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Survie de la zone euro : « l’absurde constructivisme technocratique »

Le cas est emblématique et a frappé les esprit: les  ouvriers de l’usine PSA d’Aulnay ont  effectué leur rentrée sans illusions  sachant ce  site historique condamné à l’horizon  2014. En Europe l’indice PMI pointant la production manufacturière enregistre une baisse sensible pour le treizième mois consécutif, y compris chez nos voisins allemands…  Une nouvelle pierre dans le jardin des thuriféraires d’une  construction bruxelloise censée nous protéger de la crise et booster nos économies respectives…en échange de sacrifices et d’abandons de souverainetés  consentis…La France a également été rétrogradée dans  le dernier classement du très mondialiste Forum économique mondial (WEF) de Davos publié ce mercredi et mesurant la compétitivité de 144 pays.

 Pour la   première fois depuis trente ans  que ce « palmarès » existe, nous quittons le top 20.   Notre nation   a perdu trois places et figure désormais   en 21e position. L’Allemagne reste à la  sixième place  devant les Etats-Unis en recul, la Suisse est en première position, la Finlande et la Suède restent dans le top 5 ; l’Espagne pointe   à la 36e  place, le Portugal à la 49e, la Grèce à la 96e

 C’est dans ce contexte que le président de la Banque centrale européenne (BCE),  Mario Draghi,  et le  président du Conseil européen, Mario Monti, tous deux anciens collègues de Goldman  Sachs, « mouillent la chemise » pour convaincre la planète financière de la nécessité de maintenir  à  flot l’euroland…Mais il est vrai, et Bruno Gollnisch l’avait rappelé dans l’hémicycle du Parlement européen en février dernier, que M.  Monti notamment, a été « adoubé par ces cercles un peu occultes et mondialistes que sont la commission trilatérale, le groupe de Bilderberg… »

« Le mois d’août pourrait bien n’avoir été qu’une brève accalmie pour une zone euro plus que jamais confrontée au problème de sa survie, et la rentrée s’annonce particulièrement chargée avec une succession de rendez-vous à hauts risques relevait le site du Nouvel Obs le 1er septembre. Les propos rassurants tenus au cœur de l’été  (par  Mario Draghi) ont permis de soulager les tensions sur les marchés, et notamment de permettre à l’Espagne et à l‘Italie de financer leur dette à des taux en forte baisse ces dernières semaines. »

 La Grèce elle,  «   demande un délai supplémentaire de deux ans, jusqu’en 2016, pour remplir  ses objectifs budgétaires. La décision dépendra des conclusions de la troïka des créanciers d’Athènes (UE, BCE et FMI), qui sera de retour dans la capitale grecque dès les premiers jours de septembre. »

 Et cet article de noter que « Madrid, à qui ses partenaires ont déjà promis une aide pouvant atteindre 100 milliards d’euros pour son secteur bancaire (…)  pourrait être contrainte dans les prochaines semaines à demander un sauvetage financier global car elle doit affronter dès octobre des échéances de dette de 26 milliards d’euros et venir en aide à ses régions, à commencer par la Catalogne qui a réclamé une aide de 5 milliards d’euros au gouvernement central.»

 Jacques Sapir l’indiquait  sur le site de Marianne au début de l’été, « L’Espagne devra trouver 280 milliards d’Euros d’ici à décembre 2012 », « L’Italie aura besoin de 600 à 750 milliards (sur une dette totale de 2000 milliards) si les achats de sa dette par ses propres banques ne reprennent pas. Certes, les  pays de la zone Euro ont décidé que l’Espagne comme l’Italie pourraient directement emprunter auprès du Mécanisme Européen de Stabilité, le MES -voir notre article /2012/02/20/mes-lincroyable-chape-de-plomb/- , que ce soit pour recapitaliser les banques ou pour racheter leur dette. Mais, le montant de ce dernier n’est que de 500 milliards d’Euros.»

 « On peut donc faire l’addition : d’un côté 280 milliards plus 600 milliards, soit un total de 880 milliards, et de l’autre simplement 500 milliards. Même si l’on décide, ce qui se fera vraisemblablement, d’ajouter au MES le reliquat des sommes détenues par le Fonds Européen de Stabilité Financière (le FESF), soit environ 150 milliards d’Euros, on n‘atteint que 650 milliards. Nous sommes soit loin du compte. »

 « L’accord de Bruxelles de la nuit du 28 au 29 juin permettra de tenir jusqu’à la fin octobre –voir notre article /2012/06/29/euro-phase-finale-phase-terminale/- , voire au début du mois de novembre, mais pas au-delà, et ceci à supposer que nul autre pays de la zone Euro ne demande brutalement de l’aide entre temps. Nous arrivons ici à l’extrême fin des moyens disponibles. »

 Aussi il apparaît plus que jamais comme un impératif que les peuples soient  consultés sur l’adoption du « pacte budgétaire », le fameux   « Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » – – /2012/08/27/souverainete-populaire-une-regle-dor/- décidé lors du sommet bruxellois du 28 juin évoqué plus haut. Bruno Gollnisch avait dénoncé «  un sommet d’hypocrisie et de mensonges », « une prison budgétaire inacceptable » –/2012/07/12/sur-le-conseil-europeen-des-28-et-29-juin-2012/.

Sur le site des Quatre vérités hebdo, Jean Rouxel estime lui aussi que ce traité européen devrait être « ratifié par référendum, et non par voie parlementaire, comme l’a décidé François Hollande ». Certes celui-ci  comprend « un certain nombre d’articles relatifs à (…)   la  règle d’or » C’est-à-dire la lutte contre les déficits et contre la dette publique. »

« Mais je doute fort de l’efficacité des mesures indique-t-il. Le bon sens, le sens de l’intérêt général, devraient suffire à refuser les budgets déficitaires et à alléger la dette pour recouvrer notre indépendance. Ceux à qui cela ne suffit pas n’ont rien à faire à la tête de la France (…). »

« Aujourd’hui, on prétend faire une union budgétaire, y compris avec des peuples qui n’ont pas la même monnaie (…) Et, surtout, on ne voit pas pourquoi l’absurde constructivisme technocratique qui préside de­puis trop longtemps aux destinées européennes, et qui nous a conduits dans le mur, pourrait désormais nous sauver. » En effet.

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