Des réflexions méritant l’exclusion de l’UMP ? C’est en tout cas certainement l’avis de Manuel Valls qui avant même ce canular, expliquait hier à la presse lors de sa visite de soutien au candidat PS Dominique Potier arrivé en tête que « Madame Morano perd ses valeurs » et «perd son âme».
Nettement moins drôle, la suppléante du candidat UMP (Droite Populaire) d’Etienne Mourrut dans la 2e circonscription du Gard), Eline Enriquez-Bouzanquet a été sauvagement agressé à son domicile, elle a reçu deux coups de poing au visage et des coups de pied alors qu’elle était au sol. Quant au maire PS de Clichy-la-Garenne, Gilles Catoire, il a déposé plainte jeudi contre Patrick Balkany, son rival UMP aux législatives dans la 5e circonscription des Hauts-de-Seine, pour «menaces et violences par une personne dépositaire de l’autorité publique sur une personne dépositaire de l’autorité publique». M. Balkany, explique l’entourage de l’élu socialiste, aurait « tenté de l’agripper en tenant des propos incompréhensibles.»
Dans le registre du vaudeville grotesque, la crise intra-socialiste à La Rochelle, ou un nouveau sondage (BVA) donne Ségolène Royal battue par le « dissident » Olivier Falorni, bat des records…tout comme le niveau des insultes échangées.
Interrogée sur l’affaire du tweet de Valérie Trierweiler qui a fortement contribué à « populariser » l’adversaire de Mme Royal, Marine s’est fait l’écho de ce que pense beaucoup de nos compatriotes : « Au moment où la zone euro est en voie d’effondrement et qu’il y a des choix fondamentaux à faire pour notre pays, cette élection législative est prise en otage par les histoires de slips de la présidence et les scènes de ménage ». «Je pense (que Mme Trierweiler) est peut-être la première dame, mais qu’elle n’est pas une grande dame. J’ai trouvé cela pitoyable. Très rapidement, nous allons subir le sarkozysme de gauche. »
Sarkozysme de gauche dont une figure emblématique, Nathalie Kosciusko-Morizet, est elle aussi menacée dans « sa » circonscription de l’Essonne par le candidat PS. NKM que la cohérence n’étouffe pas, se plaint aujourd’hui de ce qu’elle figure pour le FN au nombre des personnalités à battre, alors qu’elle a fait de son anti-frontisme militant son fond de commerce médiatique.
Celle-ci a d’ailleurs reçu le soutien (moral) d’un ami de Cécile Duflot, Pascal Durand, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, qui a salué sur Canal + l’ « attitude courageuse » de l’ex-ministre UMP. « Il y a eu une dérive à l’UMP et c’est bien que certaines personnalités de droite aient le courage de dire que non, l’avenir de la droite républicaine n’est pas avec le Front National » a encore prêché (pour sa paroisse) l’écolo-gauchiste.
La candidate FN de cette circonscription, qui ne sera pas au second tour, Brigitte Dupin, a pris l’initiative polémique, diversement appréciée, d’appeler à voter contre l’adversaire de NKM. Force est de constater cependant qu’il n’est pas aberrant de souligner comme elle l’a fait que « Puisque Madame Kosciusko-Morizet a elle-même ouvert cette possibilité, il ne doit pas lui paraître grave que (…) nous laissions nous aussi les électeurs voter socialiste».
NKM qui subit aussi aujourd’hui, en compagnie de Jean-François Copé et Alain Juppé, les foudres de Jean-Luc Mélenchon qui veut porter plainte contre eux pour « diffamation ». Nouveau toutou du PS à Hénin-Beaumont par haine viscérale du FN et dans l’espoir d’être «vengé » par procuration de son humiliation dans les urnes dimanche dernier, il conteste le fait d’avoir des liens avec le compositeur grec Mikis Theodorakis qui lui a apporté son soutien pendant la présidentielle.
Les personnalités de l’UMP , faisant suite à un écho publié notamment sur le blog de Bruno Gollnisch (le 26 mars), avaient rappelé que M. Théodorakis, figure de l’extrême gauche et de la résistance à la dictature des colonels en Grèce (1967-1974) est (fut ?) un antisémite convaincu et assumé.
Certes, M. Mélenchon a eu beau jeu de rappeler que « c’est le gouvernement dans lequel (siégeait M. Copé) qui a élevé M. Theodorakis au rang de commandeur de la Légion d’honneur» (décoré par le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres en 2007).
Alexis Corbière, chargé de la lutte contre l’opposition nationale auprès de Jean-Luc Mélenchon , affirmait à Libération : «Personne ne savait que Theodorakis, qui est connu pour son engagement, sa lutte contre le fascisme et son œuvre, avait proféré de tels propos.» Si c’est le brave Alexis, modèle d’honnêteté intellectuelle et de franchise qui le dit…
Une chose est certaine, et cette petite synthèse opérée par nous le confirme implicitement, les Français qui auront la possibilité dimanche de voter pour un(e) candidat(e) FN sont assurés de voter pour des hommes et des femmes qui, tête haute et mains propres, tranchent singulièrement avec les chevaux de retour du Système… et qui sont bien décidés à changer d’air (ère) !