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« Accords » FN-UMP, « construction européenne »: deux sondages, deux confirmations

 Invitée lundi sur BFM-TV et RMC, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est dite prête à être candidate à la présidence  de l’UMP a rapporté L’Humanité qui se réjouit que l’ex porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy souhaite « porter une ligne sans lien avec le Front National. »

NKM rapporte encore le site du journal communiste,  a « mal vécu les dérives extrême-droitières (sic) du candidat Sarkozy lors de la campagne présidentielle, puis la stratégie du ni-ni, ni-front républicain, ni-Front National (…). Le principal reproche que je fais à Patrick Buisson (conseiller du président sortant, ndlr) dit-elle, c’est que son objectif, à mon avis, n’était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras. Il était sur un objectif qui était plus idéologique que politique, a-t-elle déclaré sur Canal + (…). Tout le monde sait bien que j’avais une ligne différente de celle de Patrick Buisson. Pour moi, aucun accord, aucune alliance d’aucune sorte n’est tolérable, le FN a changé la vitrine mais c’est la même arrière-boutique et en plus il veut la mort de la droite. »

Les propos de Mme Kosciusko-Morizet sont assez révélateurs de la détresse de beaucoup de pontes de l’UMP, s’arc-boutant sur un modèle,  une situation politique qui a vécu. Selon le dernier  sondage Ifop commandé par le quotidien Sud Ouest, 48% des sympathisants de l’UMP (12 points de plus qu’en 1998)  et 72% de ceux du FN (62% en octobre 2010, 77% en mai 2012)    souhaitent que des  «  accords électoraux » aux élections locales soient passés entre les deux formations.

Des accords, certes, mais au-delà des problématiques  liées à la sécurité, à la défense des valeurs traditionnelles,  de notre identité sur lesquelles électeurs de l’UMP et du FN se retrouvent très majoritairement,  quid de notre souveraineté, des questions économiques et  européennes ?  

 Le site Economiematin.fr, commentant  le 22 juin le  sondage LCI-Tilder  publié la semaine dernière,  relevait que  si  un « référendum était proposé aux Français sur l’avenir de la construction européenne, après le traité de Maastricht adopté de justesse en 1992, et celui de Lisbonne en 2005 rejeté par plus de 55 % des électeurs, ce sont aujourd’hui 46 % des Français qui souhaitent revenir en arrière sur certains aspects de la construction européenne, contre 44 % qui souhaitent renforcer la construction européenne. »

.Or, si 76 % des électeurs du Front National (contre 17 %) sont opposés au renforcement de  la construction européenne, «  les plus pro européens sont sans conteste les électeurs de Nicolas Sarkozy, avec 55 % d’opinions favorables (contre 32 %)  et ceux de Francois Bayrou, à 59 % (contre 29 %).

 Les partisans de François Hollande sont favorables à 50 %  à ce renforcement (contre 41 % défavorables) et « chose surprenante, contrairement aux idées reçues sur le Front de gauche, les partisans de Jean-Luc Mélenchon sont à une très courte majorité favorables à un  renforcement de la construction européenne (46 contre 45 %). » Une nouvelle preuve de la forte prégnance de l’électorat bobo au sein des partisans du grand oriental internationaliste.

 Enfin, note encore cet article, «  Contrairement là aussi aux idées reçues, le sentiment pro-européen n’est pas ou plus majoritaire chez les jeunes de moins de 25 ans : ils ne sont que 43 % à souhaiter plus d’Europe contre 45 % à en souhaiter moins. Et paradoxalement (l’archétype du faux paradoxe en fait ! NDLR), ce sont les seniors qui sont les plus europhiles de tous à 62% contre 32% ! »

  Les propos de Mme Kosciusko-Morizet, comme les deux sondages  présentés ici, démontrent en tout cas que l’analyse qui était celle de Bruno Gollnisch en octobre dernier n’a rien perdu de sa pertinence. Invité de « La Voix est libre » sur France 3,  il relevait que l’on ne pourra réconcilier les Français avec l’Europe qu’en mettant à bas son odieuse caricature bruxelloise.

Ce qui nécessite d’en finir avec l’ultra libre échangisme, la  mise en place d’un  véritable protectionnisme protégeant les Français et les Européens (qui est souhaité majoritairement par les sympathisants UMP et FN notamment…), mais aussi d’un « panier de monnaie, l’Ecu », lequel  intégrait les fluctuations économiques des différents pays, alors que « l’euro n’a pas tenu ses promesses » et entraîne l’Europe dans sa chute.

Quant à la question de  l’infréquentabilité décrétée du FN sur lequel l’UMP a tenté jusqu’alors  de bâtir  son fond de commerce, obérant ainsi l’avenir de notre pays, elle se pose de manière urgente, nous le savons,    au sein de l’ex parti sarkozyste.

Bruno Gollnisch notait que ceux qui veulent  « agiter un certain nombre de valeurs (…) qui sont celles de la droite nationale mais ne veulent  pas d’entente avec la droite nationale » sont dans une situation   intenable. A contrario, pronostiquait-il, « l’UMP, ne survivra pas à l’échec de Nicolas Sarkozy (…) des blocs s’en détacheront. Qui y aura-t-il à l’intérieur? Je n’en sais rien mais des blocs s’en détacheront qui seront contraints de faire alliance avec le FN ».  Nous y sommes ?

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