne se limite plus aux « drogues douces » ?
Privées de ce marché, les bandes mafieuses redéployeraient rapidement leurs activités en proposant massivement d’autres substances –nous assistons déjà à une explosion de la consommation de cocaïne– encore plus nocives pour la santé des consommateurs.
Les politiciens du Système maintiennent aussi par leur discours l’hypocrisie en place puisqu’ils sont convaincus que lutter vraiment sans concessions contre les points de vente de la drogue dans les banlieues, menacerait à court terme la « paix civile »…
Bruno Gollnisch relevait ainsi qu’au-delà du volontarisme des policiers sur le terrain, nous pouvons légitimement douter de la réelle volonté des pouvoirs publics de gagner cette guerre là, tant il est vrai que les cités apparemment les plus calmes sont aussi parfois celles où le trafic est le plus juteux, au nom du principe que le désordre n’est pas bon pour « le commerce »…
Polemia relevait ainsi « la connexion du business entre les gros trafiquants et les petits délinquants – qui servent de vigies et de passeurs aux premiers – et le fait que le bénéfice des trafics, gros ou petits, profite à une partie importante de la population des cités ». Et ce « en termes de redistribution des revenus, dans les cercles familiaux et claniques, des emplois à partir des entreprises et des commerces créés avec l’argent des trafics, sans même parler des aumônes versées à certains imams qui permettent le développement d’un islamisme militant et souvent radical ». « Certes, il serait injuste de dire que 100 % d’une cité vit ainsi ; mais il est parfaitement illusoire de faire semblant de croire que cela ne concerne que quelques pour cent des habitants des cités les plus chaudes ».
Pour les mêmes raisons sociales et économiques, un pays comme le Maroc, premier producteur de la résine de cannabis consommée en Europe malgré les froncements de sourcils de l’UE, ne se donne pas vraiment les moyens d’en finir avec cette « agriculture » là qui fait vivre toute la région du Rif et engraisse beaucoup de monde.
C’est (aussi) pour ses raisons inavouables que les dirigeants de l’UMPS sont très majoritairement opposés à une légalisation du cannabis qui, paradoxalement, rendrait certainement de nombreuses cités encore plus incontrôlables…