Confrontés aux solutions prônées par l’extrême gauche anti bruxelloise du parti Syriza d’Alexis Tsipras, les Grecs ont voté le 17 juin, mais sans lui donner la majorité absolue, pour le parti de droite pro euro Nouvelle démocratie (ND) de Antonis Samaras. ND l’a emporté avec 29,66% des voix, s’adjugeant 129 sièges sur 300 au parlement (plus les cinquante sièges de bonus pour le parti arrivant en tête selon la constitution) suivi par le Syriza, (26,89 % et 71 sièges), les socialistes du Pasok (12,28% et 33 sièges) ; le très décrié parti l ‘Aube dorée, Chryssi Avghi, confirme sa percée enregistrée précédemment avec 18 députés.
Alors que la situation financière de l’Espagne se dégrade de manière très problématique et pose également de manière criante l’hypothèse d’une implosion de la zone euro, le vote grec de dimanche n’a pas créé une vague d’enthousiasme « des marchés. »
C’est dans ce climat que ND, parti qui quand il était au pouvoir a largement contribué au marasme actuel, tente actuellement de former un nouveau gouvernement de « salut national », avec l’appui du socialiste Evangelos Vénizélos.
En marge du sommet du G20, à Los Cabos, au Mexique rapporte l’AFP, les présidents de l’UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont déclaré en commun que les instances bruxelloises « (continueront) à soutenir la Grèce en tant que membre de la famille de l’UE et de la zone euro ». Derrière la formule convenue, on sent poindre la méthode Coué…
Journaliste économique au Figaro, Guillaume Guichard rappelait dernièrement que «seul un dixième environ des 125 milliards d’euros prêtés à la Grèce depuis mai 2010 ont fini dans les caisses de l’État. Le reste a servi à rembourser dans les temps une partie de la dette colossale du pays, », « au paiement des intérêts sur la dette, au remboursement des échéances et au renforcement des banques grecques au bord de l’effondrement. »
Dans les faits les médecins-vampires de l’euromondialisme veillent au grain : « comme la Banque centrale européenne (BCE) a racheté, en 2010, entre 47 et 55 milliards d’euros de dette grecque pour ralentir la progression de la crise, c’est à elle que revient, au final, la majeure partie de l’aide. Ainsi, 88% des remboursements d’emprunts que doit effectuer la Grèce d’ici fin 2012 concernent des titres détenus par la BCE. La troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et FMI) se paie essentiellement elle-même en octroyant l’aide à la Grèce, en concluent les économistes d’une grande banque américaine… ».
Mais le dogme intangible du maintien de l’euro est remis chaque jour davantage en cause, et notamment encore dernièrement par Thilo Sarrazin. Ce socialiste alors membre du SPD, avait déjà fait sensation en 2010 avec son pamphlet, L’Allemagne court à sa perte (« Deutschland schäft sich ab »), un immense succès de librairie dénonçant l’immigration-invasion qui lui avait coûté son poste au directoire de la Bundesbank.
Cette fois avec « L’Europe n’a pas besoin de l’euro » (paru le 22 mai), de nouveau en tête des ventes Outre-Rhin, le tollé des bien-pensants est aussi grand. Il est certain que la remise en cause de religion de la monnaie unique est la transgression d’un tabou quasiment aussi fort que le refus du multiculturalisme obligatoire, les deux voguant d’ailleurs souvent de conserve…
Dans une (longue) tribune libre publiée sur le site Nouvelles de France et reprise sur Polemia, Philippe Simonnot s’interrogeait : « Que dit donc de tellement sot ou méprisable l’ancien banquier d’obédience socialiste ? Qu’Angela Merkel a tort de dire que si l’euro échoue, l’Europe échoue . Thilo Sarrazin nous donne pourtant un message de raison et d’espoir en ne liant pas le sort du Vieux Monde à une monnaie condamnée. »
« Quoi encore ? Que les pays qui violent continuellement le pacte de stabilité doivent quitter la zone euro. Logique ! Si l’on ne respecte pas les règles d’un club, ne doit-on pas le quitter ? »
« Encore ceci : Thilo Sarrazin s’insurge contre les eurobonds (la création d’euro-obligations appelés encore « eurobonds », qui remplaceraient les bons du Trésor émis par chaque Etat, NDLR) prônés par la France, mais aussi par une grande partie de l’opposition allemande de gauche et écologiste. Et il accuse cette dernière d’être motivée par ce réflexe très allemand de penser que l’on aura définitivement expié l’Holocauste et la Guerre Mondiale quand nous aurons mis toutes nos affaires, et aussi notre argent, entre des mains européennes. Là, il est allé trop loin pour la bonne pensée des deux côtés du Rhin ou des Alpes. Halte-là ! »
Et l’auteur de l’article de relever que « déjà, en 1969, Franz Joseph Strauss (décédé en 1988, il fut président du parti conservateur Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), ministre-président de la Bavière, ministre fédéral des finances, NDLR) avait déclaré : un peuple qui a engrangé de tels succès économiques a le droit de ne plus rien entendre à propos d’Auschwitz ».
Sans rentrer dans ce débat là, saluons chez Thilo Sarrazin une exigence d’honnêteté, de cohérence pas si courante. Et la classe politicienne eurolâtre et antinationale ferait bien pareillement de méditer sur ce souhait formulé déjà par Cicéron en 55 avant Jésus-Christ, douze ans avant son assassinat, et déjà cité par Bruno Gollnisch dans l’hémicycle du parlement européen :
« Les finances publiques doivent être saines, le budget doit être équilibré, la dette publique doit être réduite, l’arrogance de l’administration doit être combattue et contrôlée, et l’aide aux pays étrangers doit être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. La population doit encore apprendre à travailler au lieu de vivre de l’aide publique. » Tout est dit !