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Ça plane pour eux

Entre socialistes et écolo-gauchistes les relations et autres deals électoraux forcés « pour battre la droite »  ont toujours généré des tensions. Elue depuis 2002 de la 6e circonscription  de Paris – à cheval entre les XIe et XXe arrondissements- le député PS Danièle Hoffman-Rispal avait hurlé à l’assassinat quand au terme de la tractation conclue en novembre dernier  entre la rue de Solferino et EELV, elle s’était vue dépossédée de son statut de candidate de la gauche non communiste au profit de Cécile Duflot. Cette dernière était en effet  à la recherche d’une victoire facile pour asseoir sa quête de  légitimité puisqu’elle n’avait récolté en 2007 à cette même élection  que 3,55% dans son « fief » du Val-de-Marne…

Aujourd’hui  l’heure de la réconciliation à sonné, Mme Hoffman-Rispal et Mme  Duflot s’affichent bras dessus-bras dessous et la socialiste a même accepté d’être sa suppléante, officiellement au nom du noble intérêt général. Plus prosaïquement, tout le monde  a noté que si  Cécile Duflot est élue dans cette circonscription acquise à la gauche, elle gagnera  son ticket pour rester  au sein du gouvernement  Ayrault et que ce sera donc  Danièle Hoffman-Rispal qui retrouvera son siège à l’Assemblée…

Avec un comique certainement involontaire, Mme Hoffman-Rispal explique encore, rapporte 20 minutes,  qu’une discussion avec Mme Duflot a permis de « mettre au clair certaines  positions avec la dirigeante des Verts, notamment au sujet d’Israël, où elle se sent en désaccord avec EELV »… dont les dirigeants sont toujours tricards au dîner du Crif pour cause d’antisionisme militant et de soutien, comme la nébuleuse trotskyste et  communiste,  à la campagne de boycott des produits israéliens.

La suppléante de Mme Duflot  est donc apparemment aujourd’hui en désaccord avec  le président du Crif,  le  sarkozyste Richard Prasquier, qui  avait dénoncé cet  accord PS-EELV lequel  avait eu  pour effet, outre  Danielle Hoffman-Rispal, d’évincer trois autres élus socialistes, Serge Blisko, Tony Dreyfus, et Daniel Goldberg. Des «personnalités garantes dans leur histoire assumée personnelle et familiale d’une mémoire des persécutions » avançait-il.

Nouveau sujet d’irritation pour la direction du PS, la nouvelle saillie de Cécile Duflot en faveur de la dépénalisation du cannabis. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, cette drogue dite « douce » était consommée  par 3,9 millions de Français en 2005. Sa  dépénalisation a été  récusée par François Hollande lors de la campagne et par le nouveau gouvernement ; le vœu de Mme Duflot a été   jugé contre-productif par le PS à quelques jours du premier tour des législatives, même si les avis sur la question sont plus partagés qu’on ne le dit chez les socialistes.

Ce mercredi sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a pris la défense de Cécile Duflot : « Ce n’est ni un pétard, ni une boulette. Je trouve normal que Cécile Duflot soit une ministre ouverte, qui donne son opinion, tout en disant que ce n’est pas la position du gouvernement ».

Nous le notions sur ce blog, les adversaires de toute dépénalisation ou légalisation font valoir généralement les mêmes arguments que ceux du FN : au-delà des effets nocifs sur la santé et des dangers psychologiques d’une utilisation chronique et compulsive du cannabis, notamment chez les plus jeunes, comment ne pas voir que la consommation de drogue ne se limite plus aux « drogues douces » ?

Privées de ce marché, les bandes mafieuses redéployeraient rapidement leurs activités en proposant massivement d’autres substances –nous assistons déjà à une explosion de la consommation de cocaïne– encore plus nocives pour la santé des consommateurs.

Les politiciens du Système maintiennent aussi par leur discours l’hypocrisie en place puisqu’ils sont convaincus que lutter vraiment sans  concessions  contre  les points de vente de la drogue dans les banlieues, menacerait à court terme  la « paix civile »…

Bruno Gollnisch relevait ainsi  qu’au-delà du volontarisme des policiers sur le terrain,  nous pouvons légitimement douter de la réelle volonté des pouvoirs publics de gagner cette guerre là, tant il est vrai que les cités apparemment  les plus calmes sont aussi parfois celles où le trafic est le plus juteux, au nom du principe que le désordre n’est pas bon pour « le commerce »…

Polemia relevait ainsi «  la connexion du business entre les gros trafiquants et les petits délinquants – qui servent de vigies et de passeurs aux premiers – et le fait que le bénéfice des trafics, gros ou petits, profite à une partie importante de la population des cités ». Et ce «  en termes de redistribution des revenus, dans les cercles familiaux et claniques, des emplois à partir des entreprises et des commerces créés avec l’argent des trafics, sans même parler des aumônes versées à certains imams qui permettent le développement d’un islamisme militant et souvent radical ». « Certes, il serait injuste de dire que 100 % d’une cité vit ainsi ; mais il est parfaitement illusoire de faire semblant de croire que cela ne concerne que quelques pour cent des habitants des cités les plus chaudes ».

Pour les mêmes raisons sociales et économiques, un pays comme le Maroc, premier producteur de la résine de cannabis consommée en Europe malgré les froncements de sourcils de l’UE,  ne se donne pas vraiment les moyens d’en finir avec cette « agriculture » là qui fait vivre toute la région du Rif et engraisse beaucoup de monde.

C’est (aussi) pour ses raisons inavouables que  les dirigeants de l’UMPS   sont  très majoritairement opposés à  une légalisation du cannabis qui, paradoxalement, rendrait certainement de nombreuses  cités encore plus incontrôlables…

 

 

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